Les Jeudis de l’Angoisse (Des geeks) #65

Top 10 des meilleurs Resident Evil

resident 10 bande copie

L’arrivée prochaine du remake de Resident Evil 3 est pour moi une trop belle occasion pour revenir sur l’une des séries phares du jeux vidéo d’horreur : Resident Evil (Biohazard au Japon), la série qui popularisa le jeu d’horreur et inventa le style de jeu vidéo « Survival horror ». C’est une saga devenue depuis légendaire : Pas moins d’une trentaine de jeux composent cette série qui a également été déclinée en films, bandes dessinées et romans et peut se targuer d’une longévité hors norme et d’un engouement qui n’a quasiment jamais faibli.

Mais comment revenir sur cette saga monumentale sans tomber dans les travers d’un article encyclopédique ? La mode est aux tops et classements en tout genre et même si je suis en général assez réfractaire à ce type d’article, je sais que le public internet en raffole et je me suis dit qu’étant fan depuis le tout premier opus, j’avais le recul nécessaire pour établir une liste des opus les plus intéressants et les présenter aux joueurs ou néophytes ne connaissant pas ou peu la saga.

Je précise que ce n’est pas un classement que j’ai fait à partir de mes goûts personnels : Ce n’est donc pas un classement de mes 10 Resident Evil favoris (le classement aurait été bien différent sinon) mais un classement des 10 opus que je considère comme étant les plus intéressants, marquants et ou les plus emblématiques de la saga. Dernier point, j’ai privilégié les remakes aux opus originaux afin de ne pas faire de doublons et laisser plus de place afin d’être le plus large possible.

Beaucoup ne seront très certainement pas d’accord avec ce classement, n’hésitez donc pas à réagir et me présenter vos arguments.

Numéro 10 : Resident Evil : Outbreak & Resident Evil : Outbreak File#2

Sortis en 2003 et 2004, exclusivement sur Playstation 2

Deux opus souvent mis de coté et/ou oubliés (principalement car ils sont sortis en Europe peu avant et après la sortie de Resident Evil 4), les Outbreak restent néanmoins des épisodes intéressants pour deux raisons : La première est qu’il s’agit des premiers à proposer un mode en ligne en coopération (sauf en Europe pour le premier opus mais je vais y revenir plus bas) et ce sont aussi les premiers à plonger le(s) joueur(s) dans l’action et la réactivité immédiate.

J’ai choisi de regrouper les deux car le second n’est pas vraiment une suite du premier, plus une itération avec de nouveaux stages, des ajouts de gameplay (notamment pour la première fois dans la série la possibilité de pouvoir tirer en marchant) et la correction de nombreux bugs, notamment de l’intelligence artificielle.

Resident Evil Outbreak place son action aux premières heures de l’épidémie de Virus-T à Raccoon City et vous mets dans la peau d’un citoyen lambda tentant de sortir vivant de cet enfer urbain.

Après une magnifique cinématique d’introduction, vous avez le choix entre plusieurs personnages, chacun ayant des capacités ou caractéristiques qui lui sont propres : Bagarreur, spécialistes des armes à feu, soins, bricoleur, informatique etc. A vous de choisir lequel vous paraît le plus adapté à votre tempérament mais il faut néanmoins garder en tête que la complémentarité entre différents membres d’un groupe est souvent la clé de la réussite pour rester vivant. Le jeu se décompose en plusieurs épisodes indépendants les un des autres se passant à différents endroits de Raccoon City : Les rues de la ville, le commissariat, les forêts alentours, l’université, un hôtel, le zoo, le métro etc.

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L’entraide entre les joueurs est la base dans Resident Evil : Outbreak

Comme je le dis plus haut, le principal attrait des Outbreak c‘est déjà le jeu en ligne : Les joueurs doivent s’entraider entre eux et la collaboration est sans conteste le seul moyen de s’en sortir. Le joueur égoïste qui court seul aux devants pour s’approprier les meilleurs armes et items en laissant ses partenaires en plan ne va pas allez bien loin et pénalisera les autres joueurs et il n’est d’ailleurs pas rare de retrouver ces autres joueurs un peu plus loin dans les niveaux morts et ou zombifiés… Néanmoins, les interactions entre les joueurs sont réduites au minimum : Impossible de parler ou d’échanger entre les joueurs autrement qu’avec l’interface du jeu et de toute façon, on en aurait pas le temps car l’autre différence avec un Resident Evil classique, c’est la réactivité dont doivent faire preuve les joueurs. Là où dans les Resident Evil classiques le joueur a le temps de s’organiser, voir de se poser dans des salles sans danger, dans les Outbreaks, la tension est permanente ! On est en pleine apocalypse zombie, les monstres défoncent les portes, réapparaissent en continu et il faut réagir vite pour s’en sortir. La réactivité et la collaboration sont sans conteste les deux facteurs qui permettent de sortir de ces anti-chambres de l’enfer que sont les niveaux proposés. De plus, le niveau de difficulté est très haut, les monstres résistants et une jauge d’infection (symbolisant votre résistance au virus) doit aussi être géré avec des items de soin pour éviter à votre personnage de succomber à cet ennemi invisible.

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Les lieux visités sont variés, comme ici un hôtel plutôt mal fréquenté

Une option permettant de jouer hors-ligne est également disponible mais autant être franc, il faut s’accrocher car les autres personnages seront gérer par l’intelligence artificielle et elle est 9 fois sur 10 complètement aux fraises et que se soit dans le premier ou le second opus. Malheureusement, les joueurs européens n’auront à l’époque pas le choix que d’opter pour cette option, le mode en ligne ayant été purement et simplement supprimé de la version européenne du premier jeu… Outbreak File#2 par contre conservera son mode en ligne en Europe mais sera peu utilisé car les joueurs seront massivement mobilisés par le cultissime Resident Evil 4 sorti entre temps.

Resident Evil : Outbreak proposait néanmoins un challenge intéressant : Il y avait énormément de choses à débloquer (personnages, armes, artworks etc.) et les joueurs les plus complètistes avaient de quoi y passer de nombreuses heures.

A l’heure où le jeu en ligne est quasiment un passage obligé, Resident Evil Outbreak était clairement en avance sur son temps : Son ambiance apocalyptique, son rythme effréné, sa difficulté extrême et l’accent mis sur la coopération et l’entraide en font un jeu particulièrement intéressant et injustement souvent oublié et mis de coté.

Malheureusement, il est aujourd’hui difficilement jouable (les serveurs pour jouer en ligne sont fermés depuis bien longtemps) et le jeu hors ligne est particulièrement ardu (1).

J’ai eu la chance d’en profiter à l’époque et j’en garde franchement un très bon souvenir.

Numéro 9 : Resident Evil Zero

Sorti en 2003 sur Gamecube, 2010 sur Wii, 2016 sur Playstation 3 et 4, Xbox 360, Xbox One et PC et 2019 sur Nintendo Switch

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Resident Evil Zero est un jeu qui divise parmi les fans : Certains l’apprécient énormément et d’autres le conspuent voir le renient, pointant du doigt son bestiaire manquant d’originalité et son système de jeu imparfait. Les plus pointilleux critiquent aussi son placement alambiqué et forcé dans la chronologie de la saga. Mérite-il toutes ces critiques ? Oui et non, personnellement, je l’apprécie beaucoup tout en reconnaissant que les défauts qui lui sont souvent reprochés sont fondés mais ne doivent pas faire oublier ces qualités.

Resident Evil Zero se situe donc très tôt dans la chronologie, avant le premier opus de la saga pour être exact : On suit donc les aventures de Rebecca, jeune recrue de l’équipe Bravo des STARS, c’est cette même équipe que devra aller secourir les membres de l’équipe Alpha dans le premier jeu de la série. Rebecca y découvre un train à l’arrêt en pleine forêt, ledit train est infesté de zombies et reprend vite sa route, avec Rebecca à son bord. Rebecca y croisera Billy, un prisonnier en cavale et tout deux vont se retrouver coincés dans un centre de recherches de la société Umbrella, aux prises avec une multitude de monstres sanguinaires.

Pensé à l’origine pour la Nintendo 64 (on retrouve d’ailleurs des notes concernant Resident Evil Zero dans la version Nintendo 64 de Resident Evil 2, censées faire le lien entre les deux jeux), le jeu sera très vite déplacé vers la Nintendo Gamecube pour deux raisons : Déjà l’échec commercial de la Nintendo 64 et ensuite les possibilités techniques offertes par la Gamecube, bien plus larges que celles de la Nintendo 64, très limitées.

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Nos deux infortunés héros

Resident Evil Zero fut le premier jeu à proposer une aventure en tandem : Deux personnages sont présents à l’écran et s’entre-aident durant toute la durée de l’aventure. Un système qui aurait pu être une bonne idée… Si il n’était pas tout simplement impossible de jouer à deux ! Le second joueur est donc dirigé par l’intelligence artificielle et même si il est possible de « switcher » entre les deux personnages, les problèmes inhérents à ce genre de système sont très vite gênants et flagrants : Votre partenaire se fait attaquer très souvent, se retrouvent bloqués dans certains éléments de décors et le pire du pire, gâche des munitions à outrance en tirant sur tout ce qui bouge, un comble pour un jeu dans lequel l’économie des munitions et des items de soins est la base de la réussite…

En ce qui concerne la gestion des items, on peut souligner la disparition du système des coffres interconnectés au profit d’un système plus réaliste grâce auquel le joueur peut « abandonner » où il le souhaite les objets qui l’encombre : Un système plus logique et réaliste, malheureusement plus jamais utilisé depuis…

Autre point souvent décrié de Resident Evil Zero, son bestiaire, qui hormis les emblématiques zombies est constitué en majeure partie par des animaux géants et ou mutants. Un manque d’originalité un peu étonnant de la part d’une série ou les abominations génétiques sont souvent très variées et surprenantes. Ceux qui ont fait le jeu retiendront surtout les macaques zombies (…) sans conteste les monstres les plus redoutables et énervants du jeu.

Enfin, dernier point souvent critiqué, son scénario : Peu original (il suit à la lettre la trame habituelle de la série), il multiplie les références maladroites aux autres opus et s’imbrique difficilement dans la chronologie. Censé se passer avant le premier opus, il n’y est par la suite plus jamais fait référence nul part suite à un twist final un peu poussif…

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Les environnements et les graphismes sont magnifiques

Malgré tout ces défauts, pourquoi je l’ai malgré tout inclus dans mon classement ? Et bien pour plusieurs raisons : Déjà hormis les défauts de l’intelligence artificielle du partenaire, le jeu est particulièrement prenant et une fois l’aventure lancée, difficile d’en sortir. Les lieux que l’on visite sont variés et angoissants, surtout grâce à une direction artistique de toute beauté. On retrouve une ambiance visuelle similaire à celle du remake du premier opus sorti précédemment sur Gamecube à base de vieux manoirs et de centre de recherches abandonnés. Graphiquement le jeu est de plus magnifique, avec des décors en 2D de qualité quasi-photographique et des personnages et monstres en 3D très réussis. Enfin, il est très long et promet une aventure qui tient en haleine de longues heures lors du premier « run ».

Numéro 8 : Resident Evil 3 : Nemesis

Sorti en 2000 sur Playstation et Dreamcast, 2001 sur PC et 2003 sur Gamecube

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Beaucoup seront probablement étonnés de voir cet opus pourtant très apprécié des joueurs aussi bas dans le classement et je vais tenter d’expliquer pourquoi par la suite mais avant, petit rappel historique concernant cet opus.

Il faut savoir qu’à la base, Resident Evil 3 n’aurait pas dû être le troisième opus de la saga et que cela devait en fait être Resident Evil : Code Veronica. Resident Evil 3 et Code Veronica vont d’ailleurs avoir un développement conjoint et ce développement sera rythmé par des dissensions entre Capcom, Sega et Sony. Pour faire court, le véritable Resident Evil 3 aurait dû être Code Veronica mais Capcom, frileux à l’idée de sortir le troisième opus d’une de leur saga les plus lucratives sur une nouvelle machine préfère attendre que le parc de Dreamcast atteigne le million d’exemplaires. Il est alors choisi de sortir un épisode « palliatif » pour contenter l’attente des fans, reprenant une idée développement initialement prévue pour Code Veronica, l’idée d’un ennemi surpuissant poursuivant le joueur durant toute l’aventure, il est décidé sur l’idée de Shinji Mikami (créateur de la série) de réaliser un add-on pour Resident Evil 2 (sur le même modèle que le fameux disque additionnel Missions Spéciales du jeu Metal Gear Solid à savoir un disque vendu à part mais ayant besoin du jeu original pour être utilisé) présentant des événements se situant avant Resident Evil 2. Surnommé à l’époque Resident Evil 1.9, sous la pression de Sony (faisant jouer le fait que les deux premiers Resident Evil étaient sortis exclusivement sur Playstation et n’ayant pas beaucoup apprécié que Code Veronica soit une exclusivité pour la Dreamcast de Sega), cet add-on sera finalement bricolé comme un jeu à part entière et réalisé un peu à la va-vite (ce qui explique que l’on retrouve de nombreux décors de Resident Evil 2 dans sa première partie). Prévu initialement sur Playstation 2, mais fâché que Sony ai adressé en priorité le kit de développement de cette machine à deux de ses partenaires jugés plus « fidèles » (Namco et Square), Capcom se rabattra sur la Playstation 1 et ce pour plusieurs raisons : Déjà pour un souci de temps, la machine est parfaitement maîtrisée par l’équipe de développement (contrairement à la Playstation 2 qui est une nouvelle machine) et donc le jeu pourra être finalisé plus vite, elle est bien installée et donc l’assurance de ventes rapides et suffisantes et rassurante pour Capcom.

D’un simple add-on, Resident Evil 1.9 devient Resident Evil 3 : Nemesis (Last Escape aux USA) au grand dam de Shinji Mikami qui encore aujourd’hui le renie et considère Code Veronica comme le véritable troisième opus de sa saga.

Ce petit rappel historique fait, revenons au jeu en lui-même.

Resident Evil 3 : Nemesis prend place durant les premières heures de l’épidémie zombie à Raccoon City. On y incarne Jill Valentine, l’une des survivantes du premier opus et ses tentatives désespérées pour sortir de cet enfer. De plus, Jill est poursuivie par un monstre particulièrement obstiné et surpuissant, le terrifiant Nemesis, une armoire à glace tout de cuir vêtu, armé d’un lance-roquette et virtuellement invincible.

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Jill affronte le terrible Nemesis

Resident Evil 3 marque le début de l’orientation action de la saga, qui trouvera son apogée avec Resident Evil 4 : Dans ce troisième opus, les monstres sont plus nombreux, les munitions et armes aussi, ont peut faire exploser certaines parties du décor (avec un système de bidons explosifs ou d’objets à faire chuter sur les monstres) et un système d’esquive a même était ajouté ! La différence avec Resident Evil 2 est majeur dès les premières minutes de jeu : D’un jeu exigeant où l’économie des items de soin et les munitions est le maître mot, on passe à un jeu d’action nerveux et défoulant.

Resident Evil 3 à un déroulement des plus classiques, calqué sur les deux premiers opus, et sa trame respecte scrupuleusement les poncifs de la série : Récupération d’items afin d’ouvrir l’accès à de nouvelles zones et énigmes sommaires entrecoupées de séquences d’action. Il propose également des séquences de choix à différents moments du jeu permettant au joueur de choisir entre deux issues différentes à une situation : Une idée originale à la base, mais complètement anecdotique quand on se rend finalement compte qu’elle ne change quasiment rien à la trame scénaristique du jeu…

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Les fameux bidons explosifs, bizarrement toujours bien placés…

Sa seule originalité étant son antagoniste principal, le fameux Nemesis qui est à lui seul l’unique originalité du jeu et le facteur principal que retiendront la plupart des joueurs.

L’autre originalité est l’apparition du mode Mercenaires, un mode de jeu spécial dans lequel on incarne des personnages secondaires du jeu et permet de débloquer des armes et munitions illimitées pour le jeu principal, ce mode est depuis redondant dans quasiment chaque opus.

La raison pour laquelle j’ai mis cet opus si bas dans le classement et justement ce manque d’originalité : Resident Evil 3 n’apporte quasiment rien à la série, que se soit au niveau du gameplay ou de l’histoire. Certes il est très plaisant à jouer, je l’ai moi-même fini une dizaine de fois et j’y rejoue régulièrement, mais force et de reconnaître que hormis le Nemesis, il manque cruellement d’originalité.

De plus, et là ce n’est qu’un avis purement personnel et subjectif, je le trouve particulièrement court et facile : Resident Evil 2 était particulièrement long avec ces 4 scénarios différents et c’était un véritable survival horror exigeant et difficile, Resident Evil 3 n’a qu’un seul scénario, un mode « Facile », deux fins différentes pas vraiment compliquées à obtenir et son opulence de munitions le rend particulièrement simple à terminer. C’est le premier de la série que j’ai réussi à finir sans mourir dés le premier run et avec le recul, malgré le Nemesis, je n’ai pas le souvenir d’avoir eu de réelles difficultés à en venir à bout.

Ça reste néanmoins un épisode agréable à jouer, malgré un manque évident d’originalité.

Numéro 7 : Resident Evil 5

Sorti en 2009 sur Playstation 3, Xbox 360 et PC puis en 2016 sur Playstation 3 et Xbox One et enfin en 2019 sur Nintendo Switch

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Après le succès de Resident Evil 4, Capcom se devait de rebondir au plus vite et surfer sur le succès de ce dernier : Une suite est donc rapidement mise en chantier et malgré le départ du créateur Shinji Mikami, il est décidé de garder les mécaniques « action » instauré par Resident Evil 4.

Une première vidéo apparait rapidement montrant le personnage de Chris Redfield perdu dans un bidonville africain, sous un soleil de plomb et devant se défendre face à une horde d’autochtones déchaînés. Les premières infos font état de nouvelles mécaniques de gameplay, notamment une jauge de déshydratation et la gestion de l’éblouissement : Toutes ces idées de prime abord intéressantes seront finalement abandonnées au profit d’un système basé uniquement sur l’action et la coopération.

De plus, une polémique un peu alambiquée va naître de cette vidéo : L’imagerie de l’homme blanc surarmé débarquant en Afrique et tirant sur des zombies noirs va faire grincer des dents et décisions sera prise de varier un peu plus les ethnies des différents ennemis du jeu.

A l’instar de Resident Evil Zero, Resident Evil 5 propose donc une aventure en duo, la principale différence étant que cette fois-ci, le partenaire est jouable par un second joueur, soit en local (sur la même console avec une seconde manette), soit en ligne. Resident Evil 5 est donc le premier jeu de la série à proposer une véritable aventure complète jouable à deux et c’est là une de ses plus grandes originalités.

L’histoire prend place peu de temps après Resident Evil 4 et il est décidé de la raccrocher à la chronologie de la série originale, l’histoire de Resident Evil 4 faisant un peu office de « hors-série » car n’utilisant aucune des pistes scénaristiques des précédents opus.

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Nan mais c’est bon, en fait ils dorment.

On retrouve donc Chris Redfield, héros du premier jeu. Maintenant membre d’une organisation internationale luttant contre les menaces biologiques (le BSAA), il est envoyé en mission dans un petit pays d’Afrique afin de démanteler un trafic d’armes biologiques perpétré par un ancien chercheur de la société Umbrella. Sur place, rejoint par Sheva Alomar, l’une des responsables local du BSAA, Chris va vite se rendre compte que la situation est hors de contrôle et que la quasi totalité des autochtones sont en fait infectés… La mission de Chris et Sheva est donc double : Mettre fin à l’épidémie et en découvrir la cause.

Souvent décrié comme étant un des épisodes les plus « décevanst » de la série, Resident Evil 5 reste à ce jour un des plus gros succès commerciaux de Capcom, succès qui je trouve, est amplement mérité.

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Je crois que je suis mal…

Le principal grief des joueurs à son encontre sera la disparition du coté « Peur » au profit d’un jeu d’action pur en coopération, à l’image des succès de l’époque, notamment Gears of War. Car à défaut de ne plus être un survival horror, Resident Evil 5 est un excellent jeu d’action, maîtrisé de bout en bout, aux mécaniques de gameplay claires et intuitives et au mode coopération très réussi, particulièrement à deux joueurs. Il est de plus très long, varié dans ces environnements (on passe par des bidonvilles, des marais, des grottes et les inévitables centres de recherches abandonnés) et dans ces séquences d’action (en bateau, en véhicule ou la fameuse course poursuite contre les motos). Il est de plus particulièrement fourni en déblocables (mode mercenaires, costumes et armes à débloquer etc.) et promet une très grande rejouabilité.

Un excellent épisode, injustement sous-estimé.

Numéro 6 : Resident Evil Révélations 2

Sorti en 2015 sur Playstation 3 et 4, Xbox 360, Xbox One, PC et PSVita puis en 2017 sur Nintendo Switch

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Les deux opus Révélations furent, timidement, ceux qui relancèrent le style survival horror dans la saga. Là où le premier Révélations se cherchait un peu, oscillant entre jeu d’action du style Resident Evil 4, 5 et 6 et survie à l’ancienne, Révélations 2 décide clairement de renouer avec ses origines horrifiques, à une différence prés : A la manière d’une série télé, le jeu est proposé en 5 épisodes en téléchargement durant le courant de l’année 2015, les 5 épisodes seront ensuite compilés en version boite à la fin de cette même année.

Le premier Resident Evil Révélations était certes une très bonne surprise, mais péché par de nombreuses idées, de prime abord ingénieuses, mais qui au final se révélaient au fur et à mesure du jeu inutiles, voir gênantes : Une idée de « scans » des monstres, amusante au début mais finalement trop répétitive et qui cassait le rythme de jeu, un système de customisations des armes beaucoup trop lourd à gérer du fait d’un trop grand nombre d’items aux effets parfois très minimes, un rythme de jeu un peu trop inégal et surtout un level design pas très au point, faisant que l’on se perd souvent ou tourne en rond inutilement.

Le premier opus Révélations était néanmoins une très bonne surprise, offrant aux joueurs une aventure en coopération réjouissante en plus d’un véritable retour aux sources aux racines horrifiques de la série. A l’écoute des remarques des joueurs, Capcom va retenir les leçons du premier opus pour livrer une suite qui va aller bien au delà de ce que le premier opus avait a offrir.

L’histoire est donc celle de Claire Redfield (un des personnages emblématiques de la série), Moira Burton (fille de Barry Burton, un des survivants du premier opus) et ce même Barry Burton. Claire et Moira font parties d’une organisation humanitaire venant en aide aux victimes des attaques et attentats biologique, Terrasave. Durant un meeting de Terrasave, les deux femmes sont enlevées par un commando surarmé qui les emmènent sur une mystérieuse île d’un pays d’Europe de l’est où elles sont incarcérées. Peu après leur arrivée, elles sont libérées et sans souvenir de leur arrivée, commencent à visiter l’île, en fait infestée de monstres en tout genre. Les deux femmes vont donc devoir faire équipe pour tenter de trouver un moyen de sortir de l’île.

Peu de temps après, Barry Burton, apprenant que sa fille est détenue sur l’île, se met en route pour la retrouver. En arrivant, il fait la connaissance d’une fillette nommée Natalia qui erre seule sur l’île et décide de la prendre avec lui.

Note : L’histoire se situe chronologiquement entre Resident Evil 5 et 6.

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La discrétion est parfois la meilleure tactique pour rester vivant…

Resident Evil Révélations 2 propose donc une aventure en coopération, l’un des joueurs est celui qui va se charger de la phase d’action et l’autre est un personnage de soutien.

La plupart des défauts du premier opus ont été corrigés et l’accent et mis sur le coté survie et coopération : Les deux personnages sont complémentaires et la progression se fait en gérant les capacités des deux équipiers (par exemple pendant qu’un des personnages repoussent les monstres, l’autre se charge de crocheter une serrure). Deux joueurs humains peuvent incarner un des deux personnages et en solo, le joueur peut « switcher » entre les deux personnages.

Comme je le disais plus haut, les défauts du premier opus ont été corrigés : Le level design est mieux élaboré, alternant entre phases en intérieur et extérieur et le système de customisation des armes est plus simple et intuitif.

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Barry et son sidekick, Natalia

Mais là où Resident Evil Révélations 2 est le plus étonnant, c’est dans son ambiance : L’île est constituée de friches industrielles, forêts et bâtiments délabrés lui donnant un cachet très particulier et inédit dans la saga. Certaines séquences sont ainsi mémorables (la prison, le passage de nuit dans la forêt, l’usine abandonnée, le village) et jusque là jamais vus dans la série. L’histoire, bien qu’un peu classique, est par contre plutôt bien ficelée et le découpage en forme épisodique plutôt bien fichu, avec générique de fin et résumé des épisodes précédents au début de chaque nouveau chapitre.

Là où le choix de ce format aurait pu être un peu casse-gueule, il est en fait plutôt bien trouvé et je me souviens avoir attendu chaque épisode avec impatience.

Enfin, la bande son, lourde et discrète, participe grandement à l’immersion.

Resident Evil Révélations 2 est un des opus de la série peu souvent mis en avant et ou mentionné, à tort car le jeu comporte de nombreuses qualités et mérite amplement que l’on prenne la peine de s’y intéresser.

Numéro 5 : Resident Evil 7 Biohazard

Sorti en 2017 sur Playstation 4, Xbox One et PC puis en 2018 sur Nintendo Switch

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Alors que la plupart des nouveaux fans de la série, pour la plupart arrivés sur la licence avec Resident Evil 4, le coté action de la série était un fait établi (enforcé par des films live pas avares en action et pyrotechnies dont les raisons du succès m’échappent encore…) les vieux fans déploraient ce virage action à outrance qu’avait pris la série avec cet opus au détriment de la véritable « Peur » qui avait fait la gloire et la renommée des premiers opus.

C’est ainsi qu’en 2016, apparait le premier teaser du septième opus et là, surprise générale : Reprenant l’une des idées de départ lors du développement du premier Resident Evil, choix est de proposer un FPS horrifique plutôt que l’habituelle vue à la troisième personne. L’ambiance est poisseuse, les lieux inédits dans la série et l’ensemble de la bande annonce fait plus penser à un film de la série des Massacre à la Tronçonneuse qu’aux films de monstres servant habituellement d’inspiration. Le buzz est lancé, ce nouvel opus sera un pur jeu d’horreur et de survie, le retour aux sources tant attendu est-il enfin arrivé ?

Le choix de la vue à la première personne (FPS, First Person Shooting, jeu de tir où l’on voit avec les yeux du personnage) tranche déjà radicalement avec ce qui à été fait jusque là : L’idée est-elle nouvelle ? Oui et non car au début du développement du premier Resident Evil, on peut apercevoir sur certains croquis préparatoires que ce mode de vue avait été envisagé et que le développement avait même commencé avec ce système mais fut abandonné car il n’était pas assez réaliste pour être vraiment effrayant. Mais les temps ont changé, la technologie est maintenant assez avancée pour donner un rendu réaliste et c’est dans le fond, un juste retour aux sources.

L’histoire raconte donc la sinistre aventure de Ethan Winters, un jeune journaliste qui reçoit une mystérieuse vidéo de sa femme, pourtant disparue et présumée morte depuis trois ans. Après enquête, il découvre que la vidéo à été tournée à Dulvey, en Louisiane et devant les réticences de la police à le suivre dans ses investigations, décide de chercher lui-même sa femme. Arrivé à Dulvey, il s’introduit dans le manoir de la famille Baker et y découvre Mia, sa femme, prisonnière dans le sous-sol. Il l’a délivre mais Mia est rapidement prise d’une crise de démence, l’attaque et Ethan est forcé de la tuer… Mais Mia revient subitement à la vie et l’attaque de nouveau, lui tranche la main et alors qu’il tente de s’enfuir, Ethan et capturé par Jack, le patriarche de la famille Baker. A l’aide d’une mystérieuse substance, Zoe, la plus jeune fille de la famille Baker, lui rattache sa main et lui offre son aide si il accepte de l’aider à fuir la maison familiale.
Ethan réussi à échapper à la famille Baker et commence alors pour lui une aventure dépassant les limites de l’horreur…

Virage à 180 degrés donc pour ce nouvel opus : Après un Resident Evil 6 200% action, ce septième opus est un pur FPS horrifique de survie des plus ardus et des plus exigeants. Fini les armes lourdes, les monstres titanesques et les courses poursuites motorisées, on revient à la peur pure et viscérale qui avait fait les beaux jours des tous premiers opus, et bien plus encore. Prisonnier du manoir Baker, les maîtres mots seront discrétion et économie. Discrétion car les occupants du manoir et ses environs ont beau être peu nombreux, ils n’en sont pas moins redoutables et éviter l’affrontement est la meilleure façon de rester en vie. Économie car si armes il y a bel et bien, les armes blanches sont peu pratiques et les munitions des armes à feu une denrée rare de même que les items de soin.

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Il est assez loin, mais je préfère pas prendre de risques…

Arpenter les sinistres recoins du manoir Baker et ses environs se révèle donc une des expériences les plus angoissantes de la série : Les pièces poussiéreuses et délabrées, les sous-sols humides et poisseux ou encore les sinistres marais qui entourent le manoir sont des lieux méphitiques au possible à l’ambiance délétère. La pénurie d’armes et de soins rend donc cette véritable expérience vidéo ludique unique, en plus de la peur, c’est un véritable stress qui habite le joueur tout au long de son odyssée horrifique : On passe plus de temps à se méfier du moindre recoin ou à prendre ses jambes à son coup à l’apparition d’un des membres de la famille Baker qu’à véritablement faire face vaillamment au danger. En plus de son système de jeu, RE7 est donc un opus résolument à part de la série que ce soit dans son cheminement et ces choix de gameplay.

Si il est si exceptionnel, pourquoi n’est-il pas plus haut dans le classement ? Tout simplement parce que malgré son ambiance exceptionnelle, ces bonnes intentions et ces idées révolutionnaires, RE7 est parsemé de petits défauts particulièrement gênants qui gâchent ce qui aurait pu être un jeu mémorable.

Le premier défaut est le système d’inventaire : Peu pratique, pas assez intuitif, il est rapidement handicapant lorsque certaines scènes demandent de la réactivité et de la rapidité. Autre défaut, les combats contre les boss : Trop exagérés et grand guignolesques, ils tranchent avec l’ambiance claustro-phobique et intimiste du jeu et se révèlent de plus beaucoup trop difficiles par manque de clarté dans les actions à mettre en œuvre, lors des premiers combats contre eux, on ne sait quasiment jamais comment s’y prendre ou ce qu’il faut vraiment faire pour les blesser et on est du coup forcé de perdre et recommencer un nombre incalculable de fois avant de vraiment comprendre comment les vaincre, c’est particulièrement frustrant, surtout lors du premier run.

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Les (rares) monstres que vous croiserez durant le jeu

Enfin, le bestiaire est très peu fourni et manque d’originalité, comportant 3 ou 4 monstres différents qui sont, de plus, des variantes du même monstre de base.

A savoir que le jeu peut aussi être joué en réalité virtuelle au moyen d’un casque sur PC ou du Playstation VR sur Playstation 4 est même si le système est plutôt intéressant et bien mise en œuvre, il pèche par une baisse de la qualité graphique flagrante, apparemment pour en accentuer la fluidité.

Resident Evil 7 est donc un véritable ovni dans la série : C’est le seul (pour le moment) à proposer une vue à la première personne et à être aussi exigeant au niveau de la survie. De plus, son ambiance hors du commun, largement inspirée par des films comme Massacre à la Tronçonneuse ou encore Evil Dead le met dans une catégorie à part des autres opus.

Il est le seul à proposer ce genre d’expérience dans la saga et le fait avec brio (3).

Numéro 4 : Resident Evil 4

Sorti sur Gamecube et Playstation 2 en 2005, PC et Wii en 2007, iOS en 2009, Playstation 3 et Xbox 360 en 2011, Android en 2013, Playstation 4 et Xbox One en 2016 et Nintendo Switch en 2019

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Si il y a bien un opus qui a définitivement marqué les joueurs du monde entier, c’est bien Resident Evil 4 ! Devenu depuis de nombreuses années le jeu emblématique de la série, il en est même devenu tellement populaire que beaucoup de joueurs en sont arrivés au point « d’oublier » qu’il y en a eu d’autre avant lui, faisant de cet opus le seul et unique « véritable » Resident Evil alors que force est de reconnaître que ce n’est pas le cas, loin de là, et que Resident Evil 4 est même concrètement un cas à part dans la série.

Avant de nous attaquer au jeu en lui-même, intéressons nous tout d’abord à son histoire créative, particulièrement mouvementée.

En 2002, Capcom, le développeur japonais propriétaire de la licence Resident Evil annonce un accord historique avec le géant Nintendo : Pour Capcom, la Gamecube est la machine ultime à destination des joueurs du monde entier et le japonais compte bien surfer sur le futur succès de la machine en proposant 5 jeux exclusifs, cerise sur le gâteau, ces 5 jeux (surnommés les Capcom Five) seront exclusifs à la Gamecube et supervisés par Shinji Mikami, le créateur emblématique de la licence Resident Evil. Ces jeux seront donc PN03, Viewtiful Joe, Killer7, Dead Phoenix et… Resident Evil 4 !

Malheureusement, l’histoire va en décider autrement : PN03 sera le premier jeu à sortir et se révèle un échec, aussi bien en terme de critiques que de ventes, mettant du coup du plomb dans l’aile au futur des Capcom Five. Le suivant est Killer7 et si là les critiques sont au rendez-vous, ce qui est depuis devenu un jeu culte sera un échec commercial. Le premier jeu qui réussira vraiment à rallier critiques et ventes satisfaisantes sera le délirant Viewtiful Joe mais Capcom sous estime le succès du jeu, ne met pas assez d’exemplaires sur le marché et le jeu se retrouve très vite en rupture de stock… Il faut alors se rendre à l’évidence : Capcom s’est cassé les dents sur cette histoire de Capcom Five et la principale victime sera Dead Phoenix qui malgré une jolie bande annonce présentée en 2003 sera purement et simplement annulée… Reste Resident Evil 4, sur qui reposent de grands espoirs.

Et ce n’est pas gagné : Confié tout d’abord à Hideki Kamiya (réalisateur de Resident Evil 2), ce grand fan de jeu d’action voit Resident Evil 4 comme un jeu d’action nerveux dont le héros alternerait entre armes à feux et armes blanches. Peu convaincu par cette orientation mais séduit par l’idée, Capcom débauche Kamiya de Resident Evil 4 et lui propose de faire de son idée un autre jeu indépendant : Ainsi naîtra Devil May Cry qui deviendra une autre licence à succès de Capcom les années suivantes.

Orphelin de Hideki Kamiya, Resident Evil 4 se retrouve aux commandes de Hiroshi Shibata (chargé par le passé des décors de Resident Evil 3) qui va à son tour faire volte face en laissant de coté l’aspect action pour revenir au style horrifique : Une bande annonce (surnommée Bande annonce « Fog Version ») est présentée en 2002 et montre Léon (héros de Resident Evil 2, donc de retour) aux prises avec une mystérieuses fumée noire. L’idée de départ était que Léon, infecté par un virus surnommé « Progenitor » était en proie à des hallucinations et que le comportement du joueur influerai sur l’apparition des monstres : Si l’idée est bonne, c’est le hardware qui ne suis pas et le Gamecube ne se révèle pas assez puissant pour gérer ce système et à défaut, ne réussi qu’à afficher un seul monstre à la fois… Quand à l’idée du virus Progenitor, elle est abandonnée et refera surface dans Resident Evil 5.

Dans l’impasse, Shinji Mikami est forcé de mettre fin au développement de cette version.

Lors de l’E3 2003, Capcom présente en grande pompe une nouvelle bande annonce de Resident Evil 4, introduite par Shinji Mikami, cette bande annonce présente Léon aux prises avec un être spectral armé d’un crochet dans un château hanté. Cette bande annonce fait l’unanimité parmi les joueurs et critiques de l’époque… Mais le jeu sous cette version sera finalement et sans réelles raisons claires tout simplement annulé.

En interne, on raconte qu’au final, Shinji Mikami n’aurait pas vraiment vu d’un bon œil l’aspect surnaturel du jeu et aurait préféré revenir à un style plus réaliste.

Des rumeurs font état du développement d’une quatrième version de Resident Evil 4, très proche des premiers opus, avec le retour des zombies et d’un cotés survie très prononcé : Cette version sera au final très rapidement abandonnée et il n’en subsiste rien d’autre que les dires des différentes personnes ayant travaillé dessus.

Après toutes ces déboires, Shinji Mikami donne sa démission de superviseur des Capcom Five et se consacre à fond à Resident Evil 4, devenant le seul maître à bord créatif de ce qui deviendra un hit en puissance, marquant l’histoire du jeu vidéo. La suite est connue de tout les amateurs de jeux vidéos : Resident Evil 4 devient dés sa sortie un classique et s’écoule à plus 6 millions d’exemplaires en deux ans (compilant les ventes Gamecube, PS2 et Wii), révolutionnant le jeu d’action en imposant des nouveaux standards de gameplay à la série mais aussi au style jeu d’action en général. Certaines mécaniques de son gameplay et de son système de jeu (la vue par-dessus l’épaule du personnage ou le réticule de visée par exemple) sont même encore utilisés dans les opus les plus récents.

Resident Evil 4 se situe bien après Resident Evil 3 : La multi-nationale Umbrella, cause des catastrophes du manoir Spencer et de Raccoon City n’existe plus et Léon Scott Kennedy, un des héros de Resident Evil 2, est maintenant un agent spécial du gouvernement américain. Il est envoyé en Espagne afin de secourir Ashley Graham, la fille du président des États-Unis, kidnappée par une mystérieuse secte. Arrivé sur place, il se rend compte que les locaux n’ont pas un comportement normal et est violemment pris à partie par des villageois. Lesdits villageois sont en fait infecté par des parasites appelés Plagas, qui rendent violents et agressifs toutes personnes qu’ils contaminent. Mais ces Plagas semblent être aux ordres du chef de la secte ayant enlevé Ashley et Léon va devoir du coup affronté cette secte afin de s’acquitter de sa mission.

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L’Espagne, ces autochtones accueillants…

Resident Evil 4 est un jeu charnière dans la saga Resident Evil : C’est le jeu qui amorce le virage action que va prendre la série pendant quasiment 10 ans et va imposer de nouveaux systèmes de jeu et de gameplay. Fini les écrans fixes, le jeu est désormais en 3D complète et la caméra se situe au niveau de l’épaule du personnage. Terminé également les restrictions de munitions ou d’items de soin, le gameplay se veut résolument tourné vers l’action avec un système de visée instinctif avec un réticule, des coups au corps à corps et des QTE (Abréviations de Quick Time Event, des séquences cinématiques durant lesquels le joueur doit appuyer sur des touches à des moments précis pour modifier les actions du film). Le joueur est assailli par des hordes d’ennemis, affronte des boss gigantesques et use de divers armes lourdes et explosifs pour se défendre : Plus rien à voir avec la survie des épisodes précédents, dans Resident Evil 4, le maître mot et l’action à outrance.

Niveau scénario, là aussi on repart de zéro : Les événements des précédents jeux sont rapidement évoqués pour laisser place à un tout nouveau type d’ennemis (Les Plagas) et de nouvelles bases scénaristiques.

Tout est donc fait pour que le nouveau joueur se sente à l’aise sans avoir le poids des jeux précédents, que se soit niveau gameplay ou scénario. Cette intention était claire de la part de Shinji Mikami en « rebootant » ainsi la licence : Pour lui, les joueurs devaient s’intéresser à RE4 parce que le jeu leur paraissaistintéressant, pas parce qu’ils aimaient les jeux précédents. Et le japonais ne s’y trompera pas, Resident Evil 4 amènera avec lui un tout nouveau public de joueur ne connaissant pas ou peu la série et sera même le jeu qui donnera ces lettres de noblesse au Gamecube, prolongeant de quelques mois la vie d’une console qui se révélera malgré tout un échec commercial.

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Si j’aurais su, je serais pas venu…

Enfin, RE4 est très long (comptez 7 à 8 heures pour le premier run), varié dans ses environnements et comporte de nombreux déblocables (armes, costumes et l’inévitable mode mercenaires, plus prenant que jamais).

Très honnêtement, Resident Evil 4 a très peu de défauts : Il a profité d’une très longue maturation et est ainsi arrivé peaufiné dans les moindres détails, faisant de lui un des opus les plus réussis de la série. Tout au plus ont peut lui reprocher le fait de ne toujours pas pouvoir se déplacer en visant (même si c’est un choix de gameplay fait intentionnellement de la part des développeurs pour accentuer le stress des scènes d’action) et un scénario alambiqué et souvent poussif aux twists un peu prévisibles.

Resident Evil 4 est depuis devenu un jeu emblématique qui a durablement marqué le monde du jeu vidéo, un classique, que tout amateur de jeu vidéo se doit d’avoir fait au moins une fois.

Interlude : Les cinq pires Resident Evil !

Avant de passer au tiercé gagnant, voici un mini top des épisodes les moins honorables de la saga. Car si en majorité, les différents opus des Resident Evil sont de bons jeux, la saga traîne quelques casseroles gênantes dont il est quand même de bon ton de se rappeler de temps en temps.

Numéro 5 : Umbrella Corps

Sorti en 2016 sur Playstation 4 et PC

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Un jeu d’action en coopération, sans scénario et compétitif dans l’univers de Resident Evil, vous en avez rêver ? Non ? Moi non plus… Et bien Capcom l’a fait quand même.

A noter que c’est le seul jeu de la série à ne pas comporter Resident Evil dans son titre.

Numéro 4 : Resident Evil The Mercenaries 3D

Sorti en 2011 sur Nintendo 3DS

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Afin de faire patienter les fans avant l’arrivée de Resident Evil Révelations, Capcom a eu la « bonne » idée de sortir ce… Truc : Vous avez aimé le mode mercenaires des précédents Resident Evil ? Et bien voilà un jeu complet qui repose sur ce système ! Pas de scénario, plein de choses à débloquer et surtout, le premier jeu vidéo à usage unique : Une fois le jeu inséré dans votre console et votre sauvegarde créée, impossible de l’effacer et donc de prêter ou revendre votre jeu. Lynché pour l’utilisation de ce système, Capcom ne renouvellera plus jamais l’expérience.

Après quelques minutes de jeu, il faut de plus se rendre à l’évidence : Si le mode mercenaires en mode bonus dans un jeu complet c’est amusant, quand il n’y a que ça à faire, ça l’est beaucoup moins. Le jeu fut surtout en fait une vitrine graphique pour la 3D en relief de la Nintendo 3DS mais passé le « Oh la la, c’est trop beau! » on se rend vite compte que le jeu n’a rien à offrir…

Numéro 3 : Resident Evil Survivor

Sorti en 2000 sur Playstation

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Faire de Resident Evil un jeu de tir au pistolet, pourquoi pas mais encore aurait-il fallut que le jeu tienne la route : C’est moche, quasiment injouable au pistolet et plus ergonomique à la manette (un comble pour un jeu de tir). Le seul avantage du jeu est de proposer un scénario inédit faisant de nombreuses révélations sur certains points obscurs de la saga.

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Vous trouvez ça moche ? Pourtant c’est l’une des plus belles photos du jeu…

En 2000, du coup, vous aviez le choix : Resident Evil 3, Resident Evil Code Veronica ou… Resident Evil Survivor. Un choix cornélien.

Numéro 2 : Resident Evil Gaiden

Sorti en 2001 sur Game Boy Color

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Sortir un Resident Evil sur Game Boy Color, quelle drôle d’idée mais rien n’arrête Capcom et parfois, il y a des choses qu’il ne faut pas faire et celle-là en faisait partie : Un Resident Evil sur une console 8 bits, c’était de base une mauvaise idée et la console en main, on se rend compte que c’est en fait pire que ce que l’on redoutait : En 2D, vu du dessus, à la bande son immonde et au gameplay ignoble, le jeu est un festival de défauts. De plus (heureusement ?), il est très court et se fini en à peine deux heures (car oui, je l’ai fini…).

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Oui, oui, c’est bien un Resident Evil !

Là où Alone in The Dark : The New Nightmare sur la même machine se révéla une excellente surprise, ce Resident Evil Gaiden fait franchement pitié et reste plus une curiosité qu’autre chose.

Il s’agit d’un des rares épisodes de la saga à ne pas être « canon », c’est à dire à ne pas être considéré comme faisant partie intégrante de la chronologie.

A noter que le premier Resident Evil devait également être adapter sur la Game Boy Color mais que le jeu fut (étonnement) annulé… (5)

Numéro 1 : Resident Evil Survivor 2 : Code Veronica

Sorti en 2001 sur Playstation 2

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C’est marrant, même le zombie sur la jaquette a l’air désolé pour ce jeu

La série des Survivor ne brille pas par sa qualité (seul le dernier opus, Resident Evil : Dead Aim sera unanimement reconnu comme un opus de qualité), mais le pompon est sans conteste détenu par cet horrible second opus ! Reprenant l’univers et le moteur graphique de l’épisode Code Veronica, le tout sous forme de jeu de tirs, le jeu réussi la prouesse d’être encore plus mauvais que le premier opus, qui mettait déjà la barre bien haut ! Laid, injouable, le jeu est issu d’une borne d’arcade qui elle-même ne brillait déjà pas par sa qualité… Le portage sur console est encore pire et n’a quasiment aucun intérêt : Le jeu se termine en à peine une heure (Arcade oblige), est moche et les personnages ne sont même pas doublés quand ils parlent. Histoire de faire passer la pilule, un mode « donjon » avec des niveaux labyrinthique à été ajouté mais se révèle long, monotone, difficile et ennuyeux.

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ça rendrait presque bien en photo ! Mais en fait c’est nul.

Pour la petite anecdote, le jeu est sorti au Japon et en Europe mais pas aux États-Unis.

Après ce petit interlude, revenons à notre classement.

Numéro 3 : Resident Evil : Code Veronica

Sorti en 2000 sur Dreamcast, Playstation 2 en 2001, 2003 sur Gamecube, 2011 sur Playstation 3 et Xbox 360, 2017 sur Playstation 4 et 2019 sur Xbox One

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Je ne vais pas m’étendre sur Resident Evil : Code Veronica, l’ayant déjà très largement fait lors d’un Jeudi lui étant entièrement consacré et que vous pouvez retrouver Ici même

Il faut juste savoir que c’est un des opus de la série dont Shinji Mikami est le plus fier et que malgré un développement assez douloureux (dû surtout à de nombreux choix commerciaux et créatifs indépendants de la volonté du créateur et de l’équipe de développement, notamment un bagarre d’ego Capcom / Sony qui débouchera sur la création de Resident Evil 3, voir plus haut) il est l’un des plus apprécié des joueurs.

Le jeu raconte l’histoire de Claire Redfield qui après avoir été capturée alors qu’elle infiltrait un des sièges de Umbrella à Paris, se retrouve emprisonnée sur l’île prison de Rockfort, dirigé par Alfred Ashford, un des pontes d’Umbrella et psychopathe notoire. Peu de temps après son arrivée, un commando prend l’île d’assaut, Claire est libérée et se retrouve aux prises avec zombies et monstres divers ayant envahi l’île.

Quelques temps après, son frère Chris débarque sur l’île et tente de la secourir.

Numéro 2 : Resident Evil 2 (Remake)

Sorti en 2019 sur Playstation 4, Xbox One et PC

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Longtemps annoncé, jamais confirmé réellement, il faudra un improbable concours de circonstances pour que ce remake voit enfin le jour. Ce qui est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs opus de la saga a eu droit à une histoire de développement des plus rocambolesques, petit retour en arrière sur l’histoire créative d’un jeu qui pendant des années, a fait rêver et espérer les joueurs du monde entier.

Sorti initialement en 1998, le Resident Evil 2 originel était déjà un jeu qui eu droit à l’un des development hell les plus dantesques de l’histoire du jeu vidéo, tellement ahurissant qu’il mériterait à lui seul un article complet ! Son remake, dans une moindre mesure, suivra la même voie et il faudra la passion et l’insistance des fans pour forcer la main à Capcom pour voir naître ce remake.

En 2002 sort resident evil (en minuscules) sur Gamecube, remake hallucinant du premier opus supervisé par Shinji Mikami lui-même. Le jeu est éblouissant, de part sa direction artistique exceptionnelle, son ambiance hors du commun et réinvente complètement l’opus original : Le jeu est la quintessence du survival horror et reste à ce jour l’un des jeux les plus emblématiques du genre et est même pour une majorité de joueur LE survival par excellence.

Motivé par le succès critique du jeu, Capcom se voit pousser des ailes et annonce dans la foulée que le second et troisième opus, se verront offrir le même genre de traitement sur la petite dernière de Nintendo.
La suite de l’histoire est toute autre et comme vous avez pu le lire dans le chapitre consacré à Resident Evil 4, Capcom, au travers de son partenariat avec Nintendo va y laisser des plumes et les remakes de Resident Evil 2 et 3 sur le Gamecube vont très vite passer à la trappe et la console cubique de Nintendo devra se contenter de simple portages des versions Playstation

Une dizaine d’années plus tard, alors que les rumeurs sur le fait que Capcom travaillerait sur un remake du second Resident Evil refont régulièrement surface sur internet pour être à chaque fois démenties par les intéressés, une petite équipe de fans italiens mettent en ligne en 2014 une démo d’un remake réalisé par leur soin du second Resident Evil. Utilisant les décors et personnages du jeu de tirs Resident Evil : The Darkside Chronicles, la démo est bluffante et la communauté de fans est enthousiaste. Mais suite à cet engouement, c’est la douche froide : Capcom contacte l’équipe italienne et les sommes de stopper immédiatement le développement de leur fan-game !

Pour la communauté des joueurs du monde entier, c’est l’interrogation : Pourquoi une réaction aussi rapide et tranchante ? On connait le chauvinisme japonais pour leurs licences et le géant japonais n’aurait-il pas vu d’un bon œil qu’une équipe amateur s’approprie une de leur licence ou cela cache-t’il autre chose ? La réponse arrivera bien vite : Afin de calmer les joueurs et de tout mettre au clair, Capcom invite les membres de la team Invader (l’équipe amateur responsable du fan-game remake) au Japon. A leur retour, les italiens ont ordre de ne pas divulguer ce que Capcom leur a montré mais se révèlent unanimement enthousiastes : Difficile de cacher dorénavant que la réaction épidermique de Capcom s’expliquer par le fait qu’ils travaillent sur un remake de Resident Evil 2 (4).

En août 2015, Capcom officialise le développement de ce remake avec une courte vidéo durant laquelle le producteur Yoshiaki Hirabayashi annonce fièrement « We Do It ! ». Chez les joueurs du monde entier, c’est l’euphorie puis… Plus de nouvelles pendant quasiment trois ans.

Capcom maintient efficacement le secret quand au développement du jeu et durant l’E3 2018, une bande annonce est présentée durant la conférence Sony : La bande annonce est sublime et l’on retiendra surtout la date de sortie du jeu, prévue… 6 mois plus tard ! Quasiment 3 ans sans aucune info et d’un coup, un jeu à la sortie imminente (6 mois pour un jeu vidéo, c’est une délai d’attente très court) : Capcom a réussi son coup, le buzz est énorme et Resident Evil 2 devient l’un des titres les plus attendus de l’année 2019. L’attente sera à la hauteur de la qualité du jeu et de son succès commercial : Encensé par la critique (son score Metacritic tourne autour de 90/100), il est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires le mois de sa sortie.

Un succès amplement mérité pour un remake d’exception qui à l’image du remake du premier opus en 2002 transcende le jeu original pour offrir une toute nouvelle expérience.

Resident Evil 2 raconte donc l’histoire de Léon Scott Kennedy et Claire Redfield, le premier est une jeune recrue de la police de Raccoon City et la seconde une jeune femme à la recherche de Chris, son frère disparu. Nous sommes en septembre 1998 et à leur arrivée en ville, nos deux compagnons d’infortune vont se rendre compte que la petite ville de Raccoon City est le théâtre d’une des plus grosses catastrophes biologique de l’histoire de l’humanité : Une épidémie extrêmement virulente transformant les victimes en zombies cannibales a infesté quasiment toute la ville, la transformant en véritable enfer sur Terre.
Réfugiés dans le commissariat de la ville, nos deux héros vont devoir se serrer les coudes pour sortir vivants de Raccoon City et vont découvrir les funestes origines de cette épidémie.

A l’image du remake du premier opus et contrairement à d’autres jeux de ce type, ce remake de Resident Evil 2 est beaucoup plus qu’une simple mise à jour graphique et propose une expérience bien différente de celle du jeu original : Ce RE2 version 2019 ne reprend en fait que la trame scénaristique du jeu original et réinvente le jeu dans son intégralité.

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Si on ne peut même plus compter sur la police…

Première surprise, le jeu, même si il tourne sous le même moteur graphique (le RE Engine) ne reprend pas la vue à la première personne de Resident Evil 7 et reprend les mécaniques de gameplay déjà vu dans les opus Révélations, à savoir une vue à la troisième personne par dessus l’épaule du personnage.
A part ces quelques subtilités, le gameplay et les mécaniques de jeu restent les mêmes que sur les Resident Evil « classiques », à savoir une gestion drastique de l’inventaire, l’économie des munitions et des items de soin. L’idée d’un objet de défense (des armes permettant de se défaire de l’étreinte d’un ennemi si il vous attrape) issue du remake du premier opus est-elle aussi de retour et a été améliorée : Désormais ils ne sont plus à usage unique mais se détériorent au fur et à mesure de leurs utilisations et peuvent aussi être récupérés sur les corps des ennemis.

Car il ne faut pas s’y tromper : Même si la vue à la troisième personne inspirée de la période action de la série peut le laisser penser, on est bel et bien revenu à du Resident Evil à l’ancienne, à savoir de la survie exigeante et de la peur.
Certains monstres deviennent du coup de véritable plaies dont la seule présence est un facteur de stress : Les zombies deviennent de ce fait plus obstinés et résistants, l’emblématique Licker retrouve une légitimité en devenant un des monstres les plus redoutables du jeu et le colossal Tyrant-103 (Surnommé Mister-X), armoire à glace indestructible et obstinée, le monstre à fuir de référence : On est bien loin de la période action et c’est tant mieux !

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Je crois que c’est ce qu’on appelle être dans la merde…

Si les fans reconnaîtront sans doute les lieux visités et connaissent le déroulement de l’histoire, Resident Evil 2 cuvée 2019 est un jeu d’horreur d’une efficacité redoutable, à la direction artistique étonnante de trouvailles visuelles : Le jeu a une véritable identité, les lieux visités sont étonnants de détails et de réalisme, les monstres (tous relookés pour l’occasion) sont plus effrayants que jamais et les personnages extrêmement réalistes. Le jeu est d’ailleurs plus réaliste que l’original, ainsi, l’équipe de développement a choisi de ne pas inclure certains monstres du jeu d’origine jugés trop extravagants et pas assez crédibles comme le papillon géant, les araignées géantes ou la plante 43. Les Lickers évolués ne sont pas non plus repris, les lickers de base étant de toutes façons suffisamment redoutables. C’est d’ailleurs le seul reproche concret que l’ont peut faire au jeu : Les monstres sont particulièrement redoutables et à moins de connaître leurs mouvements par cœur et les anticiper (les fameux « Pattern »), il est très rare de réussir à leur échapper si vous les croisez à moins d’un mètre… C’est particulièrement énervant, surtout dans les niveaux de difficulté les plus élevés.

Resident Evil 2 2019 est un jeu d’horreur absolument fantastique : En plus de renouer avec ses racines horrifiques et de survie, il propose aux joueurs une expérience vraiment effrayante, visuellement exemplaire et maîtrisée de bout en bout. Resident Evil 2 fait partie de ces remakes exceptionnels qui font oublier le jeu original après seulement quelques minutes de jeu, même aux vieux fans : Un tour de force.

Et enfin numéro 1 : resident evil (Remake)

Sorti en 2002 sur Gamecube, 2009 sur Wii et 2015 sur Playstation 3 et 4, Xbox 360 et Xbox One et en 2019 sur Nintendo Switch.

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resident evil (En minuscules) est le remake du Resident Evil original sorti initialement en 1996 sur Playstation. Il est longtemps resté une exclusivité du Nintendo Gamecube et reste à ce jour et pour de nombreux fans, le meilleur jeu de la série.

resident evil (biohazard au Japon) fut dès l’année 2000 prévue pour être une des exclusivités du Gamecube mais fut dès le départ considéré comme un projet annexe, le gros des efforts des équipes de Capcom étant focalisés sur le futur Resident Evil 4, les deux jeux furent d’ailleurs développés conjointement.
Au départ, il ne devait s’agir que d’une version remise à jour graphiquement du jeu original, sans réelles nouveautés, comme cela avait déjà été le cas avec Resident Evil Director’s Cut (Sorti en 1997 sur Playstation 1).

Début 2000, l’équipe chargée de développer ce remake n’était constituée que de 4 personnes mais va souvent changer tout au long de l’année, les membres étant dispatchés dans les autres productions Capcom pour le Gamecube et remplacés par d’autres. Elle va au final atteindre 11 personnes à l’été.

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« Viens me faire un calin ! »

Fin 2001, le développement du jeu devient de plus en plus avancé et l’accent est mis sur les effets spéciaux et les effets gore, au grand dam de Shinji Mikami, qui demande au chef du projet, Hideki Motozuka, d’amoindrir ses effets pour ne pas verser dans le gore extrême et gratuit. Hormis ce petit accrochage, les relations entre le chef de projet et le tyrannique créateur de la saga resterons plutôt cordiales, ce qui est assez étonnant connaissant la réputation de Mikami.

Après avoir vu les premiers tests et constatant que malgré les évolutions graphiques, il s’agit exactement du même jeu que l’original, Shinji Mikami demande à ce que de nouveaux environnements et de nouveaux monstres soient ajoutés et que les énigmes soient changées afin de proposer au joueur un nouveau jeu plutôt qu’un simple remake.

Ce sera chose faite et au final, force et de constaté que du Resident Evil original, il ne subsiste plus grand chose et que ce qui se voulait à la base n’être qu’une mise à jour graphique se révèle bien plus élaboré et excitant.

Le jeu raconte l’histoire de l’équipe Alpha de la section spéciale de la police de Raccoon City, les STARS : Alors que leur confrères de l’équipe Bravo étaient partis enquêter dans les montagnes environnantes sur des meurtres étranges, ces derniers disparaissent sans plus donner de nouvelles… L’équipe Alpha est alors dépêchée sur place et après avoir retrouvé l’hélicoptère de l’équipe Bravo écrasé et abandonné, ils sont attaqués par une meute de chiens sauvages et forcés de se replier dans un manoir inconnu en pleine forêt. Jill Valentine, Chris Redfield, Barry Burton et Albert Wesker, leur supérieur, sont les seuls survivants de l’attaque et après avoir découvert un de leur camarade de l’équipe Bravo mort des mains d’une monstrueuse créature décharnée, commencent à enquêter sur ce manoir, visiblement l’épicentre de toute la folie meurtrière qui sévit dans les montagnes depuis plusieurs mois. Ils vont y découvrir une effroyable vérité, allant au-delà de ce qu’ils auraient put imaginer.

Reprenant donc la trame du tout premier opus, resident evil reste une des expériences horrifique en jeu vidéo les plus marquantes, cela étant surtout dû à sa direction artistique, absolument exceptionnelle : Comme le jeu original, le système des décors pré-calculés en 2 dimensions sur lesquels évoluent des personnages en 3D y joue pour beaucoup, donnant aux décors un rendu photographique saisissant de réalisme.
Cette prouesse est due principalement au directeur artistique Naoki Katakai qui va subtilement jouer avec les directives de Shinji Mikami qui souhaitait des décors plus effrayants que réalistes, et sa propre subtilité certes, réalisant des environnements très réalistes, mais en y ajoutant des touches surréalistes, voir exagérées leur donnant un cachet particulier et unique. En plus de l’apparence des environnements, Katakai va jouer avec les éclairages et les effets, ajoutant des particules de poussières dans l’air ou des effets de brume.

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Les décors sont magnifiques, souvent d’un réalisme quasi-photographique

Les monstres vont aussi subir un lifting graphique saisissant, gagnant eux aussi en réalisme : Ainsi les emblématiques zombies deviennent plus effrayants et raccord avec l’histoire du jeu. A la base des scientifiques ou employés ayant succombé depuis longtemps à un virus les changeant en monstres cannibales, ils gagnent en personnalité en portant les stigmates de leur longue décrépitude (vêtements arrachés et tachés, marques de morsures, plaies béantes, peau défraîchie et maigreur), de simples morts-vivants autrefois humains, ils deviennent de véritables goules amorphes hantant les sombres recoins du manoir et ces environs. Un nouveau système de résurrection de ces derniers est également ajouté : Une fois un zombie vaincu, si le joueur n’a pas pris soin de brûler le corps ou de le décapiter, ce dernier se relèvera plus tard dans le jeu plus puissant et agressif, dans une forme surnommé « Crimson Head », dû au fait que leur peau se teinte de rouge.

Les autres monstres ne seront pas en reste : Le serpent géant, dans la version originale un assemblement de boules grossières un peu pathétique devient un adversaire terrifiant suintant le venin par ces crocs, les Hunters et leur hurlement strident des adversaires redoutables et j’en passe, il faut jouer au jeu pour vraiment se rendre compte de l’évolution et du travail titanesque fait sur les antagonistes du jeu. Une mention toute particulière pour Lisa, seule nouvelle monstruosité du jeu, créature invincible et pathétique à l’histoire tragique qui hante les couloirs du manoir comme une âme en peine.

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Le terrifiant serpent géant

Pour se défendre contre tout ces monstres, le joueur a à sa disposition toute une palette d’armes à feu, pistolet, fusil de chasse, lance-grenades etc. mais surtout un nouveau système d’armes défensives : Si dans le jeu original, vous ne pouviez que subir les attaques une fois saisi par un monstre, dans ce remake un système d’objet de défense a été ajouté vous permettant de vous défaire de l’étreinte du monstre en lui plantant un couteau, lui donner un coup de taser ou en lui faisant avaler une grenade.

Hormis ce petit ajout, pas de réelle différence avec le gameplay classique de la série qui a de toute façon largement fait ces preuves.

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Le premier Crimson Head, un moment assez intense et mémorable du jeu

L’ambiance sonore, constituée principalement des thèmes originaux considérablement réorchestrés joue aussi beaucoup à l’ambiance par sa discrétion et son aspect viscérale : Les musiques sont souvent presque inaudibles, plus souvent de simples musiques d’ambiances et montent brusquement en intensité pour faire monter le stress. Surprenantes, elles sont également un des atouts phares pour caractériser l’ambiance inégalable du jeu.

Malgré toute ces qualités indéniables, le jeu sera un semi échec, principalement dû au fait de son exclusivité sur Gamecube, console encore peu vendue lors de la sortie du jeu : Le jeu s’écoulera péniblement à 260 000 exemplaires au Japon, ne suffisant pas à rentabiliser son développement et à seulement 1,35 millions dans le monde au terme de son exploitation sur Gamecube.

Alliant direction artistique exceptionnelle et gameplay accessible à un scénario simple mais efficace, resident evil est la quintessence du survival horror, la définition et la personnification même de ce style de jeu tant il le symbolise à merveille et en est le plus représentatif : Un véritable classique, à jouer absolument.

A noter que pour sa ressortie sur Playstation 3 et 4, Xbox 360 et Xbox One, le jeu sera proposé dans une version remasterisée : Un mode d’affichage en 16/9 et en HD a été ajouté et les textures des personnages et ennemis ont été entièrement retravaillées.

Comme je le dit dans ma petite introduction, ce classement n’est pas un classement de mes Resident Evil favoris, j’ai pris soin de sélectionner ceux qui me paraissaient les plus emblématiques et les plus marquants afin de donner un panorama de la diversité et de la richesse de cette saga. Il y aurait encore beaucoup à dire, des opus spin-off en passant par les romans ou les films, Resident Evil est un vivier de thèmes à explorer et à débattre et j’y reviendrai sans nul doute un jour dans ces colonnes ou ailleurs.

C’est la première fois que je tente un article du type « top » et j’ai essayé de rendre cela attrayant en étant le plus exhaustif sur les différents jeux sélectionnés, leurs histoires et leurs qualités et défauts et en tentant d’expliquer pourquoi j’ai sélectionné chaque jeu plutôt qu’un autre. Je suis conscient que beaucoup ne seront pas d’accord avec ce classement et je serai ravi d’en débattre en commentaires.

Sur ce jouez bien et rendez-vous le mois prochain !

1 : Reste les dispositifs de triches types Action Replay et consorts qui permettent de débloquer les munitions et vies infinis, permettant aux joueurs de pouvoir profiter du jeu dans de bonnes conditions.

2 : Personnellement, je trouve le jeu très appréciable une fois les munitions illimitées débloquées dans le mode « Leech Hunter », malheureusement, ce mode n’apparaît qu’une fois le jeu terminé une première fois et est assez difficile… Néanmoins, une fois les munitions infinies débloquées, le poids de devoir surveiller constamment les dépenses de munitions du partenaire en moins, le jeu deviens très franchement beaucoup plus agréable.

3 : Si ont veux vraiment chipoter, les opus 1 et 2 de la série des Resident Evil Survivor se joue aussi en vue à la première personne et RE7 n’est donc pas à proprement parler le « premier » Resident Evil en FPS, la seule différence étant que les deux deux premiers Resident Evil Survivor et bien… Ils sont tout pourris et mérite à peine les quelques lignes que je viens de leur consacrés, il faut juste savoir qu’ils existent, c’est suffisant.

4 : L’équipe italienne saura rebondir puisque suite à un financement participatif, leur travail sur le remake de Resident Evil 2 sera recyclé et deviendra un jeu à part entière, Daymare 1998 et sortira sur PC en 2019, la sortie prochaine sur consoles (PS4 et Xbox One) est prévue pour fin avril 2020.

5 : On peut néanmoins trouvé très facilement la ROM du prototype de la version annulée du jeu sur internet et y jouer via un émulateur.

2 commentaires sur “Les Jeudis de l’Angoisse (Des geeks) #65

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  1. Excellent ce top. Déjà il réhabilite les 2 Outbreak que j’ai beaucoup aimé (sans pouvoir les terminer, solo oblige), ensuite il détruit le 2° Gun Survivor (qui est une purge sans nom, alors que les 3 et 4 sont excellents). Dommage, j’aurais aimé voir ton avis sur le 6 ou sur les Umbrella Chronicles (que j’ai adoré sur Wii, pas encore fait sur PS3)
    A noter que RE 3, si on joue bien, nous spoil le retours de Wesker dans un des dossiers à débloquer.
    Bref beaucoup de plaisir à lire, et article très dodu, tout du long j’ai cru qu’il allait être coupé en deux!

    1. Pour les Outbreak, ils sont vraiment très sympas, j’ai put en profiter car j’ai un Action replay pour PS2, ce qui m’a du coup permis de débloquer les munitions infinies et compagnie et pouvoir parcourir les différents scénarios plus sereinement. Ce sont des bons jeux qui, je pense, mériteraient une remasterisation sur les consoles actuelles, plus adaptées au jeu en ligne.
      Pour ce qui est de Resident Evil 6, j’ai beaucoup aimé pour sa durée de vie : 4 scénarios différents aux ambiances bien différentes (Horreur pour Léon, action pour Chris, combat pour Sherry et infiltration pour Ada) et son cotés « film catastrophe » à grand spectacle. La seule chose que je reproche au 6 c’est d’être trop accès sur le jeu en ligne et de n’avoir rien du tout à débloquer qui ne motive du coup pas beaucoup à s’y replonger. Mais très franchement, j’ai beaucoup aimé Resident Evil 6.
      Pour finir, j’ai bien aimé les Umbrella Chronicles (je les ai sur Wii) : J’ai bien aimé le premier, même si parfois il fait un peu « Jeu bricolé à l’arrache avec des bouts des autres versions » (Comme l’infâme chapitre consacré à Resident Evil 3, bricolé à partir de décors du premier Outbreak…) et qu’il est franchement beaucoup trop difficile pour un jeu de ce type. Par contre j’ai trouvé le second, Darkside Chronicles, vraiment excellent : Le jeu est vraiment magnifique graphiquement, les scénarios mieux construits et la difficulté mieux dosée.

      Encore merci pour tes compliments et merci de m’avoir lus !

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