A priori tout les oppose et pourtant à mes yeux, Spider-Man a le même statut iconique que Superman.
Mais non les enfants, je ne vous ferai pas l’affront de vous balancer une thèse sur le choix du bleu et rouge de leur costume respectifs. Je veux ici parler de la place que ces personnages ont dans notre subconscient, une présence indélébile depuis des décennies sur cette fameuse culture populaire, cette culture tout court.
Ainsi, et alors que ces deux là s’avèrent être également des super héros sortis tout droit de l’imagination visionnaire de deux « couples » d’auteurs, comment imaginer désormais un monde sans eux ?
A priori tout les oppose et pourtant à mes yeux, Spider-Man a le même statut iconique que Superman.
Mais non les enfants, je ne vous ferai pas l’affront de vous balancer une thèse sur le choix du bleu et rouge de leur costumes respectifs. Je veux ici parler de la place que ces personnages ont dans notre subconscient, une présence indélébile depuis des décennies dans cette fameuse culture populaire, cette culture tout court.
Ainsi, et alors que ces deux là s’avèrent être également des super héros sortis tout droit de l’esprit visionnaire de deux « couples » d’auteurs, comment imaginer désormais un monde sans eux ?
Cela semble impossible.
Et c’est de cette façon que j’ai commencé à appréhender ce Spider-Man : New Generation (horrible titre « adapté » en français, qui résonne comme une véritable insulte envers le matériel original tout comme les doublages, mais on en reparlera plus tard…), en découvrant les premières images : Le Spider-Man classique est l’un des super héros les plus flamboyants, drôles et charismatiques de notre histoire moderne, il s’avère être aussi (et en toute logique) un produit marketing que l’on retrouve sur des boites de céréales (tout comme Le Big Blue), séries animées et autres génériques cultes et par ce biais, totalement recyclable envers cette fameuse nouvelle génération.
Et pourtant sans que l’on y soit véritablement préparé (sa présence étant tatouée dans l’esprit collectif) il n’est plus.
No more Spider-Man… Détail intéressant, celui qui disparaît au début du film est montré comme un bel archétype de l’homme blanc hétéro aux cheveux blonds sûr de lui (oui il s’agit d’un Peter appartenant à ce fameux multivers arachnéen, mais pas de quoi en établir des raccourcis stéréotypés non plus en mode SJW du pauvre, on est bien d’accord, ce film va bien au delà de ça fort heureusement).
Hors tout le monde sait que Peter Parker est tout sauf cela. L’histoire de Spider-Man est celle d’un faible qui devient un héros. La morsure d’araignée a permis cette transition, mais sans celle-ci la destinée de Peter en aurait été la même (certes dans une moindre mesure) car il avait cela en lui dès le départ.
Et c’est bien ce message que le film va transmettre tout du long, qui que vous soyez vous pouvez devenir, ou encore mieux, sachez que vous êtes déjà un « Spider-Man » qui s’ignore.

Réalisé par Bob Persichetti, Peter Ramsey, et Rodney Rothman (sur un scénario de Phil Lord et Chris Miller, responsables du film La grande Aventure Lego sur lequel je m’étais littéralement endormie, ainsi que de la version ciné de 21 Jump Street que mon Spider-Sense m’avait recommandé de ne pas aller voir à l’époque) Spider-Man : Into The Spider-Verse relate le parcours initiatique de Miles Morales, un personnage que les lecteurs de comics connaissent très bien et pour cause : Au même titre que Kamala Khan, ce jeune ado métisse et symbole parmi tant d’autres de la diversité dans les comics est l’un des meilleurs concepts de personnage que Marvel ait pu engendrer depuis ces 10 dernières années.
Son créateur, le scénariste Brian Michael Bendis (à qui l’on doit également Jessica Jones, la super héroïne badass sans costume qui passe son temps à picoler sur Netflix, je schématise évidemment, c’était la pointe d’humour de ce billet au cas où je vous aurais manqué ^^) a imaginé ce personnage pour que ses filles qu’il a adopté aux côtés de son épouse (deux enfants afro-américaines ainsi qu’une d’origine Éthiopienne) puissent s’identifier.
Mais quel plus beau cadeau que celui-ci ?

On parle beaucoup en ce moment, et à juste titre, de l’héritage de Stan Lee concernant la plupart de ses personnages, ce film a d’ailleurs très bien su lui rendre hommage dans son générique de fin de manière très touchante (et d’autant plus respectueuse car jouxtée par la présence de Steve Ditko), tout en lui offrant un caméo traditionnel bien senti.
Et à ce propos, pure coïncidence, comment ne pas faire le parallèle entre les disparitions de ces deux icônes (encore une fois) de la pop culture, sans lever un sourire un peu sarcastique vis à vis ce qu’il se passe entre ce film et la réalité : Quoiqu’il en soit, que l’un ou l’autre disparaisse, les vautours seront toujours là pour profiter du business, ni repris, ni échangé (je vise ici les sites qui ont très rapidement mis en vente des T-shirt avec la trombine de Stan accompagné d’un gros R.I.P. alors que ce son corps n’était même pas encore refroidi, quelle belle ironie n’est-ce pas au regard de l’homme d’affaire qui a contribué à parfaire ce système)
Mais il faut également savoir remettre les choses dans un contexte plus sympathique, cette adaptation est la plus belle des preuves que le rapport entre les super héros et leur public est irrémédiablement en train de se modifier.
J’en ai pour preuve ma propre expérience, mon Sidekick m’a balancé un « C’est très triste ! A partir de maintenant il n’y aura plus de caméo de Stan Lee ! » et une demi-heure plus tôt « Hey… mais c’est tellement moi ! » en regardant l’une des scènes d’exposition du personnage de Miles Morales.
Et parallèlement, face au personnage et son créateur établis comme produit marketing, la place de l‘AUTEUR n’a jamais été aussi importante et mis en avant de façon plus ou moins explicite dans une adaptation de comics au cinéma.
Personnellement mon cerveau a littéralement failli exploser tant la plupart des scènes sont ultra référencées et renvoient à notre propre amour universel pour ce medium et son histoire.
Lorsqu’un protagoniste fait défiler les contacts de son portable avec plein de noms ultra connus relatifs à la création de ces personnages, alors que les influences graphiques transpirent à chaque scène de Kirby à Sienkiewicz (pour ne citer qu’eux), le spectateur averti a vraiment l’impression de se retrouver dans une autre dimension pour le coup, tant elle lui est destinée.
Car le tour de force de ce film est le suivant, peu importe l’ampleur et le nombre d‘easter eggs présents dans celui-ci, (et dont finalement seuls les lecteurs de comics auront les clés, ou peut-être bien les matinaux de France 4 qui ont bouffé pendant des mois les éternels même épisodes d’Ultimate Spider-Man, comme si il n’existait que deux saisons, voire une, mais c’est une autre histoire), Spider-Man : Into The Spider-Verse balance dans la face des spectateurs lambda un message on ne peut plus clair : ceux-ci n’ont désormais plus aucune excuse, car au lieu de se voir attribuer une origine story fastidieuse de chaque protagoniste qui aurait grignoté un tiers du film, chaque Spider-héros est identifié via sa propre présence dans les comics Marvel, couverture à l’appui avec une véritable visibilité des auteurs qui leur ont donné vie. En gros, mais qu’attendez-vous pour lire des comics au lieu de vous contenter des adaptations ciné, bordel ?

Encore une fois, je n’aurais jamais pensé voir un film aussi respectueux de ses personnages, fictifs, et créateurs, bien réels et pour la plupart encore en vie.
Et si nous parlions un peu de ce qui concerne l’animation, détail légèrement important concernant cette oeuvre n’est-ce pas ?
La vérité est que j’ai passé 10 ans de ma vie en tant que projectionniste à diffuser (transmettre, est le terme le plus approprié) à mes clients moult programmes via le concept du 24 images par seconde en argentique et en 2D, cela va de soit, parce que je suis un vieux machin. De plus, et comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises ici le fait est que je déteste voir les films en 3D pour diverses raisons
Spider-Man : Into The Spider-Verse utilise une technologie qui, à l’instar de la superbe série The Dragon Prince, adapte l’animation 3D pour « l’aplatir » en 2D tout en y conservant profondeur et perspective voulues.
Le résultat est un peu perturbant au début : on a l’impression d’avoir oublié ses lunettes 3D lorsqu’il s’agit de faire le point sur les décors et détails d’arrière plan tant tout parait flou. Mais l’œil a cette capacité de s’adapter très vite de telle sorte que cette gène va disparaître au bout de 10 minutes.
Autre aspect visuel de ce film tout à fait révolutionnaire : La fluidité et le dynamisme des personnages tout au long du récit qui s’avère être hors du commun, et ce encore une fois via un procédé combinant un décalage d’étalonnage d’images par secondes entre les déplacements des personnages et ceux des décors dans lesquels ils évoluent.
Cela se joue à quelques micro-secondes et le résultat est spectaculaire, un travail d’orfèvre qui fait écho contre toute attente à la vision d‘Hayao Miyazaki dans ses propres compositions graphiques.
Cerise sur le gâteau, l’aspect esthétique de Spider-Man : Into The Spider-Verse n’est ni plus ni moins qu’une transposition en live de la lecture d’un comic-book : cases, phylactères et autres cartouches sans parler des points Benday et omniprésence de la quadrichomie chère et surtout représentative des publications d’hier et un peu d’aujourd’hui
A l’heure ou de plus en plus d’artistes composent leurs planches uniquement en numérique, il est d’autant plus important de rappeler comment tout a commencé, et je ne peux encore une fois que faire le parallèle entre le cinéma et la Bande dessinée…
Enfin, sachez que si vous devez voir ce film, faites-vous plaisir en V.O. Je n’ai absolument rien contre les personnalités engagées sur ce projet, elles ont certainement dû y mettre un max de leurs capacités, mais le résultat est pour moi absolument catastrophique, à se demander si les personnes incriminées étaient un peu au courant du véritable potentiel du film… Non mais cherchez pas, j’ai déjà la réponse.
Bref, Spider-Man : Into The Spider-Verse est bel et bien un bijou à l’état brut, et ce dans divers domaines.
A un moment donné il va falloir arrêter de se la raconter, ce film arrive à point nommé dans la continuité des choses qui bougent actuellement en terme de représentation.
A ce titre je pourrais partager un statut perso mais celui-ci a pour moi bien plus de résonance ici :
Parce que ce monde a besoin de Miles Morales, plus que jamais.
Que rajouter à tout cela si ce n’est pour vanter la qualité de sa BO (très Hip-Hop évidemment, ce qui m’a permis de découvrir quelques pépites comme le morceau Sunflower de Post Malone et Swae Lee que j’écoute en boucle chaque soir depuis des semaines), et reconduire mon (notre) amour sans borne pour Spider-Gwen, en effet quelle joie de la voir évoluer dans ce film et être témoin, je l’espère, des prémices d’une belle histoire avec un public beaucoup plus large.
Enfin, je conclurai simplement sur le fait qu’il est de mon avis que si vous avez comme moi grandement apprécié ce film, il est de votre ressort d’acheter son Artbook ou de vous le faire offrir pour Noël.
Personnellement avec un peu de chance il m’attendra non pas sous le sapin mais quelque part dans le salon de mon paternel le 24 décembre.
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