Les Jeudis de l’Angoisse (des comics) # 26

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Aliens Versus Predator : 1ère partie

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En tant que fan, on a souvent des rêves de récits, d’affrontements ou de rencontres inopinées entre diverses créations d’horizons parfois différents voire totalement opposés. Dans le langage des connaisseurs, des fans, ces récits portent un nom : Crossovers.
Ce terme, dont l’utilisation était autrefois réservé uniquement à un cercle restreint d’initiés (principalement lecteurs de comics) est maintenant passé dans le langage courant, englobant des rencontres ayant lieu dans tous les médias de divertissement, que ce soit au cinéma, dans les séries télévisées ou les jeux vidéos.

Aimées ou détestées, ces œuvres font souvent figures de récits opportunistes, créés pour extorquer de l’argent aux fans d’une ou des deux licences concernées à grand renforts d’affiches ou de couvertures tapageuses. Peu de ces crossovers ont marqué l’histoire de leurs médias respectifs, les seuls restant dans les mémoires sont, soient les premiers de leur genre (les emblématiques Superman / Spider-Man et X-Men / Teen Titans par exemple), soit ceux qui ont mis longtemps à se concrétiser (l’arlésienne JLA / Avengers).
Les autres cas sont ceux à la portée allant au-delà de leur média d’origine, à l’idée, l’image et l’impact qui parle même au grand public : Frankenstein rencontre Le Loup-Garou, King Kong contre Godzilla, Robocop VS Terminator et… Aliens VS Predator.

Aliens Vs Predator, c’est pour moi un fantasme de gosse : Ceux qui me connaissent de près ou de loin connaissent ma passion dévorante et indéfectible pour l’univers créé par Ridley Scott dans le premier film Alien.
Dès mon premier visionnage de ce film aujourd’hui culte et mythique, je me suis pris d’une passion dévorante pour cet univers sombre, étouffant et claustrophobique, mélange de science-fiction pure et d’horreur malsaine, et de son monstre.

Cristallisation de tout le génie créatif du peintre suisse Hans Ruedi Giger, l’Alien est devenu aujourd’hui une figure emblématique de l’imaginaire collectif et de la science-fiction moderne, à la fois redoutable, effrayante et attirante.
Visuellement, l’Alien est pour moi d’un génie plastique quasi-parfait : Son apparence et ses attitudes en font un monstre séduisant, agréable à regarder tout en étant laid et menaçant. Le monstre parfait.

1L’Alien classique

A contrario et assez bizarrement, la première vision de Predator me terrifia là ou celle d’Alien me fascina. A peine âgé d’une douzaine d’année, ce colosse extra-terrestre sanguinaire m’effraya énormément, tellement que je dû attendre de nombreuses années avant d’avoir le courage de le revisionner une seconde fois et de le découvrir avec un œil beaucoup plus mature, admiratif et fasciné.

Comme pour Alien, ce géant humanoïde au faciès improbable, mélange entre un crabe, un serpent et une pieuvre, issu de l’esprit du génial Stan Winston, marqua également durablement mon esprit et mon imaginaire.
De croque-mitaine ayant marqué mon enfance, le Predator devint une des autres figures marquantes de ma jeunesse et est encore aujourd’hui pour moi un monstre terriblement attirant de par son coté animal, ses attitudes et bien sûr son aspect.

2Un Yautja, équipé pour la chasse

Alien et Predator, sont pour moi bien plus que des monstres : Ce sont des films, des univers, des mondes qui me fascinent et me passionnent toujours autant et cela plus de vingt ans après que je les ai connus.

Avant de parler de Aliens Vs Predator plus en détail, intéressons-nous aux deux parties, à commencer par les Aliens.

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Apparus pour la première dans le film Alien, Le Huitième Passager de Ridley Scott en 1979, les Aliens sont depuis des créatures emblématiques du cinéma fantastique, immédiatement reconnaissables de part leur apparence particulière, même quelqu’un qui n’a pas ou peu vu l’un des quatre films les reconnait sans peine.
L’histoire du premier film se passe dans le futur, un vaisseau cargo appelé le Nostromo est forcé de faire une escale sur une planète inconnue afin de répondre à un mystérieux appel de détresse. Une fois sur la planète en question, l’équipage découvre un vaisseau extra-terrestre écrasé avec à son bord une cargaison inhabituelle, de gros œufs, dont sort une créature qui attaque l’un des membres d’équipage et se fixe à son visage. La victime est ramenée à bord, la créature fixée à son visage meurt et la victime reprend ses esprits.

Durant un repas, l’infortuné est pris de spasmes : Son ventre explose et une créature en surgit. Alors que l’équipage cherche à retrouver la créature, celle-ci grandit de façon extraordinaire et commence à décimer les membres d’équipage. Dorénavant un seul objectif pour les rescapés, survivre à cet étranger, survivre à l’Alien…

Alien, Le Huitième Passager devient rapidement un film culte, de part son univers, à mi-chemin entre la science-fiction hardboiled, le film d’horreur et le huis clos. Le film devient également un phénomène grâce à sa créature, né de l’imagination du peintre suisse Hans Ruedi Giger.
Alien c’est un condensé et un mix de choses jamais vues dans le cinéma à l’époque, un film charnière, essentiel dans la culture populaire que tout cinéphile ou fan de culture pop se doit d’avoir vu.

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Si le premier film est un huis clos angoissant, le second film, piloté par l’actioner James Cameron (déjà responsable du blockbuster-bulldozer Terminator) va prendre une toute autre direction en proposant en 1986 un film guerrier, bourré d’action et donc radicalement différent de son aîné.
Aliens commence 57 ans après le premier film, Ellen Ripley, seule survivante du Nostromo est retrouvée en stase dans son vaisseau de secours, dérivant dans l’espace. A son réveil, personne ne croit à son histoire de monstre spatial et Ripley reste seule avec ses cauchemars… Jusqu’à ce que la compagnie Weyland Yutani la contacte pour qu’elle prenne part à une mission de secours sur la planète LV-426, cette même planète où elle et son équipage ont trouvé et ramené à bord la terrifiante créature.
Le contact avec la planète récemment colonisée est rompu et la compagnie Weyland Yutani souhaite y envoyer une escouade de Marines pour y enquêter. Après de nombreuses hésitations, Ripley fini par accepter.
Une fois arrivés sur la planète coloniale, Ripley et les Marines y découvrent des installations désertes, tous les habitants ayant mystérieusement disparu, la seule survivante étant une petite fille pas très loquace, parlant de l’existence de « monstres ».
Après une petite recherche, les habitants sont localisés près de processeurs atmosphériques (des installations servant à rendre l’atmosphère des planètes respirable).
Arrivés sur place, les Marines sont en partie décimés par une horde d’Aliens et forcés de se replier. De plus, sans entretien, les processeurs atmosphériques sont en surchauffe et leur explosion prochaine rasera l’intégralité de la colonie : Double menace pour nos pauvres rescapés, d’autant plus qu’ils n’ont plus moyen de regagner leur vaisseau resté en orbite, les Aliens ayant détruit leur navette…
Encore une fois, Ripley se retrouve prise au piège avec les terribles xénomorphes et doit leur survivre.

Aliens, Le Retour marque un nouveau départ dans la franchise : Contrairement au premier film qui se suffisait plus ou moins à lui-même, Aliens, Le Retour développe clairement un univers étendu et laisse des pistes pour élaborer des histoires annexes : La compagnie Weyland Yutani, le système de nid Alien, les Marines, autant de points qui permettent de développer un univers étendu et imaginer des histoires se passant dans cet univers.

Je ne parlerai que rapidement de Alien 3 et Alien Résurrection, ces deux films étant sortis après la publication de Aliens Vs Predator, le comic n’en reprend quasiment aucun élément.

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Alien 3 sort en 1992 et est réalisé par David Fincher.
Suite aux événements de Aliens, Le Retour, les trois survivants, Ripley, Hicks et Newt se reposent en hyper-sommeil, de retour vers la Terre. Mais durant leur sommeil, un incendie a lieu dans le vaisseau et leur capsule de survie est expédiée dans l’espace, s’écrasant sur Fiorina Fury-161, une planète carcérale.
A son réveil, Ripley constate qu’elle est la seule survivante, ses deux compagnons ayant péri dans le crash et qu’elle a ramené avec elle un Alien. La créature va dés lors commencer à massacrer les prisonniers de la planète.
Alien 3 marque le retour du concept de la créature unique, à l’image du premier film. Alien 3 va malheureusement être profondément marqué par un development hell qui va empoisonner son tournage, considéré par David Fincher comme le pire de sa carrière (1).
Je ne vais pas entrer dans les détails, mais en résumé, alors que la post-production était terminée et le tournage sur le point de commencer, les producteurs ont tout stoppé, demandant à ce que le script soit intégralement réécrit et le réalisateur changé.
Le jeune David Fincher a alors dû s’imposer et reprendre en catastrophe un film qui n’était pas le sien. Il s’en sort malgré tout avec les honneurs, livrant un film esthétiquement admirable, claustrophobique et gothique. Le film sera sublimé lors de sa version director’s cut, sortie en 2003.

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Alien Résurrection quand à lui sort en 1997 et est réalisé par le français Jean-Pierre Jeunet sur un scénario de Joss Whedon.
Suite à sa mort sur Fiorina Fury-161, Ripley est clonée par une équipe de scientifiques militaires afin que l’on extrait l’embryon de Reine Alien qu’elle porte en elle.
Un clone de Ripley surnommé Numéro 8 «naît» alors et un embryon d’Alien en est extrait, la reine commence à pondre et des Aliens sont élevés en laboratoire.
Mais des Aliens réussissent à s’échapper du laboratoire et commencent à semer la terreur sur le vaisseau militaire. En même temps, une bande de pirates de l’espace abordent le vaisseau pour commercer avec les militaires, se retrouvant du même coup coincés sur le vaisseau en compagnie des Aliens.

Alien Résurrection est en soit un film plutôt réussi : Esthétiquement, le film est irréprochable mais pêche par un scénario largement en dessous des trois films précédents : Prévisible et parfois abracadabrantesque, Alien Résurrection tient plus de la série B de luxe que du véritable film de science-fiction.
Contrairement à Alien 3, le tournage de Alien Résurrection se passe bien mais le film ne sera pas le succès escompté par la Fox, mettant du coup l’éventualité d’une suite au point mort…

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Pour finir, il existe un spin-off à la série de films Alien, Prometheus, réalisé par Ridley Scott et sorti le 30 mai 2012 en France.
Prometheus s’intéresse plus précisément aux ingénieurs, les extra-terrestres dont on aperçoit le cadavre momifié d’un des leurs dans le premier film Alien.
Je ne m’attarderai pas sur Prometheus dans cet article, le film étant sorti récemment, les nouveaux éléments qu’il apporte ne furent inclus dans la chronologie des comics Aliens et Predator que dans l’anthologie Fire & Stone (Le Feu et la Roche en France). Fire & Stone étant une sorte d’event/reboot des comics Aliens, Predator, AVP et par extension Prometheus, il serait plus adapté d’en parler dans un article consacré à cette anthologie, anthologie d’assez bonne qualité soit-dit en passant.

Les Aliens  : Les créatures, leurs cycles de vie.

(Note  : Il s’agit ci-dessous d’une description des Aliens tels qu’ils sont dans l’univers étendu.)

Les Aliens sont des créatures extra-terrestres aux origines nébuleuses : On ne sait pas grand chose sur eux (tout du moins dans les films, les comics étant beaucoup plus explicites sur la question de leurs origines), ont sait juste que ce sont des créatures obsédées par leur expansion, vivant dans une structure de nid, dirigés par une créature imposante appelée « Reine ».
Les Aliens ont une hiérarchie similaire à une ruche ou une fourmilière : Tous les Aliens vivent et meurent pour la Reine, étendre et faire prospérer le nid est leur seule et unique motivation.

La Reine pond des œufs, de ces œufs sortent des petites créatures arachnide appelées Face Hugger qui s’accrochent aux visages de leurs victimes et pondent dans leur appareil digestif un embryon qui une fois arrivé à maturité sort du corps de l’hôte en lui explosant la cage thoracique.
Une petite créature ressemblant vaguement à un serpent nommé Chest Burster naît, ladite créature mute rapidement à l’aide d’un cocon en Alien adulte.
Pour ce qui est de la reine, il faut que l’hôte soit fécondé par un Face Hugger spécial, plus imposant et physiquement différent des autres, la croissance de ce Face Hugger dans l’hôte est plus longue, l’Alien qui en naît est un Prétorien, un Alien plus grand et robuste que les guerriers Alien de base.
Le prétorien est chargé de veiller sur la Reine et prendre sa place au cas où celle-ci est tuée.
Il faut également savoir que les Aliens sont tous liés par un lien télépathique, si un Alien est suffisamment éloigné de son nid et que le lien télépathique est rompu, n’importe quel Alien peut muter et devenir un prétorien puis une Reine.

8Les différents Aliens d’un nid

La hiérarchie du nid se présente donc ainsi :
– La caste la plus basse est le drone, il s’agit d’Aliens s’occupant du nid : Ils déplacent les œufs vers les hôtes et prennent soin de la Reine, ils construisent également la structure du nid en secrétant une résine. Ils naissent d’hôtes génétiquement inférieurs, généralement des animaux.
– Le runner est un alien au physique élancé, rapide et qui à la capacité d’adhérer aux murs : Il sert d’éclaireur, c’est lui qui repère les proies éventuelles et ramènent les hôtes au nid lorsque ceux-ci sont immobilisés. Il naît en général d’animaux au physique robuste, des gros chiens par exemple.
– Le guerrier est un Alien essentiel à la ruche, ce sont des créatures très agressives, combatives et très robustes qui peuvent même lorsque le nid à atteint une maturité suffisante, régénérer des membres perdus : Ce sont eux qui mènent les attaques contre les groupes d’éventuels hôtes ou défendent le nid.
Ils naissent en général de créatures au physique très développé, des humains ou des primates par exemple.
– Le prétorien est un Alien qu’une reine peux enfanter une fois que le nid à atteint une très grande maturité : Il s’agit d’un Alien de grande taille, bipède, dont le rôle est de protéger la reine et au cas où celle-ci meurt, muter afin de la remplacer.
Un prétorien peut naître de n’importe quel hôte, la seule condition étant que le Face Hugger soit un Face Hugger de type « Royal ».

8-5Un prétorien, dans le jeu vidéo Aliens Vs Predator (2010)

– La Reine : Elle est unique, il ne peut exister qu’une seule reine dans un nid. La plupart du temps la Reine est recluse au fond du nid et passe tout son temps à pondre des œufs. Néanmoins, si son nid est menacé, elle peut sortir du nid et participer aux attaques. C’est une créature physiquement très puissante, rapide et agressive. Elle est également plus intelligente que les autres Aliens, elle peut comprendre le fonctionnement de mécanismes simples et élaborer des stratégies d’attaque.

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Une Reine Alien

Les cas spéciaux  :
– Les Aliens Pure Breed : Ces Aliens peuvent être créées une fois que le nid à atteint une grande maturité. Les Prétoriens et la Reine sont des pure breed, mais les prétoriens peuvent également muter dans d’autres types d’Aliens pure breed, notamment les Carriers, des Aliens servant à déplacer des Face Huggers en grande quantité ou les Ravagers, des guerriers Aliens gigantesques battis pour l’attaque.
– Les impératrices : La reine peut aussi évoluer : Après avoir atteint une grande maturité, elle gagne le stade d’impératrice : Sa taille augmente, sa peau prend une teinte plus claire et devient plus résistante enfin l’intégralité de son corps se recouvre de pointes.

10Une impératrice, dans le jeu vidéo Aliens Vs Predator (2010)

– La reine mère : Il s’agit de la plus haute évolution d’une reine Alien.
La reine mère et le seul type d’Alien a pouvoir engendrer d’autres reines, elle peut également entrer en contact télépathiquement avec les autres Aliens et même d’autres races d’êtres vivants, même les humains et les contrôler, les humains contrôlés par la reine mère sont surnommés « Infectoïdes », ces humains se conduisent de façon basique, un peu à la manière des zombies dans la culture populaire.

11La reine mère dans le comic Aliens : Earth War

La reine mère ne peut pas se battre, elle est dépourvue de bras et ses déplacements sont limitées. Elle est protégée par des Aliens spécifiques surnommés Paladins, des Aliens de grande taille à mi-chemin entre le drone et le prétorien.

12Un paladin (Dessin de John Bolton)

– Les hybrides : Il s’agit d’Aliens nés d’hôtes spéciaux, comme d’autres races extra-terrestres ou d’animaux ayant des caractéristiques physiques différentes des hôtes habituels. Le plus connu est le Predalien, un Alien naît de la fécondation d’un Yautja.
D’autres sont aussi déjà apparus, notamment dans les comics comme l’imposant Alien-Crocodile (Batman/Aliens) ou le Jockalien (Aliens Apocalypse : The Destroying Angels), un Alien né de la fécondation d’un Ingénieur, une autre race d’extra-terrestres et plus récemment la Vampire Queen, une Reine Volante Alien enfanté d’un vampire (Vampirella/Aliens).

SWPTP PG 127-166p1 PG 17Un Predalien (Dessin de Phil Norwood)

– Les Aliens génétiquement modifiés : Il s’agit d’Aliens créés en laboratoire, ces Aliens ont été créés par des scientifiques ou ont muté suite à des radiations, volontaires ou accidentelles.
Les plus connus sont les Aliens du film Alien La Résurrection, mais ils en existent beaucoup d’autres, notamment le Roi Alien (Aliens : Rogue), les K-Series (Aliens Vs Predator : Extinction), le Raven (Aliens : Colonial Marines) ou même le Xenoborg, un Alien cybernétiquement modifié (Aliens Vs Predator). La liste est longue…

14Les Aliens K-Series (Jaunes) affrontant des Aliens réguliers (Noirs) dans le jeu Aliens Vs Predator : Extinction (2003)

Les Aliens conservent certaines des caractéristiques physiques de leurs hôtes, par exemple si un Alien féconde une créature volante, il y a de grandes chances que l’Alien soit pourvu d’ailes à sa naissance.

Physiquement les Aliens mesurent environ deux à trois mètres selon les spécimens, la Reine mesurant environ cinq à six mètres, voir plus selon son âge et sa maturité.
Les Aliens ont une partie de leur squelette à l’extérieur de leur corps, ceci faisant office de bouclier naturel contre les attaques physiques, de plus, leur sang est un acide hautement corrosif, même morts ou blessés ils restent donc des menaces.
Ce sont des créatures très douées pour la dissimulation, se cachant dans des espaces clos et sombres pour attaquer de façon furtive. Les Aliens ne tuent que lorsqu’ils sont obligés, généralement pour se défendre et plus généralement immobilisent leurs proies pour les ramener au nid afin que la Reine les féconde.
Les Aliens sont dépourvus d’yeux et d’oreilles, ils se déplacent à l’aide d’un sonar similaire à celui des chauves-souris et repère leurs proies grâce aux phéromones que celles-ci dégagent. Leur organisme est également très résistant, ils peuvent vivre dans des conditions climatiques extrêmes et peuvent également survivre sans problème dans le vide de l’espace.

Les présentations avec les Aliens étant faites, passons maintenant aux chasseurs extra-terrestres, les Predators !

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Le premier Predator apparaît dans le film du même nom en 1987, il s’agit d’un extra-terrestre d’apparence humanoïde, de grande taille, doté d’une force et d’une agilité largement supérieure à celle des humains. Il est aussi lourdement armé et équipé de différentes armes blanches ou à feu.
Les Predators sont comme les Aliens, des créatures devenues depuis des emblèmes du cinéma fantastique, ils sont les personnages centraux de trois films, sortis entre 1987 et 2010.

Dans le premier film, dans les années 80, un commando de mercenaires envoyés en mission dans la jungle amazonienne est pris pour cible par un Predator, qui va décimer l’équipe de combattants un à un et ce malgré leur entraînement et leur armement. Le seul survivant de l’équipe finira par le battre, et une fois vaincu, le Predator déclenchera un système d’auto-destruction.
Predator devient instantanément un film culte : Son mélange d’action, de thriller et d’horreur en fait un genre à lui tout seul.

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Predator 2 sort en 1990 et reprend la même trame scénaristique que le premier opus, tout en délocalisant l’action : Cette fois-ci, un Predator chasse en plein Los Angeles durant une canicule et prend pour cible un officier de police interprété par Danny Glover.
De la jungle amazonienne, on passe donc d’une jungle de béton. Le film est scénarisé par Jim et John Thomas, déjà auteurs du script du premier film. Les deux scénaristes vont en profiter pour utiliser des idées du premier film laissés à l’abandon comme le duel final dans le vaisseau Predator.

Spectacle honorable, Predator 2 souffre malheureusement de plusieurs défauts, notamment un scénario plus faiblement écrit que son prédécesseur, des idées et personnages mal exploitées (le groupe du gouvernement chassant le Predator) et des acteurs en roue libre, notamment Gary Busey.
Le film comporte néanmoins des scènes d’anthologie comme la descente du Predator dans le penthouse, la mort de King Willie, la scène du métro ou bien entendu la scène finale.

L’autre point intéressant de Predator 2 c’est que contrairement au premier film, la mythologie Predator va considérablement s’étoffer  : On en apprend beaucoup sur le Predator, ses habitudes et ses coutumes.

Le cas du crane d’Alien : Beaucoup de personne croient, à tort, que l’idée de base de Aliens Vs Predator vient de la fameuse scène finale de Predator 2, durant laquelle Harrigan, le personnage interprété par Danny Glover, voit dans le vaisseau Predator un mur de trophées comportant, entre autres, un crane d’Alien.
C’est faux, car le premier numéro du comic Aliens Vs Predator a été publié alors même que le film Predator 2 était encore en tournage, la présence de ce fameux crane d’Alien est d’ailleurs un clin d’œil direct à ce comic, que lisait l’équipe du film durant le tournage, comme le révélera plus tard l’équipe des effets spéciaux dans les bonus du DVD.
De plus, ont sait depuis que l’équipe de Predator 2 n’était absolument pas au courant de la sortie du comic et qu’ils l’ont découvert en même temps que les lecteurs, lors de la publication du premier numéro.

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Predators est un spin-off de la série de films Predator, produit par Robert Rodriguez (Desperado, Une Nuit en Enfer, Sin City) et réalisé par Nimrod Antal, le film sort le 7 juillet 2010 aux États Unis et le 14 juillet 2010 en France.

Le film raconte l’histoire d’un petit groupe de criminels, soldats et mercenaires que rien ne rapproche, hormis le fait de se retrouver tous ensemble sur une planète éloignée.
Cette planète se révèle être en fait une réserve de chasse et le petit groupe se retrouve à la merci d’un trio de Predators bien décidés à les décimer un par un pour en faire leurs trophées.

Film ambitieux, Predators accumule malheureusement certaines lacunes qui gâche un peu le spectacle : Déjà, le scénario souffre de gros problèmes d’écriture, certaines scènes sont illogiques, certains personnages de prime abord intéressants disparaissent trop rapidement et des idées et concepts abordés sont rapidement éludés.
Même si le film comporte des scènes bien pensées (l’attaque des « chiens » de chasse, le combat au katana, le duel final) et de nouvelles idées (le duel entre clans rivaux, une nouveau type de Predator, entre autre), le film a plus l’aspect d’une série B de luxe surfant sur la nostalgie du premier film.
C’est bien dommage car le film avait, de part son concept de base, la possibilité de vraiment donner un nouveau souffle à la saga.

Les Predators : Ce qu’ils sont, leurs coutumes et leurs traditions.

(Note : Comme pour les Aliens, il s’agit ci-dessous d’une brève présentation des Predators tels qu’ils sont dans l’univers étendu.)

18Le Predator du premier film, un « Blooded »

Les Predators (ou Yautjas dans leur langue) sont des extra-terrestres humanoïdes nomades, allant de planète en planète pour s’adonner à des rituels de chasse.

Les Yautjas sont des êtres de grandes tailles, plus de 2 mètres en général, dotés d’une grande force physique et d’une agilité largement supérieure à celle des humains. Physiologiquement, ont sait que leur vue est très limitée et nécessite un appareillage particulier, en tout cas sur les planètes comportant un soleil jaune, comme la Terre, enfin, ils peuvent vivre des centaines d’années.
Leur sang est vert fluorescent et leurs « cheveux » de longues tentacules inertes qui s’allongent selon l’âge (2).
Les Predators se reproduisent visiblement comme les humains, des femelles Yautjas ayant déjà étaient aperçues ou mentionnées (notamment dans les comics AVP : Deadliest of the Species, Witchblade/Darkness/Aliens/ Predator : Mindhunter ou encore Batman & Superman Vs Aliens & Predator et dans l’adaptation en roman du premier film Alien Vs Predator).
La vie des Yautjas est essentiellement basée sur un rituel de chasse rigoureux et des codes et traditions très élaborés et précis : Arrivé à un certain âge, un jeune Predator (Young Blood) doit tout d’abord passer un rituel de passage en chassant une proie dite « honorable », il se rend alors dans un lieu précis et doit revenir vivant de cette chasse avec un trophée, le jeune chasseur passe alors à l’age adulte et peut ainsi participer à des chasses avec les autres adultes, il gagne ainsi le rang de « Blooded » (les trois jeunes Predators du premier film Alien Vs Predator sont, par exemple, de jeunes chasseurs venus passer ce rituel).

Les Yautjas sont séparés en plusieurs clans rivaux, dirigés par des chefs surnommés Elder (Anciens) ou parfois Clan Leader, les leaders sont désignés durant des joutes à mains nues opposant des yautjas postulant pour ce statut.
Il y a aussi des chefs intermédiaires, des chasseurs plus expérimentés surnommé Elite, qui peuvent diriger des chasses en l’absence des Leader. Un yautja gagne le statut d’élite après avoir rapporté un trophée glorieux.
Enfin il faut savoir que plus il prend de l’importance et de l’expérience en évoluant dans son clan, plus un Yautja se voit privé d’armes et d’équipements, jusqu’à parfois n’en avoir plus qu’une seule, son expérience devant pallier à ces armes : Ils gagnent alors le statut de maître (Master) avec le nom de son arme de prédilection : Par exemple un yautja qui aura choisi la lance gagnera le statut de Spear Master (Maître de la lance). Les Predators se réunissent en groupe, surnommés Clan.

19Le clan « Lost » du film Predator 2, avec au centre le Elder, un Young Blood à gauche et un Shaman à droite

Le plus connu de ces clans et celui des Lost Hunters, que l’ont voit à la fin du film Predator 2.
Certains clans sont particulièrement redoutés, même par les autres Yautjas : Le clan Dark Blade (reconnaissable à leurs tenues sombres, dont fait partie Scarface, le héros du jeu Predator Concrete jungle), le clan dit des « Super-Predators » (vu dans le film Predators) ou encore les Bad Blood. Le terme Bad Blood est un terme un peu générique chez les Yautjas, désignant à la fois les Yautjas ne respectant pas les traditions et les coutumes ou bien ceux qui ont été déshonorés.

Les Predators ont aussi un très grand sens de l’honneur : Ils ne tueront jamais une proie désarmée et ou sans défense, une femelle enceinte ou la progéniture d’une proie.
De plus, si on sauve la vie d’un Predator, celui-ci est redevable et doit protéger celui ou celle qui lui a sauvé la vie.

22Un Predator Bad Blood affrontant un autre Predator (Couverture du comic Predator : Bad Blood)

Il y a aussi des statuts particuliers chez les Yautjas, en voici quelques uns  :
– Les solitaires : Ce sont des chasseurs qui préfèrent rester solitaire et chasser à leur guise. Cependant, dés qu’un Yautja a choisi ce statut, il ne lui est plus possible de rejoindre un clan et il reste seul jusqu’à la fin de sa vie, il n’est pas déshonoré mais doit assumer son choix.
Ce sont généralement des Elders arrivés à la fin de leur vie qui font ce choix, on en voit un notamment dans le crossover Judge Dredd Vs Predator ou récemment dans la saga Fire & Stone, le Predator surnommé Ahab.
Les predators les plus âgés peuvent également choisir de se retirer et finir leur vie tranquillement dans une colonie, mais la plupart choisissent de devenir chasseur solitaire.

21Le solitaire Ahab, du comic Fire & Stone

– Les Shamans : Reconnaissables à leurs ornements et sceptres, ce sont des Yautjas chargés de faire respecter les traditions et rituels de chasse, malgré leur statut, ils participent aux chasses comme n’importe quel autre Predator.
L’armée Predator : Il s’agit de Yautjas lourdement armés, ils sont chargés d’intervenir lorsqu’une chasse a dégénéré et que la situation sur la planète où elle a lieu est devenue problématique, les événements de la planète LV-742 du jeu Aliens Vs Predator Extinction ont par exemple nécessité l’intervention de l’armée Predator. Wolf, le yautja du film Aliens Vs Predator : Requiem est visiblement aussi un membre de l’armée Predator.
Les femelles Predator : On en sait très peu sur elles, ont sait juste qu’elles existent. Les deux seules femelles Predator connues sont celles vu dans les comics AVP : Deadliest of the Species (surnommée Big Mama) et Mindhunter (Sister Midnight).

23Une femelle Predator (Concept art inutilisé du film Predators)

Les « grades » Predator dans un clan peuvent donc être résumés de cette façon  :

  • Young blood (jeune chasseur) avant le rituel
  • Blooded (chasseur confirmé) ayant passé avec succès le rituel
  • Hunter (chasseur de base ayant déjà participé à plusieurs chasses)
  • Elite (chasseur ayant ramené un trophée glorieux)
  • Clan Leader (chasseur ayant gagné le combat contre un prétendant à ce titre)
  • Master (souvent des Leaders expérimentés)
  • Elder (anciens)

Aux vues de l’engouement engendré par ces deux créatures au cinéma, il ne fut donc pas surprenant que l’univers des comics s’intéresse de près à ces deux monstres et à leurs univers.
Le premier qui s’y intéresse est l’éditeur de comics Dark Horse qui fort de son expérience avec les comics issue de films Star Wars, s’approprie la licence Aliens dés 1988 (3) et publie une suite au film de James Cameron dans une mini-série sobrement intitulée Aliens, idem pour Predator qui dès l’année suivante se voit également gratifié d’une mini-série. Mais, c’est une longue histoire et j’y reviendrai dans la seconde partie.

A suivre…

1 : A l’heure actuelle, David Fincher refuse encore de s’exprimer sur ce film, son absence étant d’ailleurs une des récurrences dans les bonus du film.

2 : Contrairement à une idée reçue, les « cheveux » des Predators ne sont pas des dreadlocks mais de longues excroissances, similaire à des tentacules inertes.

3 : Dark Horse a acquis les droits du second film car les droits du premier film n’étaient pas disponibles et sont d’ailleurs toujours détenus aux États Unis par Heavy Metal qui a publié l’adaptation du premier film. Depuis Dark Horse n’a pas hésité à prendre quelques libertés, certains comics comme The Alien, Aliens : Wraith ou Aliens Apocalypse : The Destroying Angels faisant directement référence au premier film. Néanmoins, depuis que Dark Horse a acquis les droits du film Prometheus, la question ne se pose plus.

 

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