Mortal Kombat, Troisième Partie : Les adaptations

Après m’être longuement attardé sur l’univers de la saga des jeux vidéos Mortal Kombat (ici) et ses adaptations en comics (et ici) dans deux précédents Jeudis de l’Angoisse, je profite de la sortie du film Mortal Kombat Legends : Scorpion’s Revenge pour revenir sur les autres adaptions de cette saga vidéo-ludique mythique en films, séries et animés.
C’est reparti pour une virée dans le monde sans pitié et violent de Mortal Kombat ! Violent et sans pitié ? Pas vraiment en fait, tout du moins au début et comme vous allez le constater en lisant les lignes qui suivent, il a fallu très longtemps pour que la violence du jeu soit totalement assumée par ceux qui tenteront de l’adapter.
Première partie : Les films
- Mortal Kombat (1995) de Paul WS Anderson

Mortal Kombat est l’adaptation en film du premier jeu, il est réalisé par Paul WS Anderson, à l’époque un jeune réalisateur qui n’a qu’une seul film à son actif, Shopping, un film de braquage motorisé avec Jude Law et Sean Bean.
Le film ayant été plutôt positivement accueilli, la New Line lui propose la réalisation du film Mortal Kombat, Anderson accepte, connaissant assez bien le jeu vidéo.
L’histoire du film est quasiment la même que celle du jeu : Shang Tsung est un sorcier venu d’une autre dimension nommée Outre-Monde, Tsung habite sur une île en Asie et à chaque génération, il organise un tournoi d’arts martiaux réunissant les plus grands guerriers de la Terre, le Mortal Kombat.
Le but de ce tournoi est de confronter les meilleurs combattants terriens à ses propres guerriers, pour la plupart des créatures venues d’Outre-Monde dont Goro, un énorme monstre mi-homme mi-dragon doté de quatre bras et champion incontesté du tournoi depuis neuf générations. Ce dixième tournoi sera décisif car si une dimension perd dix Mortal Kombat, Outre-Monde fusionnera avec la Terre et l’empereur d’Outre-Monde gouvernera les deux dimensions fusionnées.
Le Dieu protecteur de la Terre, Raiden (Christophe Lambert) convoque alors plusieurs guerriers de la Terre dont Sonya Blade (Bridgette Wilson Sampras), une membre des Forces Spéciales Américaines, Johnny Cage (Linden Ashby), une superstar de films d’action et surtout Liu Kang (Robin Shou) un ancien moine shaolin.

Tous font route vers l’île de Shang Tsung pour participer au tournoi et vont devoir user de tout leurs talents au combat pour triompher de leurs adversaires.
Le film sera tourné en seulement cinq mois, d’août à décembre 1994 principalement en Thaïlande pour toutes les séquences en extérieur et en studio à Los Angeles pour la plupart des scènes en intérieur. Les séquences en extérieur dans la dimension de l’Outre-Monde seront quand à elles filmées dans une friche industrielle américaine, la Kaiser Steel Mill, depuis réhabilitée en circuit automobile. Lors du tournage en Thaïlande, l’équipe ne pouvait accéder aux lieux de tournage que par rivière et devait faire le voyage tous les jours en bateau, ce qui fut étonnement particulièrement apprécié par les équipes, le réalisateur et les acteurs en tête.
Le casting fut particulièrement mouvementé : Hormis la tête d’affiche Christophe Lambert, qui accepta le rôle de suite, la plupart des rôles furent de nombreuses fois réattribués suite à de nombreux aléas : Le rôle de Sonya fut d’abord proposé à Cameron Diaz, elle accepta mais dû finalement renoncer après s’être blessée durant un entraînement. Celui de Johnny Cage fut logiquement proposé à Jean-Claude VanDamme, l’acteur ayant servi d’inspiration pour le personnage, mais celui-ci refusa car il devait tourner dans une autre adaptation de jeux vidéo, le tristement célèbre Street Fighter de Steven E. De Souza (1994). Le second choix des producteurs fut Brandon Scott Lee, le fils de Bruce Lee, mais celui-ci décéda sur le tournage de The Crow. Le rôle fut ensuite proposé à Tom Cruise et Johnny Depp, qui refusèrent également, puis à l’acteur de séries B d’action Gary Daniels, qui refusa lui aussi. C’est finalement Linden Ashby, un acteur plus habitué aux téléfilms, qui obtint le rôle.
Pour le rôle du héros, Liu Kang, Robin Shou fut en fait l’un des derniers acteurs à avoir auditionné pour le rôle, il fut préféré à Brandon Scott Lee (qui jouait le rôle de Bruce Lee dans le biopic sur l’acteur, Dragon, L’Histoire de Bruce Lee (1994)) car le réalisateur le trouvait plus crédible dans le rôle.
Le rôle de Shang Tsung est tenu par Cari-Hiroyuki Tagawa, un acteur japonais chevronné déjà remarqué aux cotés de Sean Connery, Harvey Keitel et Wesley Snipes dans le film Soleil Levant de Phillip Kauffman l’année précédente. Tagawa deviendra par la suite l’acteur emblématique du personnage et reprendra le rôle à deux reprises pour le plus grand plaisir des fans, d’abord dans la seconde saison de la série Mortal Kombat : Legacy (2013) puis dans le jeu vidéo Mortal Kombat 11 (2019).
Le film sort le 18 août 1995 aux États-Unis sera un énorme succès et restera trois semaines d’affilées premier du box office. Il rapportera plus de 122 millions de dollars au terme de son exploitation pour un budget initial de 18 millions. Celui qui en sera le plus fier sera Christophe Lambert, l’acteur croyait tellement dans le film qu’il n’a pas hésité à refaire le voyage vers la Thaïlande après la fin du tournage pour tourner des scènes supplémentaires sans être payé, c’est également lui qui payera intégralement la fête de fin de tournage. Paul WS Anderson parlera de Christophe Lambert en des termes élogieux après la fin du tournage, le qualifiant de « véritable gentleman ».
Dans le rôle de Sub-Zero, on retrouve le français Sébastien Petit, spécialiste des arts martiaux et futur docteur à la WWF, la plus grande fédération de catch américaine.
Le succès du film sera surtout dû au fait qu’à l’époque, la folie Mortal Kombat est à son plus haut point : Le troisième jeu vient de sortir et, suite à une campagne marketing particulièrement agressive, est un succès monumental et le film profitera allègrement de ce succès. La musique et les trois albums issus du film seront également des succès sans précédent et le thème du film deviendra pour de nombreux spectateurs la musique emblématique de la licence.
Mise à part son succès commercial, le film recevra des critiques plutôt mitigées : Si la beauté des décors naturels et les chorégraphies des scènes de combats sont unanimement félicitées, le film est raillé pour ses effets spéciaux numériques risibles, certaines prestations d’acteurs (notamment celle de Christophe Lambert, qui cabotine durant tout le long du film, étant en décalage total avec son personnage), son scénario prévisible et des dialogues particulièrement pauvres.
Au rayon des petites anecdotes, il faut savoir qu’à la base, le film ne devait pas contenir autant de séquences de combats et devait plus être un film d’aventures et que c’est suite aux projections tests que furent commandés d’autres scènes de combats, notamment celle entre Scorpion et Johnny Cage et celle entre Liu Kang et Reptile (pourtant deux des plus impressionnantes du film), ce qui explique pourquoi ces deux combats sont tournés en intérieur suite à des twists scénaristiques. Le personnage de Scorpion ne devait d’ailleurs qu’apparaître qu’en caméo (dans la cale du bateau au début du film), et qu’il prit de l’importance suite à l’ajout de ces nouvelles scènes de combat. C’est finalement le cascadeur et entraîneur des acteurs, Chris Casamassa qui interpréta le ninja jaune au pied levé. Idem pour Keith Cooke, qui interprète Reptile, lui aussi originellement doublure cascade durant les scènes de combat qui se retrouve à endosser la tenue verte du ninja reptilien.
D’ailleurs, lors du tournage de la scène de combat entre Liu Kang et Reptile, l’équipe de tournage ne savait pas encore à quoi ressemblerait la forme reptilienne du personnage (vu le résultat final, ce n’est peut être pas une mauvaise chose…) et Robin Shou dû improviser lorsqu’il l’attrape et le projette dans la statue, ce qui rendit la scène particulièrement difficile à tourner. C’est d’ailleurs durant le tournage de cette scène que Shou se brisa deux côtes mais le cacha à l’ensemble de l’équipe pour ne pas retarder le tournage, il finira le tournage en prenant des antidouleurs et entra à l’hôpital directement après la fin du tournage. Linden Ashby se blessa aussi durement durant la scène de combat avec Scorpion : Chris Casamassa lui donne un coup dans les reins, et malgré les protections, le talon de Casamassa frappe l’acteur pile entre les protections, il souffrit beaucoup et urina même du sang après cet accident.
Si les effets spéciaux numériques sont moqués (on est deux ans après Jurassic Park) Goro, seul personnage animé par animatronique sera particulièrement impressionnant et ses deux créateurs, Alec Gillis et Tom Woodruff (deux anciens élèves de Stan Winston, ils ont notamment travaillé à l’époque sur Aliens, Le Retour et Alien 3) seront largement félicités pour leur travail, mêmes si ils reconnaîtront que Goro fut un enfer à manipuler, nécessitant parfois jusqu’à 13 marionnettistes rien que pour le torse. La marionnette de Goro est aujourd’hui exposée dans les bureaux de Netherealm Studio, le studio des créateurs de Mortal Kombat.

Enfin Steven Spielberg, grand fan de jeu vidéo, aurait dû faire à sa demande une apparition dans le film, une scène fut écrite (la première scène où apparais Johnny Cage, le tournage du film d’action) mais il ne put se libérer le jour du tournage et c’est finalement Sandy Helberg, un comédien de téléfilms qui fut choisi pour le remplacer car il ressemblait à Spielberg.
Personnellement, j’apprécie ce film même si je reconnais qu’il n’est pas vraiment raccord avec l’image que j’ai de l’univers de Mortal Kombat : Pour moi, et malgré les effusions gore exagérées, Mortal Kombat est une série de jeux avec un univers complexe, sérieux et violent. Le film est tout le contraire : Les acteurs blaguent tout le long du film, la violence est édulcorée au maximum et l’univers est l’histoire des personnages à peine esquissé.
C’est un bon divertissement, mais clairement pas représentatif de ce qu’est vraiment Mortal Kombat. Et ça ne va pas s’arranger avec la suite…
- Mortal Kombat : Destruction Finale (1997)

Difficile de penser que Mortal Kombat resterai sans suite après son succès, l’année suivante est mis en chantier Mortal Kombat : Annihilation (destruction Finale en France) pour une sortie prévue en novembre 1997.
Le film commence directement là où le premier s’est achevé : Les héros de la Terre fêtent leur victoire lors du tournoi dans le temple des moines Shaolin quand apparait l’empereur Shao Kahn avec son armée ! Surpris, Raiden constate que si l’empereur a pu arriver sur Terre, c’est grâce à la reine Sindel, la mère de Kitana supposément morte, qui a ouvert le passage entre les deux dimensions et se trouve maintenant du coté de Shao Kahn ! Nos héros s’enfuient et se mettent en quête d’alliés pour affronter Shao Kahn et ses combattants. Sonya rejoint donc Jax, son coéquipier rapidement aperçu dans le premier film et Liu Kang part à la recherche de Nightwolf, un shaman censé lui expliquer comment atteindre son « coté bestial », un état de transe rendant surpuissant le guerrier qui l’atteint.
En chemin, nos héros vont faire des rencontres inopportunes se soldant souvent par des joutes endiablées sur fond de musique techno des années 90.
Que dire de positif sur Mortal Kombat : Destruction Finale ? Souvent nommé dans le top 3 des pires adaptations de jeux vidéos en films (aux cotés de Super Mario Bros et Street Fighter), ce film est un véritable ratage de bout en bout et la liste de ce que l’on peut lui reprocher est longue comme le bras…
Première remarque, Paul WS Anderson n’est pas au poste de réalisateur (il travaille à l’époque sur Event Horizon, un film d’horreur spatial, grand bien lui fasse puisque ce film est unanimement reconnu comme son meilleur film, et à raison) et est remplacé par John R.Leonetti, dont c’est le premier film en tant que réalisateur. Leonetti était directeur de la photographie sur le premier film.
Seconde déception, Christophe Lambert, bien que déçu par le scénario, accepte de reprendre son rôle de Raiden mais ne peut pas rempiler car il prépare au même moment un autre navet, pardon film, Beowulf. C’est finalement James Remar, un acteur plus habitué aux seconds rôle (et dont le plus grand fait d’arme sera de s’être fait virer du plateau de Aliens, Le Retour par James Cameron après avoir été surpris an train de se droguer) qui campera le rôle du dieu du tonnerre.
Linden Ashby est lui aussi écarter de cette suite pour deux raisons : Déjà il n’apprécie pas que son personnage soit tué dés les premières minutes du film (les rumeurs disent que si son personnage devait mourir si vite, c’est parce que Ashby fut particulièrement exigeant sur le premier film, réécrivant régulièrement ses répliques sans prévenir l’équipe en y ajoutant de l’humour), il est remplacé par l’acteur Chris Conrad pour une très courte apparition au début du film (1).
Bridgette Wilson-Sampras ne reprend pas non plus son rôle de Sonya, ayant accepté un rôle dans le film d’horreur Souviens-Toi… L’été Dernier. Elle est remplacé par Sandra Hess, une actrice suisse ancienne top modèle surtout connue à l’époque pour des petits rôles dans des séries télé.
Robin Shou reprend son rôle de Liu Kang, Talisa Soto celui de Kitana et le casting s’étoffe de Brian Thompson (un acteur lui aussi habitué des petits rôles, il est apparu dans Predator 2 et la série X-Files, entre autres.) dans le rôle de Shao Kahn, Irina Pantaeva (dont se sera la seule apparition notable dans un film…) dans le rôle de Jade, Musetta Vander (une actrice abonnée aux rôles de téléfilms fantastique dont les titres laissent rêveur les fans de série Z : Project Metalbeast, Mansquito ou Planet Raptor…) dans le rôle de Sindel.

Michael Jai White fut approché pour le rôle de Jax, mais dû refuser car il était déjà impliqué dans le rôle de Al Simmons dans l’adaptation du comic Spawn, il finira par interpréter le personnage dans la série Mortal Kombat : Legacy.
Le rôle de Jax fut frappé d’une véritable malédiction : Le premier acteur qui devait l’interpréter fut Steve James, un acteur habitué des films d’action vu notamment dans le Jeu de la Mort aux cotés de Bruce Lee, American Ninja et Delta Force avec Chuck Norris. Mais Steve James meurt un an avant le début du tournage du premier Mortal Kombat d’un cancer du pancréas. Il est remplacé par Gregory McKinney, un acteur remarqué par des seconds rôles, notamment dans la série Babylon 5. Malheureusement, McKinney doit lui aussi renoncer à reprendre le rôle dans Mortal Kombat : Destruction Finale suite à des problèmes de santé. Il décédera en 1998 d’une longue maladie à l’âge de 41 ans, le même âge que Steve James.
C’est finalement Lynn Williams, un des participants de l’émission American Gladiator qui finira par interpréter le soldat aux bras bioniques.
Keith Cooke reprend son rôle de ninja mais passe de Reptile à Sub-Zero et Chris Casamassa ne peut pas revenir dans le rôle de Scorpion car il s’est engagé à superviser les cascades du film Batman & Robin, il est donc remplacé par J.J. Perry, un cascadeur spécialiste des arts martiaux. Perry interprétera également Cyrax et Noob Saibot dans le même film.
Funfact, l’acteur qui joue Nightwolf, Gary Paul Davis (Aka Litefoot) est un homme d’affaire Amérindien (de la tribu Cherokee), ayant à peu près touché à tout les domaines : Acteur, musicien, rappeur et homme d’affaire, il est surtout reconnu pour son rôle et son interprétation exceptionnel de Nightwolf dans Mortal Kombat : Destruction Finale… Non, je plaisante, il est surtout connu pour avoir interprété Ours Rapide, l’Indien Du Placard dans le film du même nom. Il est actuellement directeur d’une organisation gérant les finances des tribus d’indiens d’Amérique, la NAFSA.
Comme je le dis plus haut, Mortal Kombat : Destruction Finale est un très mauvais film. Les acteurs sont pour la plupart des acteurs de téléfilms ou de séries avec peu d’expérience et ça se ressent : Les interprétations sont approximatives, les acteurs surjouent parfois jusqu’à en devenir ridicules (Bryan Thompson, Irina Pantaeva et Musetta Vander en tête). Le scénario est lui aussi approximatif et sert surtout de prétexte à montrer des affrontements entre le plus de personnages du jeu possible, ainsi certains personnages (Scorpion, Sub-Zero, Smoke, Mileena ou Noob Saibot par exemple) n’apparaissent que le temps d’une scène de combat et n’ont même parfois aucun dialogue. Les scènes de combat (chorégraphiées par l’acteur Robin Shou) soufrent de la comparaison avec celles du premier film : Moins énergiques, moins spectaculaires, elles souffrent elles aussi de l’inexpérience des acteurs (les doublures sont parfois flagrantes) et de l’ajout d’effets spéciaux numériques à la qualité lamentables. L’apothéose de médiocrité étant la scène de combat final, dont les effets spéciaux dignes d’un mauvais téléfilm du début des années 90 en sont presque gênantes. On peut aussi noter une sur-utilisation des fonds verts, pour des résultats parfois digne des débuts de Youtube.

Que dire de la réalisation, plate, usant de plans tous plus alambiqués les uns que les autres rendant certaines scènes parfois incompréhensibles (le combat contre Baraka), c’est là encore un véritable festival… Quand à la photographie, avec ces couleurs saturées, son éclairage épileptique (le combat contre Cyrax) et ses effets fluo, elles donnent aux films des allures d’épisodes de séries télé bas de gamme particulièrement indigestes.
La musique, composée pour la plupart de titres de musique techno de groupes de cette époque comme Scooter, KMFDM ou Juno Reactor n’était pas à l’époque ce qu’il y a de plus audible est aujourd’hui elle se révèle particulièrement kitsch.
Enfin, le film est truffé d’erreurs de réalisation et de faux raccords : Le site IMDB en compte 44 (!) dont 16 faux raccords. Il arrive notamment à de nombreuses reprises que les masques des ninjas tombent durant les scènes de combat et on voit très nettement un bras saisir Baraka pour l’attirer dans les flammes lors de son combat contre Liu Kang.

Mortal Kombat : Destruction Finale fut un véritable désastre, aussi bien critique que commercial : Pour un budget de 30 millions de dollars, il en rapporte à peine plus de 50 millions, soit moins de la moitié de ce que le premier film avait rapporté avec un budget inférieur.
Les critiques sont assassines et depuis le film est fréquemment raillé et cité en exemple de tout ce qu’il ne faut pas faire lorsque l’on adapte un jeu vidéo au cinéma.
Un troisième opus fut un temps envisagé, mais les critiques et le résultat au box office de Mortal Kombat : Destruction Finale et la faillite de la société de production Threshold Entertainement mirent un point final à la licence au cinéma pour plus de deux décennies.
- Mortal Kombat : Rebirth (2010)
13 ans après Mortal Kombat : Destruction Finale, apparait sur Youtube un court-métrage de 8 minutes intitulé Mortal Kombat : Rebirth et réalisé par Kevin Tancharoen.
Le film présente une version réaliste de l’univers de Mortal Kombat : Jax et Sonya, ici officiers de police, auditionnent un mystérieux personnage et lui présentent les différents participants d’un tournoi d’arts martiaux clandestin, pour la plupart des freaks meurtriers dont Baraka, un ancien chirurgien esthétique devenu fou après avoir tué des patients et devenu depuis un adepte des modifications corporels et Reptile, un malade atteint de malformation génétique cannibale.
Ce tournoi est organisé par un magnat du crime, un certain Shang Tsung et Jax et Sonya veulent que leur hôte, un certain Hanzo Hasashi participe au tournoi afin d’éliminer tous les participants.
Le film se termine sur un « Get Over Here ! », révélant que Hanzo Hasashi est en fait Scorpion, le ninja jaune emblématique de l’univers de Mortal Kombat.
Le film en intégralité
Kevin Tancharoen n’est à l’époque pas un inconnu dans le monde du cinéma : En 2009 il a réalisé l’adaptation cinéma de la comédie musicale Fame et est présent en tant que producteur ou acteur dans de nombreuses comédies musicales comme You Got Served ou en tant que réalisateur de concerts, notamment pour Britney Spears.
Même si au début l’apparition du film sur la toile se révèle énigmatique, certains sites avancent qu’il s’agit d’un film promotionnel pour un prochain jeu alors que d’autres affirment qu’il s’agit d’un film test pour un reboot de la licence au cinéma et les déclarations laconiques et contradictoires des acteurs impliqués ne clarifieront pas grand chose. Il faudra que Kevin Tancharoen sorte de son mutisme pour clarifier l’existence de ce film : Il s’agissait en fait bien d’un film test que le réalisateur, grand fan des jeux, comptait présenter aux producteurs de Warner Bros afin de leur proposer un projet de nouveau film, plus réaliste basé sur l’univers de Mortal Kombat.
Selon ses propres dires, il s’est trompé en l’uploadant sur Youtube en oubliant de cocher l’option « Privé » et en le laissant en mode public (mais oui bien sûr…), ce qui explique pourquoi il fut rapidement retiré de Youtube mais trop tard, le film avait déjà fait le tour d’internet et l’audace du réalisateur est le plus souvent saluée, même par Ed Boon, le créateur de la saga Mortal Kombat qui qualifie le film de « Fantastique » et déclare qu’il s’agit d’une des versions alternatives de Mortal Kombat les plus légitimes qu’il ai vu.
Pour ce qui est des acteurs, Michael Jai White interprète (enfin) le rôle de Jax et Jeri Ryan (une actrice célèbre pour ses rôles dans les séries Star Strek Voyager et Boston Public) le rôle de Sonya.
Les autres acteurs sont pour la plupart des pratiquants d’arts martiaux comme Matt Mullins ou Lateef Crowder.
Le film fut réalisé en deux jours avec un budget de 7 500 dollars, la plupart des acteurs, notamment Michael Jai White et Jeri Ryan, ne furent pas payés pour jouer dedans et participèrent au film par amitié pour le réalisateur.
Comme dit plus haut, Mortal Kombat : Rebirth fut très largement plébiscité pour son audace, son ambiance malsaine et sa scène de combat particulièrement brutale.
C’est suite à ce film que Kevin Tancharoen se verra proposer la réalisation de la web série Mortal Kombat Legacy, mais ça, j’y reviendrai plus bas.
- Mortal Kombat (2021)

Depuis quelques années, un nouveau film Mortal Kombat est dans les starting blocks et l’on en sait pas grand chose, à part le fait qu’il est produit par James Wan (le père de la saga Saw), New Line Cinema.
Plusieurs choses ne sont par contre pas très encourageantes : Apparemment, le tournage est terminé depuis fin 2019 et Warner Bros semble traîner des pieds pour le sortir, le réalisateur est un certain Simon McQuoid, qui jusqu’à maintenant n’a réalisé que des publicités, principalement pour des jeux vidéos comme Call of Duty, Halo et Playstation.
Idem pour le casting, constitué principalement de jeunes acteurs.
Néanmoins, il faut se souvenir que le plus gros succès cinéma concernant Mortal Kombat et le premier film, que c’était le second film de Paul WS Anderson et que le casting de ce film était constitué principalement d’acteurs peu ou pas connus du tout.
Enfin, le film sera apparemment Rated-R aux États-Unis, donc probablement interdit au moins de 16 ans chez nous.
Réponse à toutes ces questions en Février 2021, date officielle de sortie du film.
Deuxième partie : Les séries
L’univers de Mortal Kombat fut décliné en trois séries, deux séries live et une série animée, à la qualité très éparse. Voici un rapide tour d’horizon de chacunes d’entre elles.
- Mortal Kombat : Conquest (une saison, 22 épisodes, diffusée de 1998 à 1999)
Mortal Kombat : Conquest est une série américaine diffusée de 1998 à 1999 sur TNT aux États-Unis et MCM en France.
Elle raconte l’histoire du premier Kung Lao et sert de préquelle au film de 1995. Elle fait suite à la victoire du premier Kung Lao, l’ancêtre de Liu Kang, sur Shang Tsung et décrit les aventures d’un groupe de guerriers menés par Kung Lao afin de repousser les attaques de Shao Kahn et ses alliés de la dimension d’Outre-Monde contre notre dimension de la Terre.
La série se passe dans un monde médiéval fantastique, à une époque indéfinie.
Même si des personnages des jeux vidéo apparaissent régulièrement dans la série, la plupart des personnages sont inédits et n’apparaissent que dans cette série.
Kung Lao est interprété par Paolo Montalban et ses deux acolytes, Siro et Taja par Daniel Bernhardt (vu dans Bloodsport 2 et 3) et Kristanna Loken (future T-X dans Terminator 3). Chris Casamassa reprend pour l’occasion le rôle de Scorpion et J.J. Perry celui de Sub-Zero.

Les rôles de Raiden et Shao Kahn sont joués par le même acteur, Jeffrey Meek.
La série est typique des séries médiévales fantastique à petit budget des années 90 comme Hercule ou Xena La Guerrière.
Pas besoin de vraiment s’attarder sur cette série : Elle est vraiment très mauvaise, les acteurs sont pour la plupart très mauvais (Jeffrey Meek passe tout son temps à imiter Christophe Lambert dans le premier film de façon assez risible), les scénarios répétitifs, les décors souvent inexistants et dignes de ceux d’un parc d’attraction (pas étonnant puisque la série fut en partie tournée dans les studios Disney-MGM) et les effets spéciaux souvent risibles.
Seul les fans les plus assidus de la licence Mortal Kombat y trouveront un intérêt avec notamment une galerie de personnages inédits assez intéressante et variée.
A noter que de nombreux costumes et accessoires servant dans la série proviennent des scènes en live-action tournées pour les besoins du jeu vidéo Mortal Kombat Mythologies : Sub-Zero (1997).
La série sera un échec, les audiences s’écroulant de semaines en semaines malgré une programmation plutôt avantageuse (juste après le programme phare de la chaîne TNT à l’époque, l’émission de catch WCW Monday Nitro). Prévue à l’origine en deux saisons, les producteurs décideront de stopper la série de façon abrupte lors d’un dernier épisode expéditif : Tous les héros tombent dans une embuscade tenue par l’armée de Shao Kahn et meurent…
La série n’est jamais sortie en intégralité en France : Le pilote est sorti en VHS et une sélection d’épisodes sont sortis sporadiquement en DVD, dont l’épisode final, chez M6 Vidéo.
- Mortal Kombat : Les Gardiens du Royaume (une saison de 13 épisodes, diffusée aux États-Unis en 1996 sur USA Network et en 2000 en France sur France 2)
Mortal Kombat : Les Gardiens du Royaume (Mortal Kombat : Defenders of the Realm aux États-Unis) est une série animée américaine dérivée du film de 1995.
La série fait suite aux événements du premier film en incluant des éléments et personnages du jeu Ultimate Mortal Kombat 3.
Elle est dans la même veine que la plupart des séries animées américaines de l’époque type GI Joe ou Captain Planet, présentant un groupe de héros affrontant une menace symbolisée par un grand méchant.
Suite à la victoire de Liu Kang lors du tournoi du Mortal Kombat, Raiden réuni un groupe de héros constitué de Liu Kang, Jax, Sonya, Sub-Zero, Striker, Kitana et Nightwolf afin de repousser les attaques de Shao Kahn et ses alliés aux quatre coins du globe. Les personnages se déplacent en avion afin de couvrir de longues distances, et les décors et lieux visités sont largement inspirés par ceux du premier film. De nombreux personnages des jeux vidéos y apparaissent comme Sheeva, Rain, Ermac ou Kano et de nombreux personnages inédits, souvent inspirés par des personnages des jeux comme Komodaï (un membre la race de Reptile) ou Ruby (un mélange entre Skarlet et Tanya).
La série fut célèbre pour y faire apparaître pour la première fois Quan Chi, quelques semaines avant son apparition dans le jeu vidéo Mortal Kombat Mythologies : Sub-Zero. Quan Chi deviendra par la suite l’un des méchants récurrents des jeux vidéos les plus appréciés des fans.
Le générique de la série
C’est clairement une série accès jeune public, la violence y est quasiment inexistante et la série se focalise sur l’aspect action et aventure, les scénarios sont souvent calqués sur le même modèle : Un portail s’ouvre quelque part sur Terre, un ennemi en sort et nos héros foncent sur place pour l’affronter.
Les scénarios sont donc répétitifs, l’animation très mauvaise et la bande son affreuse, constituée en quasi totalité d’une techno 90’s du plus mauvais goût et (souvent) complètement hors propos avec ce qui se passe à l’écran : Pour prendre un exemple concret, lors d’une scène d’amour entre Kitana et Liu Kang, une techno digne d’une soirée tunning rythme la scène…
Encore une fois, seuls les fans les plus aguerris y trouveront un intérêt et encore…
La série est sortie en intégralité en France en DVD, avec un doublage français.
- Mortal Kombat : Legacy (deux saisons de 9 et 10 épisodes, disponibles en VO gratuitement sur Youtube sur la chaîne Machinima en 2011 et 2013)
Suite au succès de son court-métrage Mortal Kombat Rebirth, Kevin Tancharoen se voit proposer par Warner la réalisation d’une web série consacrée à la série de jeux vidéo. Warner n’a alors qu’une seule exigence, que contrairement à son court métrage, la série soit plus raccord avec l’histoire originale du jeu. Tancharoen accepte et tourne neuf épisodes d’une dizaine de minutes qui seront disponibles en ligne à raison d’un épisode toutes les semaines, d’avril à juin 2011 pour la première saison, quand à la seconde, les 10 épisodes seront disponibles en même temps, le 26 septembre 2013.
La première saison est un préquel du jeu se situant peu avant le premier tournoi et explique les motivations des futurs participants au tournoi. La seconde saison quand à elle montre le début du tournoi et l’arrivée des combattants sur l’île de Shang Tsung.
De toutes les adaptations de Mortal Kombat réalisées à ce jour, Legacy reste la plus fidèle aux jeux originaux : Chaque épisode de la première saison est focalisé sur un ou plusieurs personnages et leur histoire et ce qui les amènera à participer au tournoi du Mortal Kombat.

La plupart des acteurs ayant joué dans Mortal Kombat Rebirth reprennent leur rôle, Michael Jai White reprend donc son rôle de Jax, Jeri Ryan celui de Sonya, Matt Mullins celui de Johnny Cage et Ian Anthony Dale celui de Scorpion.
Chaque épisode est vraiment très réussi mais on retiendra surtout les deux premiers épisodes qui racontent l’origine de la rivalité entre Jax et Sonya et le chef de l’organisation criminelle du Dragon Noir, Kano avec comme point d’orgue un combat opposant Jax et Kano. La brutalité ahurissante de ce combat lui vaudra d’ailleurs d’être écourté suite à des plaintes d’internautes.
Les autres épisodes marquant sont les quatrième et cinquième épisodes racontant le destin de Kitana et Mileena, les deux sœurs originaires de la dimension d’Outworld, le tout sous forme d’une film animé.
Les meilleurs épisodes étant sans conteste les trois derniers, racontant l’origine de la haine mutuelle que se voue Scorpion et Sub-Zero et les prémices du processus de cybernétisation des ninjas Lin Kuei.

La seconde saison reprend exactement là où la première s’était arrêtée, alternant entre épisodes racontant les origines de nouveaux personnages (notamment Liu Kang et Kung Lao) et le début du premier tournoi, notamment l’arrivée des combattants sur l’île de Shang Tsung.
Niveau casting, quelques changements sont à noter : Peter Mullins laisse sa place à Casper Van Dien (Starship Troopers 1 et 3) pour le rôle de Johnny Cage et Cari Hiroyuki Tagawa retrouve son rôle de Shang Tsung pour la seconde fois. Liu Kang est interprété par Harry Shum Jr (Glee) et Kung Lao par la star de film d’action Mark Dacascos.
Les épisodes sont soit des épisodes narrant les origines des personnages ou les premiers combats du tournoi. L’angle pris pour certains personnages est assez intéressant : Contrairement à son personnage du jeu vidéo, positif et courageux, Liu Kang y est présenté comme certes un grand combattant mais comme un homme aigri et agressif depuis le décès de sa petite amie.
Les épisodes de combats sont particulièrement impressionnants : Les combats opposant Kitana à Mileena et celui opposant le guerrier aveugle Kenshi et le spectral Ermac sont violents et visuellement hallucinants, c’est selon moi la première fois qu’une adaptation live réussie à aussi bien retranscrire la brutalité des combats du jeu vidéo.

L’un des temps forts de cette deuxième saison est aussi la troisième et quatrième partie des épisodes consacrés à Scorpion et Sub-Zero et leur affrontement, à déconseiller aux âmes sensibles.
Mortal Kombat Legacy est selon moi et à ce jour la meilleure adaptation de l’univers de Mortal Kombat : Malgré des moyens plutôt restreints, Kevin Tancharoen, aidé par les scénaristes Tadd et Aaron Helbing (scénaristes de la série Spartacus) pour la saison 1, réussi à parfaitement retranscrire l’ambiance des jeux et la brutalité des affrontements.
Une série à visionner d’urgence pour tout les fans de Mortal Kombat et les autres.
A noter que les deux saisons de la série sont sorties en DVDs et Blu-Rays en 2011 et 2014 et que les Blu-rays contiennent les sous-titres français et sont free zone, donc parfaitement lisibles sur les lecteurs blu-rays européens.
Troisième partie : Les films animés
- Mortal Kombat : L’Aventure Commence (Mortal Kombat : The Journey Begins, sorti en VHS et Laser Disc en 1995)

Pur produit marketing bricolé à la va vite aussi risible que navrant, ce film animé d’une vingtaine de minutes devait servir de vidéo promotionnelle pour le premier film de Paul WS Anderson.
On y raconte grosso modo la même histoire que la première partie du premier film, à savoir les origines des combattants jusqu’à leur arrivée sur l’île de Shang Tsung.
Ce film est certainement l’une des pires choses arborant le fameux logo au dragon : L’animation est immonde, les décors en 3D minables et que dire de ces séquences de combats en image de synthèse (séquences utilisant les modèles 3D des personnages que l’ont voit au loin dans le film) d’une laideur effarante.
Quand je vous disais que c’était moche.
Le visionnage de cette « chose » animée est une torture pour un fan ou peut-être, au pire, une bonne partie de rigolade si on le regarde au second degrés.
Ce film est devenu avec les années l’une des cibles favorites des Youtubers cherchant à se moquer des adaptations de jeux vidéos en film animé. Il n’y a franchement pas grand chose à en dire et je ne préfère pas m’étaler dessus, un petit tour sur Youtube vous présentera l’ampleur du désastre (2).
Il se termine par une petite featurette consacré au premier film de Paul WS Anderson.
A noter qu’en France ce film est sorti en VHS en VF (et… Je l’ai…) et est inclus en tant que bonus dans le Blu-ray du premier film Mortal Kombat.
- Mortal Kombat Legends : Scorpion’s Revenge (sorti en avril 2020 en VOD, DVD et Blu-Ray)
Suite au succès des deux derniers jeux Mortal Kombat produit par Warner Bros (Mortal Kombat 2011 et Mortal Kombat X) et le succès des films animés DC Comics, un film animé basé sur l’univers de Mortal Kombat et évoquée en janvier 2019.
Surfant sur le succès du jeu Mortal Kombat 11, la première bande annonce du film est diffusée en mars 2020, accompagnant celle de la venue du personnage de Spawn en tant que contenu téléchargeable dans le jeu.
Une fois de plus, le film raconte les événements du premier tournoi, en se focalisant cette fois-ci sur le personnage de Scorpion.
Le film commence donc avec les origines de Scorpion, la mort de son clan et de sa famille aux mains des effroyables guerriers chinois Lin Kuei, sa damnation, son retour lors du tournoi et sa rencontre avec les autres guerriers.
Première chose qui marque dès la première scène c’est l’extrême violence du film : A l’image du jeu, le sang gicle, les corps sont démembrés et il n’y a cette fois-ci aucune retenue dans le gore et la violence. Le film est d’ailleurs Rated R aux États-Unis et est interdit au moins de 16 ans en France, qu’on se le dise, ce n’est clairement pas un dessin animé pour les enfants !
Le film ose beaucoup de choses qui n’ont pour le moment pas été mis en image concernant la licence dans une adaptation, la violence des affrontements donc mais aussi le coté mystique et mythologique, les différentes races et guerriers évoluant aux cotés des personnages principaux et l’ampleur de l’univers. Les fans les plus acharnés de délecteront des multiples références, clins d’œil et caméos de personnages plus ou moins connus de l’univers de Mortal Kombat.
L’histoire reprend en majorité les événements canoniques et emblématiques du premier tournoi et est assez fidèle à ce que les fans savent de cette étape essentielle et fondatrice du mythe de Mortal Kombat… Mais en modifie quand même beaucoup, voir beaucoup trop à mon goût, allant jusqu’à privilégier certains personnages au détriment d’autre, voir en en dénaturant certains.

C’est en effet, je trouve, un des plus gros défaut du film : En privilégiant Scorpion, certes un des personnages les plus appréciés des fans et en changeant certains événements (l’affrontement final) le film fait passer certains personnages, pourtant essentiels et emblématiques pour de simples seconds couteaux : Ainsi Liu Kang, pourtant le sauveur et héros de la Terre est dans ce film mis de cotés au profit de Scorpion, faisant de lui une espèce de « perdant » peu sûr de lui, une sensation étonnante pour qui connait bien les jeux, durant lesquels le moine Shaolin est montré comme un combattant farouche, courageux et positif (3). Constat identique pour Goro, qui est vaincu en quelque secondes, donnant à ce monstre réputé comme invincible une apparition digne d’un simple caméo.
Visuellement, je trouve le film assez inégal : Si certaines scènes sont visuellement époustouflantes (la scène d’ouverture lorsque Scorpion massacre les Lin Kuei ou le combat opposant Scorpion à Sub Zero), le charadesign est franchement très faible et les personnages, malgré un charisme certain, manquent cruellement de détails et de personnalité, de même que pour les décors. Par contre, l’animation est de bonne qualité, les mouvements des personnages sont fluides, bien plus que dans certains films animés DC Comics, souvent critiqué pour leur animation.

Même si baser le film sur Scorpion, à l’origine quand même un personnage secondaire, est je pense une erreur puisque cela nuit à l’aura et au charisme de certains autres, j’avoue que pour ceux qui ne sont pas familier avec l’univers de Mortal Kombat, ce sera un détail, mais pour certains fans qui comme moi sont très attachés à la continuité des événements de cet univers, c’est franchement très gênant.
L’autre gros défaut est comme je le dis plus haut, un parti pris visuel beaucoup trop simple : Les personnages et l’univers de Mortal Kombat sont réputés comme très travaillés et élaborés, et ce soucis du détail leur donne un charisme et une apparence qui sont un peu l’identité visuelle de la licence. En choisissant un aspect « cartoon », le film perd un peu de cette identité.

Je l’attendais avec impatience et même si j’avoue que j’ai plutôt apprécié le film, je trouve qu’il fait certaines erreurs qui auraient pu être évitées et nuisent à retranscrire cet événement fondateur qu’est le dixième tournoi du Mortal Kombat. Ça reste néanmoins une bonne adaptation, très largement au dessus des précédentes tentatives.
Avec son image de jeu vidéo violent et basique totalement assumé, Mortal Kombat est néanmoins doté d’un univers riche, complexe et extrêmement travaillé unique dans le monde du jeu de combat : Ces facteurs en font donc un jeu vidéo particulièrement difficile à adapté, que ce soit en film ou en série car trouver le subtil équilibre entre l’action et la violence des combats ainsi que l’aspect mythologique attendu par les fans est quelque chose de vraiment compliqué : Jusqu’à maintenant, seul la série Mortal Kombat Legacy et l’animé Mortal Kombat Legends ont réussi cette prouesse, frustrant néanmoins les fans les plus exigeants. Reste à savoir si le futur film réussira à contenter autant les fans que les spectateurs novices.
1 : Une référence à cette mort sera faite dans le jeu Mortal Kombat 11 : Lorsque Johnny Cage arrive pour un combat, il arrive qu’il tienne un script et parle au téléphone en s’écriant « Page 6, Johnny Cage meurt !? Mais vous avez fumé ou quoi !? »
2 : Je vous conseille notamment la vidéo « Mortal Kaka » du Youtuber Benzaie qui est consacrée à ce film animé et est assez drôle et très réussie.
3 : Concernant Liu Kang, je pense que c’est pour lui laisser plus de place dans le film suivant, qui, je pense lui sera probablement consacré. Une rumeur, non-confirmée depuis laissait entendre que l’animé Scorpion’s Revenge serait un prequel du futur film prévu pour 2021 mais rien n’a été confirmé depuis.
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