Il y a quelques mois de cela je vous communiquais mon enthousiasme vis à vis de la publication du 19ème opus de la version rebirth de Supergirl, un numéro très sensible (dans tous les sens du terme) au regard de son contenu et des auteurs qui ont été amenés à y contribuer.
Et dans ce même billet, chose récurrente ici, je déplorais le dénigrement total de cette nouvelle génération de personnages, non tolérés par une mouvance de lecteurs en phase avec des idéologies d’un autre monde, et cherchant à espérer secouer, dénigrer les auteurs les plus encrés dans l’industrie depuis des décennies, et ce d’une manière tout à fait logique si l’on considère que cette année 2017 fut l’une des plus meurtrières pour les LGBT à travers le monde.
Ce que l’on appelle le Comics Gate est effectivement une plaie sociale comme bien d’autres qui fait front de manière extrêmement agressive vis à vis d’une communauté geek issue de ce qu’on appelle communément la diversité, un concept évasif et racoleur pour certains, un quotidien riche en expériences pour d’autres…
Ceci étant dit, après avoir lu ce Supergirl #19, et alors que nous célébrons comme chaque année la Pride Month en ce mois de juin, quoi de plus légitime que de vous donner mon avis sur ce fameux numéro.
Parmi toutes les pages partagées par les nombreux artistes qui ont pu contribuer à Love is Love, l’anthologie publiée en hommage aux victimes de la tuerie du Pulse, j’avais été intimement touchée par celle écrite par Sterling Gates, scénariste qui officiait à l’époque sur la série.
WHY ? Tout simplement parce que le personnage de Supergirl participe (avec plus ou moins de réussite, certes) depuis quelques années à une visibilité notoire en faveur de la communauté LGBT au travers de ses diverses aventures transposées en comics, séries TV etc… (la dernière en date étant qu’un personnage transgenre sera intégré parmi ceux évoluant dans la série diffusée par la CW au cours de sa prochaine saison, encore une fois, merci Mr Berlanti).
Et ce 19ème opus de la série régulière consacrée à la Dernière Fille de Krypton ne va pas déroger à la règle, offrant un hiatus salvateur pour les adeptes de la série, mais plus encore pour tous ceux qui auront su voir en ce numéro un refuge, une forteresse de solitude au cœur de cette période jonchée de grandes déceptions et autant d’incertitudes.
Que penser de Supergirl suite aux événements survenus dernièrement ? C’est ce que les habitants de National City sont amené à exprimer via un réseau social géré par CatCo vis à vis de cette héroïne surpuissante et omnipotente, fille de la menace Cyborg Superman qu’elle a essayé de protéger.
Ben Rubel, ne l’entend pas de cette oreille et va se servir de l’application pour connaitre un autre son de cloche, une voix plus sincère du nom de Lee Serrano qui va témoigner de la compassion, la proximité et l’humanité de cette super héroïne face à un problème bien plus terre à terre : quel peut bien être sa place dans ce monde que l’on soit Kryptonien ou non-binaire.
Les scénaristes Steve Orlando et Vita Ayala ont donc l’honneur de prendre le temps de décrire dans ce numéro à quel point (suite à une rencontre issue d’un événement traumatique, cf Reign of The Cyborg Supermen) la célèbre cousine de Superman (une héroïne qui réuni bon nombre de stéréotypes quand on y pense… du moins lorsque l’on ne connait pas ou peu le personnage) n’est finalement pas si différente qu’un terrien issu de la communauté LGBT.
Par le biais de différents échanges entre Lee et Kara (superbement illustrés par Jamal Campbell) ce premier va témoigner tout au long de ce numéro de son propre parcours identitaire – parsemé d’embûches et de réactions violentes – aidé en cela par le plus grand pouvoir que possède notre jeune héroïne : sa compassion pour la race humaine et sa compréhension de notre diversité.
On n’aura évidemment pas de mal à faire le lien entre le témoignage de Lee et l’expérience personnelle de Vita Ayala, aussi facilement que d’admettre que bon nombre d’auteurs ont maintes fois utilisé cette ficelle scénaristique, et particulièrement lorsqu’il s’agit de l’univers du Big Blue : Le statut du super héros Divin s’efface, tout en prenant toute sa symbolique lorsqu’il s’agit de répondre à une problématique bien réelle, intime et personnelle. Le fait est que tout fonctionne parfaitement ici, encore une fois.
Si je devais recenser les numéros qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la visibilité des LGBT dans les comics, celui-ci aurait sa place, c’est une certitude.
Ce Supergirl #19 redonne foi en l’humanité, il a aussi la particularité de pouvoir se lire sans jamais avoir touché à un seul numéro de Supergirl. Ce qui est, il me semble, une volonté de la part des auteurs qui ont participé à cet opus.
Le personnage de Lee Serrano est une bien belle création dans ce monde de brutes, je lui souhaite d’avoir le même parcours que Maggie Sawyer ou Renee Montoya, qu’il soit une source d’inspiration et de réconfort pour tous ceux qui auront la chance de croiser son chemin.
Voilà qui est intéressant. Merci pour l’info, je ne suis pas trop les comics mainstream, par ennui face aux histoires, mais s’il est possible d’y trouver les prémices d’un frémissement d’évolution sociétale, je suis curieux!
Les comics mainstream vs les sujets sociétaux = 30.000 articles déjà disponibles sur les Internet ^^
je ne lis pas d’articles sur les comics ailleurs que par chez toi, le reste m’ennuie.
C’est extrêmement flatteur ! Mais sache que je ne suis pas la seule à développer ce genre de sujet. Si tu as la curiosité d’en lire plus, je peux te donner des liens 🙂
C’est gentil mais côté comic book, ça me suffit. J’ai mes alertes sur les titres que je suis.