La vérité c’est que, nom d’une chauve souris, la vie vous défile à la vitesse d’un cheval au galop.
J’ai en effet à peine eu le temps de digérer le fait que Batwoman ferait désormais partie intégrante du Rebirth de DC Comics, par le biais d’une présence constante et appuyée dans Detective Comics où le scénariste James Tynion IV nous avait promis une importance quasi binaire vis à vis de celle du Chevaler Noir, que nous sommes déjà aux prémices d’une nouvelle ère pour notre justicière et inspiratrice de ces lignes (oui, ok, de ce blog).
Le principal intérêt pour moi de lire ces quelques numéros de Detective Comics depuis le #934 a été de voir comment une équipe de vigilantes constituée, non pas par une, ni deux, mais bel et bien trois de mes chouchoutes (Kate, Steph, et Cass) allaient évoluer et interagir ensemble malgré l’omnipotence de Batman, commercialement inévitable sur ce titre, je le conçois bien évidemment.
Sur cette série on sera d’accord sur une chose, c’est à dire sur le fait qu’Orphan/Cassandra Cain soit mise en retrait par rapport aux autres personnages, constat à priori réparé avec le #950 illustré par l’excellent Marcio Takara, mais que je n’ai pas encore lu.
Kate Kane et Stephanie Brown ont quant à elles su exister dans cette série, James Tynion IV arrivant intelligemment à coïncider leurs backgrounds respectifs, leurs affects, leurs talons d’Achille.
Lorsque l’on connait Batwoman sur le bout des doigts et que j’on veut écrire à son sujet, plusieurs paramètres sont à prendre en compte, et de façon complètement, totalement, et définitivement égale (et c’est bien là ce qui nous pose problème ici).
Batwoman est un Soldat, elle est une Vigilante, elle est aussi Lesbienne. Ce qui est évident, c’est que Detective Comics n’a ni eu la place ni le devoir de développer tout cela auprès des lecteurs, pour les vieux baroudeurs dans notre genre, c’est n’est pas bien grave, mais qu’en est-il pour les autres ?
La série prend par contre beaucoup plus de libertés concernant la relation entre Kate et son père Jacob, une relation fondée sur le sens du devoir et de l’honneur, mais qui est également touchée par autant de drames que de mensonges et de parts d’ombre surtout provenant du Colonel, un homme qui n’a pas hésité à se salir les mains pour servir son pays.
C’est sur les fondements de cette nouvelle dynamique que va démarrer la série Rebirth de Batwoman dont les numéros 948 et 949 explorent via quelques flah-back les premières étapes d’observation de notre héroïne sur son mentor en mettant l’accent sur ses tâtonnements de vigilante débutante. Car malgré son entrainement physique et stratégique issu de l’armée, sans parler du matériel high tech mis à sa disposition, Kate Kane en est encore à se demander quelle place elle peut prendre afin de pouvoir servir Gotham.
Alors que Jacob pousse sa fille à s’émanciper de cette figure tutélaire et idéologique que constitue Batman, on comprend par la suite pourquoi il tentait de la faire prendre une autre voie, celle d’un soldat et non celle d’une justicière.
James Tynion IV secondé par Marguerite Bennett (qui vont conjointement écrire la série à venir) ont donc la lourde tache de redonner ses lettres de noblesse à une héroïne pour le moins maltraitée ces dernières années.
Revenir à l’excellence des premières aventures écrites par Greg Rucka, puis par JH Williams III et W. Haden Blackman n’est pas une mince affaire, mais comme je l’ai dit plus haut, certains paramètres sont à prendre en compte pour représenter ce personnage emblématique, ce que les deux scénaristes parviennent pour le moment très bien à opérer.
Les planches de Ben Oliver ne sont pas non plus sans rappeler parfois celles de JH Williams III, notamment dans le traitement graphique celon si notre héroïne porte ou nom le costume, même si celles-ci sont moins complexes et lyriques, elle rendent tout à fait honneur à Batwoman, autant que son alter ego civil.
Ce prélude des aventures de Batwoman met donc la barre très haut en annonçant immédiatement la couleur : « What can Batwoman do that Batman can’t ? » cette question posée par Jacob est avant tout une invitation à retrouver (du moins je l’espère) les plus belles heures de notre héroïne, une promesse que les deux scénaristes ont totalement les moyens de respecter.
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