The Real World

Jane est l’une des héroïnes les plus attachantes de l’histoire de la bande dessinée. Et Paige Braddock dessine les seins mieux que quiconque. 
ALISON BECHDEL


Cover

Les super héroïnes lesbiennes font diablement parler d’elles actuellement et je ne vais pas m’en plaindre, même si il faut passer par les inévitables hordes de trolls et haters qui auront trouvé une nouvelle victime dès la semaine prochaine.
C’est ce qu’il y a de fascinant avec internet et les réseaux sociaux, on a le courage de se cacher derrière son écran en crachant sa bile manière d’avoir son petit quart d’heure de notoriété sur une info qui ne nous concerne même pas, car peu importe le sujet « polémique », c’est la portée du mollard qui prime.

Puis il existe une autre catégorie d’héroïnes Queer, celles-ci n’intéresseront jamais les haters ni les trolls et pour cause : comment créer une polémique et se faire mousser autour d’un personnage qui pourrait vraiment exister dans le monde réel ?
Ce monde là, c’est celui de Jane dont les péripéties n’ont pas arrêté d’être mises en scène depuis 20 ans par Paige Braddock sous la forme de comic strips, et dont les meilleures histoires se retrouvent rassemblées dans une anthologie de plus de 300 pages intitulée Love Letters To Jane’s World.

FriendsDisponible depuis cette semaine, Love Letters To Jane’s World (publié chez Lion Forge) nous permet de retrouver avec bonheur Jane et ses amis (petites amies et ex-petites amies) Ethan, Dorothy, Chelle et cie dans leurs meilleurs (mais aussi pires) moments, décrits avec un humour constant et délicieux, caractéristique de l’affection que porte l’autrice pour ses personnages.
Le style cartoony de Braddock (dont on peut voir dans cette album la significative évolution) y est, il est vrai, pour beaucoup, permettant de passer un vrai moment de détente et de déconnexion totale avec les soucis du quotidien et l’agressivité ambiante. Le monde de Jane c’est un monde que l’on connait fort bien mais traité à la manière d’une sitcom, les rires enregistrés en moins, les références et autre clins d’œil  sympathiques disséminés tout au long du récit en plus.

brocoli

Au même tire que Stangers In Paradise, Love And Rockets ou Dykes to Watch Out For, l’oeuvre de Paige Braddock (elle-même nominée aux Eisner dans la catégorie « Meilleur auteur de BD humoristique ») est un classique absolu quand on parle de bande dessinée Queer américaine, et tout comme les ouvrages pré-citées, elle n’est pas destinée exclusivement à un public restreint, bien au contraire. Les petites histoires de Jane sont universelles puisqu’elles parlent d’amour et d’amitié, de gaffes du quotidien et de situations inconfortables.

Il y a évidemment beaucoup de Paige Braddock en Jane, quant à son style, il pourra être aisément comparé à celui de Terry Moore et Charles M. Schulz, de quoi je l’espère vous donner l’envie de découvrir le Monde de Jane au travers de cette superbe anthologie, agrémentée de notes de l’autrice, courrier des lecteurs, et hommages d’artistes contemporains et sensibles à cette oeuvre.

coffee
NB : Le début de la série a été publié dans nos contrées aux Editions Dans l’Engrenage en trois volumes.

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