Les Jeudis de l’Angoisse (des comics) # 36

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Trick ‘R Treat

Nous sommes en octobre et c’est ce mois-ci que nous allons fêter Halloween, plus précisément le 31. Fête pas vraiment très suivie en Europe, c’est par contre une véritable institutions aux États Unis, comparable à Noël ou la fête du nouvel an en terme d’importance et (surtout) de gains et bénéfices pour les vendeurs de produits dérivés divers et variés. Halloween c’est bien sûr un véritable business pour les marchands de costumes et de sucreries (et d’alcool pour les plus vieux) mais aussi une manne pour les pourvoyeurs d’univers imaginaires : Films bien sûr mais aussi romans et bien entendu bandes dessinées placent leurs actions durant la fête des morts, une nuit durant laquelle il est dit que vivants et trépassés se côtoient…
Et quelle aubaine pour nous faire frissonner nous, lecteurs et spectateurs d’œuvres horrifiques, que cette fameuse nuit durant laquelle toutes les horreurs semblent permises ! Vous êtes prêts à cette année passer la nuit en compagnie de votre serviteur ? Alors accrochez-vous, direction la petite ville de Warren Valley dans l’Ohio pour y fêter dignement cette fête en compagnie de Michael Dougherty et du mystérieux Sam !

«  Well I let their teeny minds think
That they’re dealing with someone who is over the brink
And I dress this way just to keep them at bay
‘Cause Halloween is everyday
It’s everyday  »

Ministry – Everyday is Halloween, extrait de l’album Toronto 1986

Les films à sketchs c’est une grande tradition du cinéma d’horreur, beaucoup de films ont déjà usé de cette technique, souvent pour le meilleur (comme dans l’excellent Creepshow de Stephen King et George A. Romero, déjà chroniqué ici même dans cette même rubrique, ou pour le pire, comme Darkside : Les Contes de la Nuit Noire (1) ou l’exécrable Creepshow 3 dont, pour une fois, je vous épargnerais les bandes annonces.
Le principe des films dit à sketchs, c’est de proposer pas une mais plusieurs histoires courtes, plus ou moins inter-connectées par un fil conducteur, c’est un exercice assez périlleux car trouver une cohérence entre plusieurs histoires souvent toutes radicalement différentes est assez compliqué et il est assez rare que cela soit fait de façon subtile : Par exemple, dans Darkside : Les Contes de la Nuit Noire (encore lui…) un petit garçon raconte des histoires effrayantes à un cannibale afin de gagner du temps avant d’être dévoré, niveau fil rouge crédible et subtile, on a déjà vu mieux…

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En ce qui concerne le fait de situer l’action à Halloween, là par contre, c’est une pratique courante dans le cinéma d’horreur : Si on pense tout de suite au chef d’œuvre Halloween, La Nuit des Masques de John Carpenter (1978), il existe un nombre incroyable de films qui se passent durant Halloween et très franchement en faire une liste ou bien donner des exemples seraient fastidieux pour deux raisons : la première, il y en a ÉNORMÉMENT, allant du film d’horreur pur au film pour la jeunesse, le nombre de films situant leur action durant cette fête est juste monstrueux, ensuite, la seconde raison est que ces productions sont souvent de mauvaise qualité, ce sont pour la majorité des films jouant sur l’imagerie et ou la période de l’année et finissent souvent en DTV ou sont retirés des salles le lendemain d’Halloween, avant que la colle de l’affiche soit sèche…

Les « Films d’Halloween » c’est donc en général un style de film qui a mauvaise presse : Considérés comme des films de piètre qualité, peu sortent du lot et il faut vraiment creuser pour en trouver de bons offrant un spectacle de qualité tout en gardant « l’esprit d’Halloween », et c’est justement le cas de ce Trick ‘R Treat  !

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Trick ‘R Treat est donc un film d’horreur sorti en 2007, le film raconte le destin croisé de plusieurs personnages, tous plus ou moins liés par un mystérieux petit garçon masqué nommé Sam. Toutes les mésaventures des personnages se passent durant la nuit d’Halloween, tueur en série, vampires, fantômes, zombies, la plupart des thèmes sont habilement abordés dans le film.
Le film est écrit et réalisé par Michael Dougherty (scénariste notamment de X-Men 2 et Superman Returns) produit par Bryan Singer est interprété (entre autre) par Brian Cox (X-Men 2, Zodiac, Troie), Anna Paquin (Rogue/Malicia dans la saga X-Men) ou encore Dylan Baker (Requiem for a Dream).
Il faut également savoir que le film est à la base dérivé d’un court métrage animé réalisé et écrit par Michael Dougherty appelé Season’s Greetings et sorti en 1996 (2) ayant pour héros le petit monstre au masque en tissu Sam, qui deviendra par la suite l’emblème de l’univers de Trick ‘R Treat.


Le court métrage Season’s Greetings

Le film se décompose en cinq histoires ainsi qu’un prologue et une conclusion.
Dans le prologue, un couple se dispute devant chez eux au retour d’une fête d’Halloween un peu trop arrosée, quand la jeune femme est brutalement agressée.
Dans la seconde histoire, un homme empoisonne un jeune garçon mais va de Charybde en Scylla quand il tente de dissimuler le corps dans son jardin.
Troisième histoire, des enfants entraînent une de leur camarade de classe dans une mine désaffectée dans laquelle s’est passé une tragédie afin de l’effrayer, mais se retrouvent pris à leur propre jeu.
Dans la quatrième, une jeune femme hésite à se rendre dans une fête organisée par sa grande sœur et en chemin est prise à partie par un vampire particulièrement sanguinaire.
Dans le dernier segment, un vieil homme acariâtre est violemment attaqué chez lui par un petit garçon masqué.
Par contre je vous laisse le soin de découvrir la conclusion, assez prévisible mais particulièrement haute en couleur et jouissive  !

Qu’est ce qui fait de Trick ‘R Treat un film différent des autres films d’Halloween  ? Tout simplement parce que le film prend le contre-pied de la plupart des films de ce style : Ce qui choque dés la première histoire, c’est que le film ne fait pas de distinction pour ses victimes, hommes, femmes ou enfants, tout le monde est susceptible d’y passer, là où la plupart des films d’Halloween nous proposent des enfants comme héros, dans Trick ‘R Treat, tous les personnages sont des victimes potentielles, le premier enfant à y passer nous montre d’ailleurs une longue agonie qui ne fait d’ailleurs pas dans la dentelle, âmes sensibles s’abstenir.
Cette scène choc nous met de plus directement dans l’ambiance d’Halloween : Enfants qui font du porte à porte, adultes en pleine orgie, alcool, loin de la fête bon enfant de voisinage, on nous montre le vrai Halloween, avec son folklore certes mais aussi ses dépassements et ses excès.
Cet aspect à mi-chemin entre la fête de jeunesse et les abus du monde des adultes (les enfants frappant à la porte de l’une de leurs professeurs pour y découvrir une véritable orgie costumée en est le meilleur exemple) donnent du coup une impression douce amère de cette fête, renforcé par la violence des scènes d’horreur, cette sensation sera d’ailleurs commune à toutes les histoires du film, certes c’est une fête (à priori) joyeuse, mais ça reste quand même la fête des morts avec tout ce que ça implique dans sa signification.

L’autre filiation évidente est celle avec les comics d’horreur de l’âge d’or et les films d’horreur des années 80 : Le générique est en effet un montage de diverses couvertures et pages de comics et le film fait ses transitions entre chaque histoire aux moyens de bulles et d’encarts, même la ville s’appelle Warren Valley, très certainement en hommage aux comics Warren Publishing.
Cette filiation est aussi évidente dans la photographie du film, aux couleurs chaudes et très visibles, qui lui donne un aspect presque cartoonesque et années 80. D’ailleurs le film ne renie à aucun moment, l’une des héroïnes s’appelant par exemple Laurie, comme l’héroïne du film de John Carpenter. Il y a beaucoup de ces petits clins d’
œil dans le film, que je laisse le soin aux plus observateurs de découvrir, et j’avoue que pour moi ça a été particulièrement drôle.
Même chose pour les acteurs, toujours à la limite du surjeu, là encore dans un style très années 80

Trick 'r Treat
A mi chemin entre hommage et déstructuration du film de Halloween, Trick ‘R Treat est un film atypique, prenant le contre-pied des films du genre pour offrir aux spectateurs quelque chose de différent et de résolument jouissif pour un fan de la grande époque des films d’Halloween. A priori le film aurait dû être un succès, mais l’histoire fut tout autre…


Bande annonce américaine de Trick ‘r Treat

Prévu à l’origine pour être diffusé dans les salles à Halloween 2007, soit plus de deux ans après la fin du tournage, le film ne sera pas et pour d’obscures raisons marketing, jamais diffusé en salles…
Très touché par cette décision, Michael Dougherty ne va pourtant pas se décourager et va prendre la décision de diffuser son film dans divers festivals de cinéma fantastique : Décision salutaire, puisque le film va vite devenir une véritable bête de festival et collectionner les avis élogieux, aussi bien critiques que du public et va en faire un film culte pour de nombreux fans, faisant de son croque-mitaine, le petit Sam, une nouvelle figure emblématique du cinéma d’horreur.

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Même si le film cartonne dans les festivals, ce sera un peu le même triste topo pour sa sortie sur le marché de la vidéo : Le film sera distribué en direct-to-vidéo en DVD et Bluray le 6 octobre 2009 soit plus de deux ans après sa première présentation au public (le 9 décembre 2007 au Harry Knowles’  Butt-Numb-A-Thon  film festival à Austin au Texas) et donc 4 ans après la fin de son tournage, uniquement en Amérique du nord, en Australie, en Angleterre puis quelques semaines plus tard en Allemagne et à ce jour, le film n’a toujours pas été distribué ailleurs… (3)

Le film étant donc devenu malgré lui et « grâce » à ces déboires de distribution une oeuvre culte, écrite par un scénariste baignant dans la culture comics, largement inspiré de comics et comme nous l’avons vu plus haut ne reniant absolument pas cette filiation, le film allez donc logiquement connaître des déclinaisons au format papier. Ces extensions à l’univers du petit Sam valent-elles le détour, à l’image de son film d’origine  ? Réponse le 31 octobre  !

Non, je plaisante, réponse tout de suite  !

La première série de comics fut l’adaptation du film. Prévue à la base pour sortir conjointement à la sortie du film en salle à Halloween 2007, elle fut logiquement elle aussi repoussée pour sortir conjointement à la sortie vidéo, sous forme de Graphic Novel, compilant les quatre chapitres prévu à l’origine indépendamment, c’est sorti uniquement aux États-Unis chez DC/Wildstorm.


Cette première série à des auteurs plutôt prestigieux aux commandes : Marc Andreyko au scénario et quatre artistes pour les différentes chapitres. Que du beau monde niveau dessins : Mike Huddleston, Grant Bond, Christopher Guggliotti (dont j’avais déjà parler dans le Jeudi consacré à Massacre à la Tronçonneuse) et enfin la superstar Fiona Staples, consacrée depuis pour sa participation à la série Saga de Brian K. Vaughan.

De quoi ça parle  ? Et bien du film, puisqu’il s’agit de l’adaptation stricto sensu du film, ni plus ni moins. L’histoire est exactement la même, sans rien en plus.

Très honnêtement, c’est plutôt bien écrit et niveau dessin, ça se tient également plutôt bien : La plupart des artistes respectent bien l’ambiance et les codes visuels du film.

C’est un très bon comic d’horreur, une autre façon de voir le film mais qui n’a malheureusement aucune valeur ajoutée si on a déjà vu le film, en résumé un pur produit promotionnel, certes fichtrement bien fichu mais un simple produit promotionnel… A réserver uniquement aux fans inconditionnels d’horreur dessinée.
Conjointement à la sortie du second film d’horreur de Michael Dougherty, Krampus dans lequel il s’attaque cette-fois à la fête de noël, Legendary Comics sort une seconde série de comics dérivée de Trick ‘R Treat, sous titrée Day of the Dead, c’est donc sorti le 6 octobre 2015 en trade paperback aux États Unis chez Legendary Comics et le 11 octobre 2017 en France chez Hachette Comics.
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Contrairement à la première série il s’agit ici d’histoires originales, liées elles aussi par le même fil conducteur, à savoir le petit monstre Sam.
L’histoire débute alors qu’un grand père et sa petite fille sont sur le perron de la maison en train de tailler une citrouille le soir d’Halloween, la petite fille est très effrayée par cette fête et son grand père va lui raconter des histoires ayant lieu durant cette fête afin de lui faire comprendre que plus qu’une fête où l’ont va de maison en maison pour quémander des friandises, Halloween c’est aussi un état d’esprit.

Ces histoires sont au nombre de quatre, chacune d’entre elles étant scénarisée et dessinée par des artistes différents.

Autant commencer par le début avec la première histoire (…) à savoir La Graine : C’est écrit par Michael Dougherty lui-même et c’est dessiné par l’excellente Fiona Staples.
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Direction l’Irlande au dix-septième siècle et nous faisons la connaissance de Thomas, un jeune prêtre récemment ordonné. Sous les ordres d’un commandeur sadique, Thomas est chargé de donner les derniers sacrément aux victimes du commandeur, des « sorcières ». Mais un jour Thomas se prend d’affection pour Brigid, une jeune sorcière rousse et fini par tomber amoureux d’elle. Thomas et Brigid vont alors tout faire pour tenter d’échapper au commandeur et ces hommes et quitter l’Irlande. Mais leur route sera chargée d’embûches, et leur seul héritage sera peut être une fameuse graine…


Très honnêtement, c’est une très bonne histoire : Déjà visuellement, Fiona Staples est au top, ses planches sont magnifiques et il se dégage de ces personnages une véritable grâce inhérente au style de l’artiste. Pour ce qui est de l’histoire, on a là une histoire d’amour digne de Roméo et Juliette avec tout ce que ça implique.
Au final c’est une très bonne histoire dont le seul défaut et le même que celle des deux suivantes, j’y reviendrais donc plus tard.

Seconde histoire, La Fille du Maïs, c’est écrit par Todd Casey et dessiné par Stephen Byrne.
23L’histoire prend place en 1853 pendant la conquête de l’ouest, Sarah est une jeune adolescente qui arpente le grand ouest avec son père, chargé de préparer et repérer les lieux pour le futur passage train à vapeur. Tout se passe bien, lorsque les pionniers trouvent sur le futur passage du train un village indien. Les pionniers font mine de faire ami-ami avec les indiens et Sarah se prend d’affection pour la fille du chef. Un soir alors que Sarah se promène aux alentours du village indien, dans des champs de maïs, elle y rencontre une mystérieuses jeune femme s’adonnant à un rituel. La fille du chef lui explique que cette jeune femme est surnommée la Fille du Maïs et qu’elle est une chaman. Après quelques jours sur place, Sarah décide de montrer à ses nouveaux amis en quoi consiste la fête d’Halloween mais son père a de bien plus sombres projets pour les indiens…
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Seconde histoire et c’est encore une vraie réussite : Je dirais même que des quatre histoires c’est même la plus réussie. Les dessins de Stephen Byrne sont sublimes, certaines planches sont même absolument époustouflantes. Quand à l’histoire, même si elle est assez classique, son aspect cruel et historique là rend particulièrement touchante.
Selon moi la meilleure histoire de ce recueil, qui a malheureusement le même défaut que la précédente, sur lequel je vais revenir plus bas.

Troisième et avant dernière histoire, Écho et là, les choses se gâte… C’est écris par Zach Shields et dessiné par Stuart Sayger.
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L’histoire raconte le périple de Jake, un détective privé chargé par une femme le soir d’Halloween de retrouver sa jeune sœur, récemment disparue dans un parc dans lequel un tueur sévit depuis plusieurs semaines. Jake va prendre l’enquête mais va vite se retrouver embringué dans une histoire assez sombre et sordide dans le milieu de la sorcellerie.
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Si les deux premières histoires sont assez réussie, c’est tout le contraire de celle-ci : D’une part l’histoire est très ambitieuse, voir trop : Trop de personnages qui pour certains ne servent à rien (le producteur), trop d’événements s’enchaînent pour un récit ayant si peu de pages pour se développer. Du coup, les péripéties de notre détective alcoolo s’enchaînent à grande vitesse, parfois de façon complètement abracadabrantesque. Le récit a donc un aspect bordélique malgré son pitch de départ plutôt simple. Pour finir les dessins n’aident pas : Confuses, trop sombres, imprécises, certaines planches sont parfois quasiment incompréhensibles, n’aidant pas à comprendre un récit déjà pas bien clair…
De toutes les histoires c’est sans conteste la plus mauvaise, rajouté à cela le défaut des deux précédentes que je vais pouvoir exposer de suite car il ne concerne pas la dernière histoire.

Car en effet, ces trois premières histoires ont un grand défaut. Trick ‘R Treat est un univers qui de base, repose sur l’esprit de la fête de Halloween et force est de reconnaître que en ce qui concerne ces trois premières histoires, le lien avec cette fête est plutôt mince : Dans la première, la fête n’existe même pas encore, dans la seconde elle ne sert que de prétexte au grand final et dans la troisième elle n’y est quasiment pas faite allusion, car mettre quelques gamins qui courent déguisés en fond de décor ne justifie pas de faire d’une histoire une histoire se passant à Halloween, il y a un esprit, des aspects visuels à respecter, surtout quand on est dérivé d’un film qui a bâti son succès là-dessus.
Très honnêtement, en lisant ces trois premières histoires je me suis senti un peu floué, croyant retrouver la saveur et l’ambiance du film, ce qui ne fut malheureusement pas le cas…

Enfin bref, revenons à nos comics et parlons de la dernière histoire, La Légion des Monstres. C’est écrit par Marc Andreyko et dessinée par Zid.
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Dans les années 1960, James et Rory sont deux enfants voulant profiter à fond de leur dernière fête d’Halloween ensemble avant de devenir des « Grands ». Pour marquer le coup, il dépasse un peu les bornes en saccageant le jardin d’un voisin. Ils sont finalement coincés par le shérif et le père de Rory, un pasteur peu enclin à encourager la fête d’Halloween. Alors que Rory se prend une correction sous les yeux médusés de James, des monstres de tout ce qu’il y a de bien réel apparaissent et enlèvent les deux enfants. James et Rory se retrouvent alors dans un endroit bizarre où semblent coexister tout les monstres d’Halloween et décident de se joindre à eux pour faire régner la terreur dans leur petite ville, jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’ils sont en train de devenir physiquement, les monstres qu’ils incarnent…

Contrairement aux trois autres histoires, c’est la seule dont on ressent vraiment l’esprit d’Halloween : Tout y est, que se soit visuellement ou dans son scénario et très franchement, cette histoire est un vrai plaisir à lire. De plus, les dessins de Zid sont absolument somptueux, sans conteste les plus beaux du recueil, ça se passe de commentaires comme vous pourrez le constater avec les quelques pages égayants cette chronique.
Des quatre histoires, c’est celle qui est le plus en phase avec l’esprit de Trick ‘R Treat  : Même si le scénario n’est pas de ce qu’il y a des plus original, il est rudement bien écrit et réussi vraiment à créer une empathie pour les deux jeunes héros, donnant même un aspect presque féerique à la fête d’Halloween. La cerise sur le gâteau étant son aspect visuel, magnifique qui forme avec le récit un ensemble absolument admirable.

Que dire au final sur ce recueil  ? Très honnêtement, j’ai été un peu déçu : J’ai vraiment et comme vous avez put le constater plus haut, adoré ce film et je pensais y retrouver l’ambiance et l’esprit dans ce comic, ce qui ne fut malheureusement pas le cas, mise à part dans la dernière histoire. Après est-ce que du coup je conseille ce livre, oui et non. Si vous êtes amateur de comics d’horreur comme moi, je dirais que oui, car mis à part la troisième histoire, les autres sont vraiment de qualité et mérite vraiment que l’ont s’y attarde. Par contre si vous souhaitez retrouver l’ambiance du film et la prolonger, vous pouvez passer votre chemin sans hésitation.

Un dernier mot sur l’édition française et je félicite Hachette Comics pour leur travail de qualité : L’édition est impeccable, hardcover et papier glacé de rigueur et mise à part quelques coquilles dans la traduction, c’est du très bon boulot.
De plus, avoir traduit et édité un comic dérivé d’un film qui n’est même pas sorti en France était un véritable risque qui je l’espère sera payant et verra l’édition d’autres livres de ce type dans notre pays, notamment ceux tirés d’un autre film dont je vous ai parlé plus haut, ceux du film Krampus.

Trop peu suivie et fêter en Europe, la fête d’Halloween est pourtant une véritable institution outre atlantique et fait partie de la culture américaine. C’est une véritable manne financière pour le commerce mais aussi un puits d’idées pour les créatifs : Chaque année aux États-Unis voit surgir à cette période toute une flopée de films, romans ou bandes dessinées horrifiques de qualité plus ou moins bonne mais ayant tous cet esprit à la fois festif et effrayant que nous, européens, ne pouvons que regarder de loin… Heureusement que pour nous faire partager cet esprit il reste des univers comme Trick ‘R Treat pour nous restituer à nous aussi, la magie d’Halloween !

Trick ‘R Treat, Happy Halloween disponible depuis le 11 octobre 2017 en France chez Hachette Comics

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1 : Ce film est souvent titré Les Contes de la Crypte  : Le Film en France, hors il n’a aucun lien avec la fameuse série, la dite série ayant ses propres films : Le Cavalier du Diable (1995), La Reine des Vampires (1996) et Ritual (2001, inédit en France).

2 : Ce court métrage est visible sur internet mais aussi dans les bonus des DVDs et Blu-rays de Trick ‘R Treat.

3 : Il faut néanmoins préciser que les versions DVD et Blu-ray américains possèdent un doublage français (québécois, de très bonne qualité) ainsi que les sous-titres qui vont avec, attention néanmoins car que se soit le DVD ou le Blu-ray, les deux sont zonés et si l’envie vous prend de vous les procurer, ils vous faudra un lecteur dézonné pour pouvoir les visionner.
Quand au DVDs allemand et anglais, eux par contre lisibles sur un lecteur français, ils ne possèdent ni doublage ou sous-titres français…
A noter que le blu-ray anglais, aujourd’hui trouvable à pris d’or (compter une quarantaine d’euros minimum) comporte lui par contre sous titres, et doublage en français.


Ah et puis juste comme ça car je viens seulement de le remarquer, ça fait trois ans pile poil ce mois-ci que les Jeudis de l’Angoisse (Des Comics) fêtent leurs trois ans !

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