Les Jeudis de l’Angoisse (des comics) # 27

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Aliens Versus Predator : 2ème partie

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Historique des comics Aliens et Predator

C’est donc en 1988, soit deux ans après la sortie de Aliens le Retour, que Dark Horse se lance dans l’aventure des comics Aliens en obtenant les droits du second film.
Dés lors ils mettent en branle un univers étendu autour de la franchise, ayant pour base le second film Aliens. Les trois premières séries de comics Aliens vont souvent changer de direction éditoriale, d’abord considérées comme des suites officielles au film Aliens, Le Retour prenant comme héros les personnages de Hicks, Newt et Ripley, la sortie d’Alien 3 va changer cet état de fait et la solution la plus simple sera donc de tout simplement changer les noms des protagonistes : Hicks deviendra Wilks, Newt, Billie et Ripley, qui pour une raison qui m’échappe, gardera son nom d’origine.

2Au niveau des titres et appellations, ces trois séries originelles vont aussi changer souvent de nom : D’abord sobrement intitulé Aliens Book 1, 2 et 3, ces trois séries auront des noms divers, faisant tourner la tête des fans de la franchise : Quasiment chaque nouvelle édition se verra renommer : Outbreak, Earth War, Female War, Nightmare Asylum, les noms divers et variés vont s’enchaîner pour ces trois séries qui sont la fondation de la ligne de comics Aliens et vont en définir les codes, aussi bien visuels que scénaristiques.

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Je ne m’attarderai pas aujourd’hui sur ces trois séries, mais j’y reviendrai probablement prochainement, tant leurs qualités sont indéniables (1).
A ce jour, plus d’une cinquantaine de mini-séries et autres one-shots ont étaié publiées par Dark Horse mettant en scène les monstrueux xénomorphes.

Pour ce qui est des comics Predator, c’est un peu le même chemin que pour les comics Aliens  : Après avoir vu le film en salle, Chris Warner à l’époque éditeur chez Dark Horse, est convaincu qu’il faut que la société acquiert au plus vite les droits du film, ce qu’il fait. Deux ans plus tard, en 1989, est publié le premier numéro du comic Predator, sobrement intitulé « Predator » puis rebaptisé lors de ses rééditions suivantes Predator : Concrete Jungle, la mini-série sera d’ailleurs reconnue plus largement sous ce nom.

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Le scénariste Mark Verheiden (en collaboration avec Chris Warner) va profiter du fait que le premier film Predator ne fait qu’esquisser le comportement de la créature : Verheiden va alors créer de nouveaux éléments et développer les aspects rapidement présentés dans le film tout autour du Predator : Du système de chasse au code d’honneur, il va donner au chasseur extra-terrestre une dimension encore plus tribale et rituelle. Le scénariste va également délocaliser l’action en ville, donnant ainsi au Predator un nouveau terrain de chasse et de nouvelles possibilités d’actions.

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Voulu, comme pour les comics Aliens, comme une suite plus ou moins officieuse du film, cette première série Predator reprend certains personnages du film comme Dutch Schaefer (le personnage incarné par Arnold Schwarzenegger dans le premier film) mais en reste suffisamment éloignée pour ne pas se retrouver dans le marasme éditorial dont furent l’objet les premiers comics Aliens.
Predator version comics est à l’image des mini-séries Aliens, une grande réussite, aussi bien créativement que commercialement.

Cela étant dit, revenons au sujet qui nous intéresse aujourd’hui.

La Genèse d’AVP

A la fin des années 80, Dark Horse est le leader incontesté des comics à licence cinématographique sur le marché : Mise à part Aliens et Predator, l’éditeur possède également les droits de la poule aux œufs d’or Star Wars, mais aussi Terminator, Robocop et nombre d’autres films plus ou moins populaires.
C’est lors d’une réunion éditoriale afin de trouver de nouvelles idées, notamment des crossovers (l’idée de Batman Vs Predator sera d’ailleurs abordé pour la première fois durant cette réunion, idée rapidement écartée car jugée ridicule… Pour la petite histoire, par la suite, Batman croisera à 4 reprises les chasseurs extra-terrestres ! C’est d’ailleurs le super-héros qui croisera le plus souvent leur route) que Chris Warner, parti aux toilettes, a une idée toute simple  : Aliens appartient à Fox, Predator aussi, Dark Horse a les droits des deux séries, pourquoi ne pas faire Aliens Vs Predator  !

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Chris Warner contacte alors rapidement la personne en charge des licences Fox qui, très emballé par l’idée, lui donnera immédiatement le feu vert pour démarrer la série.
C’est au débutant Randy Stradley (toujours en collaboration avec Chris Warner) qu’est confié la tache de créer une histoire autour de cette rencontre à la fois excitante et improbable. Quand aux dessins, ce sera un autre débutant, Phil Norwood, qui s’y collera.
La série est teasée pour la première fois dans les magazines Dark Horse Presents 34 à 36, de novembre 1989 à janvier 1990. Ces trois prologues, d’abord sur Aliens, puis Predator et enfin les réunissant tout les 2, auront l’effet voulu et la publication du premier numéro de Aliens Vs Predator est un énorme succès.

Partie 1  : La trilogie Machiko Noguchi

Publié en France sous le titre Aliens Vs Predator : Une Chasse à l’Homme, la série originale AVP est précédée de trois prologues de quelques pages (2) : Dans le premier, on assiste à une mystérieuse industrialisation de la ponte d’œufs Aliens, montrant une redoutable Reine Aliens enchaînée sur une chaîne, forcée de pondre des œufs pour un but indéfini…
Le tout est supporté par la conversation entre deux pilotes humains, débattant de la légitimité et du droit que se donne les humains de coloniser des planètes inhabitées.
Dans le second prologue, ont fait la connaissance de Top Knot et Broken Tusk, deux Predators rivaux s’affrontant pour prendre la tête de leur clan. Le tout est encore supporté par une conversation entre deux humains, cette fois-ci sur la soif de pouvoir des compagnies et autres organisations spatiales.
Enfin dans le dernier prologue, on comprend le pourquoi de la ponte forcée de la Reine Alien du premier prologue et du combat pour la suprématie du clan du second : Les fameux œufs Aliens sont en fait largués sur des planètes sauvages et une fois les Aliens nées, les Predators s’y rendent pour les chasser, cette chasse étant une des plus glorieuses, d’où le combat entre les deux rivaux du second prologue. Encore une fois, toute cette courte histoire est supportée par la conversation entre deux humains, concernant cette fois-ci le frisson et les sensations provoquées par la chasse.

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Suite à ces trois prologues, est publié en 1990 le premier numéro de Aliens Vs Predator.
9L’histoire commence sur la petite planète fermière Ryushi. Cette petite planète semi-déserte, récemment colonisée par la Chigusa Corporation, abrite une colonie nommée Prosperity Wells spécialisée dans l’élevage de Rynths, des gros bovins à mi-chemin entre le bœuf et le rhinocéros.
Cette colonie est dirigée tant bien que mal par Machiko Noguchi, jeune cadre de la Chigusa qui peine à faire respecter son autorité, surtout auprès des éleveurs plus anciens, très influencés par Ackland, le plus gros éleveurs de Rynths de Ryushi. C’est dans cet environnement à la fois tendu et machiste, sur une planète aux conditions climatiques extrêmes que la jeune femme tente tant bien que mal de faire fonctionner cette colonie.
Alors que la situation devient de plus en plus tendue sur la petite planète, de mystérieux objets s’écrasent sur Ryushi, libérant des œufs d’Aliens qui vont infecter en masse les troupeaux de Rynths. Seulement, pour les Predators, Ryushi est encore une planète inoccupée et à leur arrivée, les Aliens sont bien plus nombreux que prévu…
Bien loin de les décourager, cette opulence de proies potentielles, humains et Aliens, ne va qu’exciter encore plus la soif de chasse des chasseurs extra-terrestres qui vont se délecter de cette aubaine.
En quelques jours, la petite planète tranquille va se transformer en véritable zone de guerre opposant deux races extra-terrestres, avec les humains au centre. Spectatrice et actrice de cette guerre, Machiko Noguchi va tout faire pour endiguer le désastre se déroulant sur Ryushi…

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Dans le contexte de l’époque, il faut savoir que seulement deux films Alien étaient sortis lors de la publication du premier numéro de AVP, que quasiment aucun élément du premier film Alien n’y sont abordés (Dark Horse n’ayant à l’époque que les droits du second film, ceux du premier étant encore et toujours détenu par Heavy Metal) et que seulement le premier film Predator était sorti sur les écrans (le second film Predator sortira durant la publication du comic AVP, sans que l’équipe du film ne soit au courant de la création de la BD).
Cela laissait donc à Randy Stradley et Chris Warner tout le loisir de développer une mythologie commune aux deux créatures, ce qu’ils vont brillamment réussir : Bien loin de céder au schéma classique du crossover en comic (Rencontres / Affrontement / Union contre une menace commune), les deux scénaristes vont créer tout un nouvel univers commun aux deux créatures, reprenant certes des éléments des deux films, mais réussissant toutefois à s’en décrocher pour vivre indépendamment des deux licences originelles.

D’ailleurs, petite aparté au passage, je le précise encore, l’ayant déjà fait dans la première partie, AVP, ce n’est ni Aliens, ni Predator, c’est un troisième univers à part, qui vit indépendamment des deux autres licences. Si vous aimez Aliens, si vous aimez Predator, sachez que AVP, c’est autre chose de totalement différent.

Dans l’univers de AVP, les deux races d’extra-terrestres sont liées, éternellement rivales, que se soit dans les rituels et la vie des Predators que dans le développement des Aliens. Bien plus que de créer une histoire mettant face à face deux monstres mythiques du cinéma, AVP c’est un univers complet, intéressant et développé que vont créer Chris Warner et Randy Stradley, un tour de force, magnifié par les dessins de Phil Norwood, à la fois réalistes et détaillés.

Mini-série en 4 numéros plus un numéro 0, AVP, bien loin d’être une bande dessinée opportuniste, devient immédiatement une référence dans le domaine des crossovers : Bien écrite, bien dessinée et commercialement rentable, elle lance la mode des crossovers qui sera très en vogue dans les années 90. AVP est encore aujourd’hui une véritable référence dans le domaine des crossovers, une œuvre fondatrice, exemplaire par ces qualités que tout amateur de comics et ou de cinéma se doit de lire au moins une fois.

Aliens Vs Predator  : Blood Time

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Suite au succès de la première mini série AVP, Dark Horse va en profiter pour battre le fer tant qu’il est chaud et enchaîner avec deux histoires courtes faisant référence aux tragiques événements de Ryushi, la première est Blood Time, publié en 1994 dans le numéro 25 du magazine Dark Horse Comics (3).
Toujours scénarisée par Randy Stradley et dessinée par Phil Norwood, on y retrouve Top Knot, le Predator déjà apparu dans la première mini série AVP. Durant une chasse aux Aliens, un autre Predator, Two-Stripes, va tricher et s’attirer les foudres de son clan, Top Knot en tête.

Cette histoire met bien en avant le coté rituel et solennel des chasses parmi les Predators et en développe encore plus l’idée de code d’honneur régnant parmi ces chasseurs galactiques. C’est une histoire relativement courte, mais superbement dessinée (les progrès évidents de Phil Norwood sont flagrants) et très intéressante.

Aliens Vs Predator  : Duel

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Seconde histoire, cette fois-ci en deux numéros, reprenant pour base les événements de Ryushi, Duel est publié en mars et avril 1995 dans deux magazines éponymes (4).
Toujours écrite par Randy Stradley, elle est dessinée par Javier Saltares.
Duel raconte l’histoire d’une escouade de Marines Coloniaux partie enquêter sur Ryushi peu après la catastrophe de la première mini-série. Arrivés sur place, les soldats n’y trouvent qu’une colonie désertée par les humains, sur laquelle pullule encore beaucoup d’Aliens, ils y croisent également le chemin de Predators restés sur place pour mettre fin à la peste Alien régnant encore sur Ryushi.
Très vite, les militaires se retrouvent dans le feu croisé de cette guerre qui semble s’éterniser sur la petite planète. Surtout que comme sacrilège ultime pour la bande de chasseur, un Predator semble avoir été fécondé par un Alien, faisant naître une créature jusque là jamais vu.
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Duel est un récit intéressant sur de nombreux points : Déjà il ramène dans la mythologie AVP des éléments du second film Aliens avec les Marines Coloniaux, en apporte de nouveau avec la première apparition du Predalien (un Alien issue de la fécondation d’un Predator), laissant donc entendre que lorsque un Alien se développe dans un organisme différent, il peut donner naissance à une toute nouvelle créature.
Cette idée d’Aliens hybrides sera par la suite largement exploitée, que ce soit dans les comics AVP, Aliens ou même les jeux vidéos.
Autre point intéressant amené par cette histoire, on y voit un Predator s’allier avec un humain sans autre raison que de défendre sa propre vie, faisant ainsi évoluer les Predators et prouvant qu’ils peuvent parfois aller au delà de leurs propres coutumes et traditions.
Certes relativement courte, c’est une histoire intéressante, amenant beaucoup de pistes et d’idées nouvelles.

Aliens Vs Predator  : War

War est la seconde mini-série Aliens Vs Predator. Publiée en 4 numéros, elle est la suite directe de la première mini-série AVP et de la mini-série Aliens : Frenzy, dont elle reprend les personnages principaux.
Avant de parler plus en détail de War, je vais vous parler rapidement de Aliens : Frenzy (Aliens : Berserker lors de sa première publication), War y étant rattaché directement, un petit point sur cette mini-série est donc nécessaire.

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Frenzy est publiée de janvier à mars 1995, écrite par John Wagner (un des co-créateurs de Judge Dredd) et dessinée par Paul Mendoza, sur des couvertures de Killian Plunkett.
Frenzy a pour personnages principaux une équipe d’anciens militaires et ou victimes des Aliens réunis dans un but commun : Détruire les Aliens !
A bord de leur vaisseau, le Némésis, ils scrutent l’espace à la recherche de la moindre trace des xénomorphes afin de les exterminer. Lourdement armée, la fine équipe utilise notamment des armures de combats hyper-perfectionnées et tout un arsenal d’armes de destruction massive pour mettre fin à la moindre tentative des parasites de se développer.
Mais l’équipe va tomber sur un os en abordant la station spatiale Terminal 949 qui après un accident en soute, va devenir le plus gros nid d’Aliens jamais vu en infectant des milliers de personnes.

[SPOILER] L’équipage réussira de justesse à endiguer l’épidémie en faisant exploser la station avec une bombe thermonucléaire, endommageant le Némésis et se retrouvant à la dérive dans l’espace [Fin du SPOILER]

Le point étant fait en ce qui concerne Aliens : Frenzy, revenons à War.

Aliens Vs Predator  : War est une mini-série en 4 numéros publiée de mai à août 1995 plus un numéro 0 reprenant les différents teasers ayant été publiés dans le magazines Dark Horse Insiders de janvier 1992 à février 1993. Le scénario est une fois de plus écrit par Randy Stradley et les dessins sont de Chris Warner (#0), Mike Manley (#1 et 2), Jim Hall (#3) et Mark G. Heike (#4) (5).

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On retrouve donc dans War la jeune Machiko Noguchi : Traumatisée par les événements de Ryushi, elle a décidé de suivre les Predators afin de devenir une chasseuse d’Aliens émérite et ainsi être prête à affronter de nouveau les terribles xénomorphes.
Seulement, la vie parmi les chasseurs est difficile et la jeune femme commence sérieusement à regretter son geste et n’aspire qu’à retrouver au plus vite la civilisation… Seule, mise à l’écart, elle ne doit sa relative tranquillité qu’au fait d’avoir été la protégée du respecté Predator Broken Tusk et de porter sa marque. Le nouveau leader du clan, Top Knot, ne l’apprécie pas vraiment et ne fait que lui tendre piège sur piège…
Elle est également en rivalité avec Shorty, un jeune Predator, et le duel l’opposant à ce dernier (durant lequel Shorty va tricher sans être inquiété) va la conforter dans le fait qu’elle ne sera jamais acceptée parmi eux et lui confirmer l’idée qu’elle doit au plus vite regagner les humains.

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Avec une radio qu’elle a gardé de son ancienne vie, elle capte un jour l’appel de détresse d’une petite planète, cette petite planète nommée Bunda est en fait le terrain de chasse des Predators qui y ont déjà largué des œufs d’Aliens. Pendant ce temps, l’équipage en perdition du Némésis a réussi à se poser sur cette petite planète sauvage seulement occupée par un poste d’observation humain…
Très vite la situation devient infernale sur la petite planète et Machiko se met en route pour porter secours aux humains s’y trouvant.
Pour Machiko, c’est l’occasion inespérée de regagner la civilisation mais pour cela elle va devoir s’enfuir du vaisseau Predator, et les monstrueux chasseurs n’acceptent pas facilement que l’on quitte leur clan. Machiko va alors se servir de ses pires ennemis, les Aliens, afin de s’enfuir et créer de nouveau son pire cauchemar, volontairement cette fois-ci, en faisant s’affronter les deux races d’extra-terrestres.
Machiko va t’elle arriver à temps pour porter secours aux humains de cette planète est les infortunés du Némésis  ?

Alors que le premier chapitre s’attardait un peu plus sur les Aliens, ce second volet de la trilogie AVP consacré à Machiko Noguchi s’attarde plus sur les Predators, leurs traditions et leurs coutumes.
L’histoire est assez dense et est très élaborée, reprenant beaucoup d’éléments des deux séries de films. L’influence du film Predator 2 se fait également beaucoup ressentir dans le comportement des Predators, plus organisés, plus clairs et compréhensibles dans leurs coutumes et comportements.
Néanmoins, je dois avouer que la place des Aliens est assez réduite, leur donnant certes un rôle important mais beaucoup moindre que celui des Predators, largement mis en avant.
War reste néanmoins un comic particulièrement divertissant, rythmé et très porté sur l’action, digne successeur de la première série, imposant Machiko Noguchi comme un personnage essentiel de la mythologie Aliens Vs Predator.

Aliens Vs Predator  : Third World War

Chapitre final de la trilogie Aliens Vs Predator consacrée à Machiko Noguchi, Aliens Vs Predator : Troisième Guerre des Mondes en français (6) est publié aux États Unis de janvier à septembre 2010, soit 15 ans après le précédent chapitre. Toujours scénarisé par l’inusable Randy Stradley, cette mini-série en 6 épisodes est dessinée par Rick Leonardi.

Sur une petite planète minière éloignée, des Predators d’un nouveau genre débarquent et massacrent sans raison apparente à l’aide de xénomorphes dressés tous les civils se trouvant sur place. Un comportement aussi improbable que surprenant de la part d’êtres glorifiant le combat et la gloire d’une chasse honorable.
Dépassés par les événements, le corps des Marines Coloniaux fait alors appel à la seule personne capable des les aider à comprendre cette attaque aussi violente qu’incompréhensible : Machiko Noguchi.
Vivant recluse avec secs amis survivants du désastre de Bunda (voir plus haut), elle vit de safaris de chasse pour hommes fortunés qu’elle organise elle-même. Machiko refuse dans un premier temps d’aider les militaires avant qu’une vidéo montrant ces Predators « Tueurs » lui fasse resurgir des bribes du code d’honneur que lui ont inculqués les Predators « Chasseurs » durant l’année qu’elle a passé avec eux.
A contrecœur, elle accepte d’aider les soldats à mettre fin au règne de terreur des « Tueurs » et pour cela, les humains doivent réussir une véritable prouesse : S’allier le temps de cette guerre avec les « Chasseurs ». Retour sur Ryushi pour Machiko qui une fois sur la maudite planète réussi à obtenir la confiance du clan de Predators sur place.
Contre la menace des « Tueur  », humains et yautjas vont devoir lutter et se battre ensemble, cote à cote, dans cette guerre des mondes.

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Chapitre final de la trilogie Machiko Noguchi, AVP : Troisième Guerre des Mondes est scénaristiquement à la hauteur des deux chapitres précédents, une véritable réussite : La maîtrise de Randy Stradley sur l’univers qu’il a créé plus d’une décennie plus tôt est admirable.
Encore une fois le scénariste apporte de nouveaux éléments et livre un récit novateur, plein de nouvelles idées, rythmé et intéressant : Carton plein donc niveau histoire pour cet ultime chapitre qui porte bien son nom, nous livrant des scènes de guerre dantesque opposant Predators, Aliens et humains.
Si du point de vue de l’histoire,  AVP : Troisième Guerre des Mondes tient toute ces promesses avec son récit de massacre galactique gigantesque, niveau dessin et bien, c’est une autre paire de manches… Comme dit plus haut, c’est donc Rick Leonardi qui s’y atèle et autant être franc d’emblée : C’est mauvais.
Dés la première apparition d’un Predator et d’un Alien, le constat est édifiant, le dessinateur n’était pas taillé pour dessiner ce genre de récit. Son trait est imprécis, limite brouillon, certaines planches sont désespérément vides de décors, les personnages sont à peine détaillés (surtout lorsque l’on sait que les Aliens et les Predators, de même que les Marines Coloniaux sont des personnages très graphiques demandant une maîtrise certaine des détails) et les lacunes de l’artiste ne font que s’aggraver au fur et à mesure du récit, gâchant la lecture de façon très désagréable.

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Bilan en demi-teinte donc pour ce chapitre final  : Randy Stradley maîtrise à merveille son univers, le récit est très réussi mais est parasité par des dessins à peine acceptable. Leonardi n’a pas l’étoffe d’un Phil Norwood ou d’un Mike Manley et c’est bien dommage.

Partie 2  : Les autres comics AVP

Suite aux deux premières mini séries AVP, Dark Horse va bien comprendre que le filon rapporte et va mettre en branle d’autres séries estampillées AVP, entre one shots, mini séries et autres numéros spécials et annuals, voici une rapide présentation de deux autres comics AVP auxquels je vous conseille de jeter un œil.

Aliens / Predator  : Deadliest of the Species (7)

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L’un des comics AVP les plus ambitieux  : Mini-série en 12 numéros, écrite par la superstar Chris Claremont et dessinée par Jackson Guice et Eduardo Barreto sur des couvertures de John Bolton, Deadliest of the Species raconte l’histoire de Caryn Delacroix, une jeune femme vivant recluse sur une planète idyllique : Mariée à un riche industriel, sa vie n’est faite que de détente et réceptions mondaines.
Mais quelque chose ne va pas dans sa vie sans qu’elle sache vraiment quoi : Chaque nuit, ses rêves sont agitées et rythmées par des récits de chasses en compagnie de géants extra-terrestres. La découverte sur sa propre planète de cadavres aux ventres explosés vont vite lui faire revenir des souvenirs enfouis, Caryn n’est peut être pas la femme qu’elle croit être…

Récit très riche, plus long qu’à l’accoutumée, Deadliest of the Species est une franche réussite que je conseille assurément, surtout aux fans de Chris Claremont qui découvriront une nouvelle facette du scénariste.

Aliens Vs Predator  : Eternal (8)

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Mini-série en quatre numéros écrite par Ian Edginton et dessinée par Alex Maleev.
Alors qu’elle enquête sur le maintien de la paix dans un petit pays d’Afrique, une journaliste assiste impuissante au massacre de la délégation par des êtres invisibles et surarmés. Survivant miraculeusement à l’attaque, elle commence une enquête qui la mènera jusqu’au Japon sur les traces d’un richissime industriel âgé de 700 ans se servant de la technologie Predator pour assurer sa longévité. Mais dans le vaisseau qu’il a volé aux chasseurs, l’industriel en question va découvrir une mystérieuse cargaison qui risque de signifier sa perte  : Des xénomoprhes.

Comic très original, bien écrit et superbement dessiné par un Alex Maleev au top de sa forme, Eternal est une très bonne lecture sortant des sentiers battus et se différenciant des autres productions en traitant les Aliens et Predators comme ils sont dans les films : Les Predators restent ces êtres mystérieux, sombres et impressionnants et les Aliens des créatures redoutables et violentes. Un très bon moment de lecture.

Partie 3  : Crossovers

Des crossovers avec les Aliens et les Predators, il y en a eu beaucoup : Sans en faire une liste exhaustive, les xénomorphes et les yautjas ont croisé bon nombre de personnages issus d’univers de comics divers et variés : Des super héros DC Comics (La trilogie Batman Vs Predator, Superman Vs Aliens ou encore Justice League Vs Predator pour ne citer que quelques exemples parmi d’autre…), les WildCATS, aux improbables Tarzan Vs Predator ou encore Archie Vs Predator, la liste est longue mais les crossovers réunissant Aliens, Predator et d’autres personnages issus d’un autre univers est plutôt rare et là où un simple crossover peux donner des résultats plutôt satisfaisants simplement (notamment les excellents Batman Vs Predator, Superman Vs Aliens ou Judge Dredd Vs Aliens : Incubus), ce genre de crossover géant est un exercice risqué, certains ont quand même tenté l’expérience… Petit tour d’horizon de ces raretés, souvent à éviter…

Witchblade / The Darkness / Aliens / Predator  : Overkill (9)

Étant moi-même un grand fan des studios Top Cow et de leurs productions, qu’elle ne fut pas ma joie de découvrir ce crossover géant  ! Et rapidement j’ai déchanté…

L’histoire d’Overkill est simple, surtout parce qu’elle a surtout un furieux air de déjà-vu : Lors d’une canicule à New York, une guerre des gangs opposant italiens et jamaïcains fait rage et la police est débordée… Sara Pezzini, détentrice de la Witchblade, une arme symbiotique ancestrale et officier de police à New York est sommée ainsi que ses collègues de régler au plus vite cette guerre des gangs. Elle fait donc appel à une de ses connaissances, Jackie Estacado, mafieux notoire et héritier du Darkness, un pouvoir mystique surpuissant. Ils vont s’allier et découvrir qu’en plus de cette guerre des gangs, un mystérieux géant sème des cadavres dans son sillage en utilisant de monstrueuses créatures comme chien de chasse.

Niveau scénario, comme vous pouvez le constater, pas de secrets : Il ne s’agit qu’un bête décalcomanie du scénario du film Predator 2… Niveau originalité on repassera donc, d’autant plus que cet ersatz de scénario est signé Paul Jenkins qui soyons franc, nous a déjà habitué à beaucoup mieux.
Par contre, si il y a un point indéniable pour lequel Overkill n’est pas critiquable, ce sont ces dessins, absolument magnifiques, ils ont été réalisé à six mains par une équipe de choc : Tout d’abord Joe Benitez, la star montante de l’époque chez Top Cow, Brian Ching et surtout le beaucoup trop rare Clarence Lansang. Overkill c’est un déluge visuel absolument épatant, qui rien que pour ses dessins vaut véritablement le détour.

Un livre somme toute intéressant, surtout pour ses dessins sans pareils.

Witchblade / The Darkness / Aliens / Predator  : Mindhunter (10)

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Alors que Top Cow s’est chargé de Overkill, Dark Horse publie Mindhunter quelques mois plus tard avec ce second tome de ce quadruple crossover.

Alors qu’elle fait un cauchemar concernant les Aliens et ses souvenirs de l’enfer que fut la folle journée de Overkill (voir plus haut), Sara Pezzini se réveille en stase en compagnie de Jackie Estacado sur une mystérieuse station spatiale.
A leurs réveils, ils découvrent qu’une version futuriste de Kenneth Irons (le pire ennemi de Witchblade) tente d’infecter la terre en y envoyant des Aliens. Loin d’être d’accord, Sara Pezzini et son acolyte se mettent en marche pour contrecarrer les plans du personnage.
Mais rien ne va plus quand un groupe de chasseuses Predator débarquent elles-aussi sur la station spatiale et qu’un Alien féconde un des démons du Darkness, enfantant une créature surpuissante et redoutable, visiblement indestructible.

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La version Dark Horse de ce crossover géant est quand même un peu plus fouillé niveau scénario et se permet plus de choses, notamment en apportant tout un lot de concepts et de nouveautés : On y aperçoit pour la première fois clairement des femelles Predator (Big Mama, la femelle Predator de Deadliest of the Species n’ayant pas un physique très différent de celui des mâles) et on fait la connaissance d’un des hybrides Alien les plus redoutables, le terrible Darkalien.
Néanmoins, le scénario ne court pas après l’originalité et cette histoire d’industriel véreux cherchant à utiliser les Aliens est un peu le genre de scénario redondant dans les comics Aliens et ça a souvent était fait, de manière plus intelligente d’ailleurs (voir par exemple le très bon AVP : Eternal de Ian Edginton et Alex Maleev, cité plus haut). L’histoire en elle-même donc, sans casser trois pattes à un canard, se laisse lire. Niveau dessin, Mel Rubi livre une prestation honorable, même si son style, je trouve, légèrement cartoon ne colle pas vraiment à ce genre de récit.
Plus intéressant que Overkill grâce à son scénario un peu plus ambitieux, Mindhunter reste malgré tout une lecture assez anecdotique, à réserver aux fans purs et durs d’une ou des 4 licences concernées.

Aliens Vs Predator Vs The Terminator (11)

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Affiche de rêve, il aura quand même fallu de nombreuses années à Dark Horse avant de se faire s’entrechoquer trois de ces plus grosses licences cinématographiques. Est-ce que l’attente en valait la chandelle ? Réponse maintenant.

Dans le futur, l’androïde Annalee Call a rejoint un groupe clandestin de rebelles et de pirates dont le but est contrer les tentatives de compagnies ou de conglomérats de nuire à la race humaine.
C’est ainsi qu’elle apprend qu’un scientifique travaille actuellement sur des hybrides d’Aliens  ! Avec le souvenir encore très présent du désastre de l’Auriga (voir le film Alien Résurrection), Call se met en tête de retrouver Ripley 8, le clone d’Ellen Ripley, afin de profiter de ses capacités liés aux Aliens. Call réussi à la convaincre et lors de leur première investigation, il découvre que le scientifique en question est en fait un robot de type jusque là inconnu. En fouillant la mémoire de ce robot, Call y découvre une vérité dissimulée depuis des années par les militaires régnant depuis sur Terre : Le monde ne fut en fait pas détruit par des catastrophes nucléaires mais par une guerre opposant hommes et machines nommée Guerre du Jugement Dernier ! Heureusement, les humains ont gagnés mais avant de perdre, Skynet, l’ordinateur commandant les machines, a envoyé des Terminators autonomes un peu partout sur Terre dont le rôle est de s’intégrer parmi les humains et de saisir la moindre occasion de les exterminer. Ce scientifique était un de ces Terminators. Dans le même temps, une bande de Predators aborde et dévaste le centre de recherche et kidnappe Ripley 8.

30Même si l’idée de départ est plutôt bonne et fonctionne assez bien (lier l’univers du film Alien Résurrection à celui de Terminator), à environ les deux tiers, le récit se perd dans un déluge d’action débridée un peu navrant pour se conclure sur une fin bâclée. De plus, l’histoire, même si elle emprunte beaucoup d’éléments de Alien Résurrection est principalement basée sur la mythologie Terminator, les Aliens y font limite de la figuration et que dire des Predators, dont on peine à vraiment saisir la présence dans l’histoire.
Malgré un pitch de départ intéressant, le scénariste Mark Schultz offre une histoire bancale, gâchée par une fin classique assez décevante de classicisme. Aux dessins c’est de nouveaux Mel Rubi qui s’y colle et j’avoue que son travail est bien plus réussi que sur Mindhunter, les personnages de Alien Résurrection ressemblant à merveille aux acteurs du film.

Malheureusement, encore un crossover qui ne tient pas toutes ces promesses, malgré des intentions plus que louables.

Superman & Batman Vs Aliens & Predator (12)

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Après s’être frottés indépendamment de leur cotés aux Aliens et aux Predators, Batman et Superman se retrouvent unis pour affronter les terribles xénomorphes et les belliqueux yautjas. Affiche enthousiasmante, artistes chevronnés aux commandes, ce crossover géant sera t’il enfin l’exception qui confirme la règle  ? Pas sûr…

Alors qu’ils enquêtent chacun de leurs cotés dans leurs villes respectives de Gotham City et Metropolis, Batman et Superman se retrouvent confrontés une nouvelle fois aux Predators. Leurs investigations les conduisent tout deux en Amérique du sud où ils découvrent une colonie visiblement pacifique de Predators vivant dans une cité souterraine à proximité d’un volcan, ladite citée étant protégée par des Aliens faisant office de chiens de garde. Seulement, il y a un hic : Le volcan est agité de séismes, l’éruption est proche et les Predators ont en fait attiré Superman dans leur repaire afin de solliciter son aide. Ni une ni deux, Batman et Superman élaborent un plan afin de renvoyer ces Predators « Pacifiques » chez eux, mais la réalité est en fait tout autre et l’altruisme des deux héros va bientôt se retourner contre eux…

Là encore, le plus gros défi est de faire coexister quatre personnages ensemble en leur donnant une importance égale : Malheureusement, Mark Schultz ne réussi pas vraiment à s’en tirer. Batman et Superman sont de toute évidence deux personnages qui fonctionnent très bien ensemble, les récits les réunissant étant la plupart du temps très réussis, donc pas de soucis en ce qui concerne les deux super-héros, non, ici, même si les Predators sont bien représentés, ce sont les Aliens qui pâtissent une fois de plus d’une exploitation à peine esquissés.
Les xénomorphes sont ainsi réduits à l’état de vulgaire chair à canon, leur présence ne servant qu’à justifier des scènes de castagne. L’histoire est de plus assez prévisible et vire parfois même au grand n’importe quoi (le combat final entre Superman et la Reine Alien). J’avoue avoir été assez déçu par la seconde moitié du récit, même si le pitch de départ laissait augurer le meilleur.

Niveau dessins, là par contre, c’est l’extase : Aux commandes visuelles de ce crossover, on retrouve l’artiste numérique Ariel Olivetti qui fourni une prestation absolument ébouriffante, chaque planche étant une véritable merveille et au final, les dessins sont en fait et surtout le plus gros avantage de ce crossover, dommage…

A suivre, dernière partie du dossier Aliens Vs Predator : Entre jeux vidéos, figurines et films (Sigh…) que vaut l’univers de AVP en dehors des comics ? Réponse le mois prochain.

1 : En 2016, Dark Horse a sorti une édition anniversaire de la série de comics originale avec la traduction de l’époque et les noms des personnages originaux, l’éditeur Wetta l’a également publiée en France la même année.

2 : Publiée en France en 1996 par Dark Horse France, l’édition française collecte également les trois prologues, ces deux tomes n’ont jamais été réédités à ce jour.

3 – 4 – 5 : Publiée en France dans les tome 3 et 4 de Aliens Vs Predator, intitulés War

6 : Publié en France par Soleil US en 2010, deux tomes

7 : Publié partiellement en France chez l’éditeur Le Téméraire sous le nom Aliens / Predator   Espèces Meurtrières, seulement un tome fut publié avant que l’éditeur ne fasse faillite.

8 : Publié en France par Wetta en 2008

9 : Publié en France par Semic dans les magazines Darkness Hors Série 3 et Witchblade Hors série 6, jamais réédité.

10  : Publié en France par Semic dans le magazine Witchblade Hors série 7 puis par Soleil US en 2012

11  : Publié en France par Wetta en 2007

12  : Publié en France par Soleil US en 2010

 

Un commentaire sur “Les Jeudis de l’Angoisse (des comics) # 27

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