Résumé des épisodes précédents : Batwoman est revenue pour notre plus grande joie dans une série régulière, grâce aux bons soins d’un trio de choc, Marguerite Bennett, James Tynion IV à l’écriture, et Steve Epting aux dessins.
Personnage iconique pour bon nombre de ses lecteurs, la mission, prise très au sérieux par ses auteurs actuels était de rendre son aura à cette héroïne hors du commun, revenant sur ses origines tout en développant sa mythologie.
Grâce à une intrigue digne des meilleurs James Bond, les nouvelles aventures de Batwoman se déroulent désormais hors des murs de Gotham, Kate Kane chaperonnée par Julia Pennyworth suit la piste du sérum découvert dans le crossover Night of the Monster Men. Son enquête la mène sur l’île de Coryana, une île où elle a séjourné il y a des années bien avant qu’elle ne devienne la Déesse de Gotham, une île qui renferme également des souvenirs bien douloureux pour certains de ses habitants et le retour de Kate en ces lieux ne va sûrement pas arranger les choses.
Mais Coryana c’est avant tout l’île de l’année perdue, un hiatus dans la vie de notre héroïne qui va tomber sous le charme de l’envoûtante Safiyah qui semble avoir le contrôle sur la pègre locale.
Passant du présent au passé, nous explorons donc par bribes les événements qui vont provoquer le retour de Kate à Gotham, tout en suivant son investigation actuelle alors que certains fantômes du passé resurgissent.
Prenant soigneusement leur temps, Marguerite Bennett et James Tynion IV continuent dans ce second numéro de nous ravir avec ces nouvelles aventures de Batwoman. On y retrouve une héroïne au caractère bien trempé, indépendante et combative qui continuera à tracer sa propre route malgré le fait qu’elle fasse partie intégrante de la Bat Family. Il est intéressant d’ailleurs de voir le contraste de sa caractérisation entre sa propre série et Detective Comics. On a parfois presque l’impression qu’il s’agit de deux personnages différents alors que c’est nullement le cas, à mon sens James Tynion IV arrive très bien à retranscrire la nuance entre la Batwoman qui évolue dans un collectif, et celle qui se la joue en (quasi) solo. Et il sera intéressant aussi de voir plus tard comment ces deux aspects de sa personnalité pourront être ramenés ensemble avec l’arrivée de personnages plus proches d’elle…
Mais je digresse… (comme d’habitude), parlons plutôt de ce qui se passe dans cet épisode. Depuis le début Safiyah est cette figure un peu spectrale qui hante les souvenirs de notre rousse préférée (et l’on peut très bien comprendre pourquoi), les scénaristes vont d’ailleurs continuer à nous donner quelques bribes de ces souvenirs qui semblent se situer hors du temps quand on connait le parcours de notre héroïne.
Alors que son serviteur et homme de confiance Rafael se fait descendre sous ses yeux, Batwoman retourne dans le bar que tenait Safiyah, le Desert Rose qui a bien changé depuis son départ. C’est ainsi par le biais d’un flash-back que l’on va faire la connaissance des Warlords, une équipe de renégats habitués du lieu et portant allégeance en quelque sorte à sa propriétaire.
Kate Kane n’est pas aux bouts de ses peines lorsqu’elle tombe sur la femme qui lui a donné du fil à retordre à Istambul, qui est-elle ? Pour qui travaille t-elle ? Autant de questions qui trouvent en partie une réponse dans ce numéro mais qui vont en amener d’autres.
Et c’est bien là tout le sel de cette nouvelle série, tout est posé calmement, rien n’est précipité comme si les deux scénaristes avaient tout planifié depuis un bon moment déjà, le tout parfaitement maitrisé par les illustrations de Steve Epting qui une fois encore arrive très bien à donner corps au présent et au passé de Batwoman notamment grâce aux couleurs de Jeremy Cox qui semble avoir trouvé ses marques sur le titre. Et à propos de couleurs, on remarquera justement la formidable diversité ethnique des personnages qui contribuent à l’histoire de ce numéro, Kate Kane étant juive et les autres protagonistes ayant des origines méditerranéennes, asiatiques, africaines et il en ressort une véritable harmonie en terme de représentation.
Je finirai cette review en rajoutant que mes craintes concernant l’utilisation du fan service de façon peu trop redondante se sont évaporées, celui-ci dans les premiers épisodes servant sans nul doute à accrocher et rassurer les vieux roublards qui ont découvert et sont immédiatement tombés amoureux de l’héroïne en 2006, ceux qui sont encore là contre vents, marrées, et sorties dans l’espace.
Je dois dire que c’est tant mieux pour cette série… attention tout de même à ce qu’elle ne subisse pas un traitement « à la beyond ».
En effet, pour Batman Beyond, ça s’est (malheureusement) gâté à partir du 3ème numéro… Alors que je pensais que les auteurs avaient parfaitement compris « l’essence de Bat Beyond », ils en ont fait un simple Batman dans le futur… Alors que c’était avant Batman Du futur ! (la nuance est importante)
Alors que ce Batou du futur était censé avoir son propre développement, ses propres idéaux et sa propre galerie de vilains (malgré quelques clins d’oeil à certains ennemis du batou originel), on se rend compte qu’il n’en est finalement rien dans cette nouvelle série… Je fais fi du nouveau costume auquel je n’adhère pas spécialement… Bref déception de ce coté, pour une série que pourtant j’attendais… !
Mais pour en revenir à Batwoman, j’hésite à attendre la version Urban…Je vais attendre la fin du premier arc du coup pour le lire en entier et voir si ton enthousiasme n’est pas retombé !
Si la série perd en qualité, je serai là première à le dire, et râler bien évidemment !