Les Jeudis de l’Angoisse (des Comics) #41

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Life Zero, Lumière Noire

Depuis le succès de Walking Dead, les comics de zombies se propagent à la vitesse d’un virus mortel dans nos funny books (qui du coup ne sont plus si « Funny » que ça) au travers de séries et mini-séries diverses et variées à la qualité tout aussi variée.

Mais les zombies, se sont aussi des créatures qui ont également colonisé quasiment tout les secteurs de la culture pop : Même si au départ ils étaient principalement représentés au cinéma, ils ont très vite investi tout les autres médias existants, les séries TV (Walking Dead, Dead Set, Z-Nation), bandes dessinées (Walking Dead, Marvel Zombies, Extinction Parade, Empire of the Dead, (j’ai d’ailleurs parlé de ces deux séries dans un Jeudi il y a quelques mois iciet surtout le jeu vidéo, le zombie devenant même un des antagonistes de choix dans ce média : Dead Island, Dead Rising, State of Decay et beaucoup (trop ?) d’autres jeux vidéos proposent de se mettre dans la peau de survivants aux prises avec des morts-vivants mangeurs de chair humaine. Mais le jeu vidéo emblématique de cette mouvance, c’est sans conteste la série des Resident Evil, série historique et fondatrice du mythe. A ce jour beaucoup de comics Resident Evil ont vu le jour (comme je l’ai rapidement abordé dans ce précédent Jeudi) mais aucun n’a vraiment brillé par sa fidélité au matériel d’origine… Et si le meilleur comics Resident Evil n’en portait pas le nom, n’en était pas un, mais en est tellement inspiré qu’il le mériterait ?

« These creatures are nothing but pure, motorized instinct.
We must not be lulled by the concept that these are our family members or our friends.
They MUST be destroyed ON SIGHT ! » (1)

Kamera Obscura – Flesh Eaters, extrait de l’album Copycat (2015)

L’humanité est en train de subir une catastrophe sans précédent : Un nuage pourpre se déplace de part le monde est transforme tout être humain étant plus ou moins en son contact en créature morte vivante affamée de chair humaine. Les quelques survivants tentent tant bien que mal de survivre à cette épidémie, tandis que les forces armées, déboussolées, tentent de contenir tant bien que mal la prolifération du virus et de gérer l’afflux des réfugiés.

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C’est dans ce contexte que Zak, Roney, Mitchell et Helena, quatre commandos, doivent se rendre en plein milieu d’une zone urbaine infestée pour délivrer Shako, leur capitaine, emprisonné pour insubordination, afin de lui confier une mission que seul un homme de sa trempe peut effectuer avec succès.
Les quatre commandos délivrent leur capitaine et la mission suivante s’engagent aussitôt : Ils doivent retrouver Laura, une autre survivante, l’ex-femme de Shako afin de sauver leur fille, toujours coincée en zone infestée.
Commence alors pour la fine équipe une véritable plongée dans l’enfer des morts-vivants, mais les zombies ne sont pas la seule menace : Entre trahisons, fausses pistes et rivalités, cette mission de prime abord toute simple pour des soldats de leur trempe va se révéler bien plus compliquée…

Life Zero est donc un comics écrit par Stefano Vietti et dessiné par Marco Checchetto, publié en France par Panini Comics le 2 novembre 2016.

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Comme je l’ai dit plus haut, le nombre de comics et de bandes dessinées mettant en scènes des zombies est très important, tant et qu’il est assez difficile de faire le tri de ce qui sort de l’ordinaire (j’avais déjà chroniqué The Abandoned dans un style très différent à cet endroit) ou se contente de reprendre la formule de Walking Dead, avec plus ou moins de réussite (le manga Crueler Than Dead, qui correspond parfaitement à l’expression « N’est pas Walking Dead qui veux »), tandis que d’autres ne cachent pas leurs influences, voir les revendiquent complètement afin de ne pas prendre le lecteur pour une buse et c’est le cas de Life Zero, car plus référencé que Life Zero, j’ai rarement vu ça et contre toute attente , ça se révèle particulièrement jouissif à lire !

Comment ne pas reconnaître dés les premières planches exposant notre fier commando une ressemblance quasiment jumelle avec les membres de l’USS du jeu vidéo Resident Evil : Opération Raccoon City ? Même tenue, même type de profil, même armement : Aucune ambiguïté possible.

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Que dire également de la fille de l’équipe, Helena, sorte de copié/collé physique de l’héroïne du jeu vidéo Dino Crisis (une autre série de jeux vidéo d’horreur des studios Capcom, déjà créateur de la série des Resident Evil).
Quant aux décors dans lesquels évoluent nos héros, il est en effet malin de la part de Stefano Vietti de ne pas nommer la ville car elle pourrait aisément s’appeler Raccoon City (2) sans aucun problème.

Pour ce qui est du plot de départ, là aussi on a un air de déjà-vu : L’équipe de soldats qui va délivrer son supérieur charismatique prisonnier pour insubordination en pleine zone de guerre, ça parlera sans aucun doute aux gamers les plus acharnés d’entre vous car il s’agit du même point de départ que le premier jeu de la série des Gears of War !
Et les similitudes ne s’arrêtent pas là : Ainsi le sauvetage de la fille de Shako n’est pas sans rappeler certaines missions du jeu Dead Island, missions consistant à sauver un PNJ (3) et le ramener à un point précis, même type de décors, de passages (la cage d’escaliers infesté de zombies, la victime cachée dans un placard sur lequel s’acharne un mort vivant, souvent la personne censée à la base protéger la victime), tout est là.

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Les références sont nombreuses, absolument pas dissimulées et revendiquées : De Alien, en passant par Land of the Dead, L’Armée des Morts, le cinéma n’est pas non plus oublié, tout en étant moins représenté que le jeu vidéo, véritable inspiration première de la bande dessinée.
La cerise sur le gâteau étant le combat final, largement inspiré par le légendaire duel aux couteaux opposant Léon et Krauser dans le jeu Resident Evil 4.

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Cette affluence de références totalement assumée pourrait se révéler indigeste et pourtant il n’en est rien : Une fois que l’on a compris que l’on est devant un pur objet de fan-service, le plaisir est là. Ainsi le fan hardcore de culture horrifique prendra plaisir à déceler les références plus ou moins directes aux jeux vidéos ou films qui ont servi d’inspiration à la bande dessinée.
Le problème par contre sera pour celui qui ne les connait pas car là, Life Zero lui paraîtra comme étant une simple bande dessinée de zombies de plus, sans autre intérêt que sa partie graphique.

Car je n’ai pour le moment pas encore parlé de la partie graphique et là, on a du lourd, mais alors du TRÈS lourd !
Le dessin et l’encrage sont signés Marco Checcheto est autant faire court : C’est tout simplement magnifique ! Le trait de Checcheto est fin, détaillé, précis et réaliste, faisant de chaque planche une véritable claque. Le tout est rehaussé par l’extraordinaire travail d’Andres Mossa aux couleurs. Pâles, sombres et oppressantes, les couleurs donnent une véritable identité visuelle à l’ensemble, parachevant avec brio le travail du dessinateur.

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Visuellement, c’est donc une très grande réussite, Life Zero étant très certainement l’un des plus beau comics de zombies que j’ai pu lire.

Instigué à la base par Marco Checcheto, Life Zero est un pur objet de fan service dédié à tous les amateurs d’horreur vidéo-ludique, pas étonnant que lorsqu’il proposa le projet à Stefano Vietti, Checcheto, lui présenta en disant « Je veux dessiner du Resident Evil ! ». Et bien mission accomplie monsieur Checcheto, vous avez à ce jour réalisé la meilleure bande dessinée Resident Evil, même si elle n’en porte pas le nom !

Life Zero, Lumière Noire de Stefano Vietti, Marco checchetto et Andres Mossa disponible en France chez Panini Comics depuis le 2 novembre 2016.

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1 : Il s’agit d’une des répliques d’un des personnages du film Zombie de George Romero

2 : Raccoon City est la ville dans laquelle se passe la plupart des jeux Resident Evil.

3 : PNJ : Abréviation de Personnage Non Jouable, un personnage contrôlé par le jeu.

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