Suffering Gadot !

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J’ai préféré attendre quelques jours pour digérer ma première rencontre cinématographique avec Wonder Woman. Une rencontre mi-figue mi-raisin au regard de mes espérances, son arrivée pour le moins spectaculaire mais malheureusement bâclée, et la surprise de voir pourtant que La Gadot, comme je m’amuse à l’appeler souvent, ne s’en sort pas trop mal malgré son physique inadapté vis à vis du personnage.

Il aura fallu donc attendre un peu plus de deux heures assommantes (anesthésiantes !) pour la voir enfin littéralement atterrir devant nous, toutes guitares électriques dehors et tambours battants, pour sauver ce pauvre Batman d’un barbecue funeste.
Avant cela, la très mystérieuse Diana Prince, que Zack Snyder et ses amis ont délibérément choisi d’en faire une ersatz de Selina Kyle (personnellement je trouve qu’elle aurait effectivement fait une très belle Catwoman), joue les chapardeuses dans des soirées mondaines sous le nez de Bruce Wayne, et semble être une experte en histoire de l’art et des civilisations.

I don’t think you ever known a woman like me.

Sous cette apparence ses apparitions, bien que limitées au regard de la durée du film, laissent entrevoir un personnage qui reste délibérément en retrait des événements, tout en les observant avec un grand intérêt. Son allure générale fluide et sereine, et dont les yeux de biche en disent bien plus qu’on ne le lui autorise, est en totale opposition avec ses alter ego massifs, colériques et omnipotents. Elle incarne du coup une véritable bouffée d’oxygène salvatrice dans cette mise en abîme des super héros qu’est ce film.
Trop peu de choses sont dévoilées à son sujet, mais une chose est sure, Diana est ici très riche, peut être autant que Bruce Wayne, à en croire ses tenues vestimentaires, sa belle voiture et les hôtels de luxe qu’elle semble affectionner. Pour autant quand elle prend l’avion, ce n’est pas en première classe, une manière pour elle de se fondre mieux parmi le reste de l’humanité ?

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Contrairement à ce que j’espérais, il est désormais clair que Batman V Superman n’a jamais voulu faire la part belle à Wonder Woman. Sa prestation bien qu’efficace (toute proportion gardée compte tenue de la mise en scène en total mode jeu vidéo / Injustice Gods Among Us) ne va durer que deux minutes montre en main, deux minutes, aux bout de deux heures sur un film qui dure deux heures trente.
Reprenant la chorégraphie et les plans emblématiques de Sucker Punch (et ça je l’avais dit ! Et j’aime pas avoir raison de cette manière !), Snyder nous dévoile une Wonder Woman qui se bat avec hargne, sans esbroufe ni gesticulation, elle va droit au but, ses gestes sont précis, c’est une guerrière qui a de l’expérience et qui n’attendait que ça pour se remettre dans le bain. Malgré son physique qui reste pour moi un handicap, Gadot s’en sort plutôt bien, elle a véritablement l’allure d’une Amazone, fière et vindicative, elle est loin d’être ridicule.
Ce qui est extrêmement IMPORTANT, c’est qu’il est clairement montré dans le film que Wonder Woman est tout aussi puissante que Superman. Lorsqu’elle se prend des coups elle se relève immédiatement et retourne se battre, et ce sans relâche jusqu’au moment fatidique. Oui, tout ça en deux minutes !

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Comment ne pas trouver que son manque de présence à l’écran fait partie des plus grosses déceptions du film.

J’ai lu beaucoup d’articles disant que Wonder Woman sauvait le film. Je n’irai pas jusque là, la déception de la voir aussi peu de temps, et de façon aussi abrupte sans véritable lien avec le reste (elle manque cruellement d’une vraie scène d’introduction, elle méritait au moins ça !) sur une musique qui je l’espère ne sera pas le thème principal de son film en solo, reste pour moi un véritable foutage de gueule.
Il s’agit de Wonder Woman quand même, comment voulez-vous ensuite que je n’ai pas envie de me pendre en lisant ce genre de bullshit :

Non, Batman v Superman n'est pas raté - Le Point

Cette imbécile n’est malheureusement pas la seule à avoir employé le terme d’absurde en parlant de Wonder Woman.
Il y a encore tellement de choses à faire pour la réhabiliter dans nos contrées. Chez nous elle a encore le visage de Lynda Carter, chose tout à fait normale, honorable et sympathique, mais qui est loin de correspondre à toute l’étendue de ce qu’elle est vraiment.
Si croire en des principes comme la paix, la justice, le féminisme, l’égalité, le courage  est absurde, alors je veux bien être absurde moi aussi tiens. Sans problème.

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Il aura fallu attendre 75 ans pour que Diana Prince soit enfin montrée au cinéma. D’autres auront eu cette chance plus tôt mais désormais, c’est son moment.
Etre pour ou contre la présence de Gal Gadot n’est plus d’actualité, j’étais moi même plus que dubitative, mais au delà de l’aimer ou pas, c’est avant tout la présence du personnage de Wonder Woman et tout ce qu’elle véhicule qu’il faut mettre en avant. Encore plus quand on voit ce qu’il se passe autour de nous, encore plus quand d’autres héros tuent en masse et marquent au fer rouge.

Que pouvons nous attendre, espérer encore une fois de ce film solo qui sortira en juin 2017 ?

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Une première image nous a donc été dévoilée la semaine dernière, surfant sur les bonnes critiques à l’encontre de sa présence dans le film de Zack Snyder, on voit vraisemblablement une jeune Diana entourée de ses proches sur Themyscira : sa mère Hippolyta, et ses tantes Antiope et Mélanippe, qui vont toute les trois élever notre Amazone de façon différente, Hippolyta cherchant classiquement à protéger sa fille, alors que la guerrière Antiope cherchera à la préparer à l’inévitable, son contact avec le monde des hommes.

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Cette première image pose bien entendu certaines interrogations, comme l’importance de la diversité ethnique au sein des Amazones, et l’absence de Phillipus. Détails auxquels la réalisatrice Patty Jenkins a répondu qu’il s’agissait de la famille directe de Diana, mais que la diversité serait bel et bien présente au sein des résidentes de Paradise Island.
Autre élément qui pique les yeux, la présence des talons sur nos guerrières, accentuant notamment le côté longiligne de La Gadot et faisant craindre le pire sur le rendu Michael Turner et surtout Mike Deodato du personnage qu’on souhaiterait pourtant bien oublier, un look et une ambiance symptomatiques des années 90 que DC/Warner semble vouloir imposer dans ses films.
Concernant les tenues vestimentaires, on a vu des cosplays plus inspirés, toutefois le symbole WW sur les jambières d’Antiope et la ceinture d’Hippolyta m’interpellent.

Il n’y a pourtant pour le moment pas de quoi s’affoler outre mesure, vu la tournure que prend les choses, cette version de Wonder Woman ne fera sans doute pas l’unanimité, encore faut-il savoir exactement ce qu’elle va nous apporter, en terme de message véhiculé propre à notre héroïne. En gros William Moulton Marston va t’il se retourner dans sa tombe ?

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Entre la désillusion de ne l’avoir finalement que peu trop vue, et la certitude toujours intacte que Wonder Woman est la super héroïne que nous avons tous cruellement besoin de voir au cinéma, sa venue dans l’univers cinématographique de DC est loin d’être une catastrophe, elle est juste très mal amenée, je dirais même de façon absurde pour citer l’autre nigaude de pseudo journaliste.
On a déjà vu bien pire avec Catwoman et Elektra, le plus important est qu’elle ne subisse pas le même sort, si c’est le cas il faudra me donner beaucoup de médicaments et préparer une petite camisole blanche aussi, on ne sait jamais.

4 commentaires sur “Suffering Gadot !

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  1. Etant un fan de Snyder , il ne pouvait légitimement en faire une faible femme . Les fans de comics savent que WW est une très grande combattante , qui ne rechigne pas à la castagne ! certes l ‘ introduction in media res est maladroite , mais ne ce perd en digression non plus , cela ira mieux avec son film , et oui quelle à combattu j ‘ ai aussi pensé à Suncker Punch , film tant sous estimé

  2. Je pourrais argumenter un certain temps sur le fait que les superhéros et Wonder Woman dans le cas présent sont des personnages absurdes. À un moment, il faut quand même admettre que la cohérence n’est pas le point fort du genre.

  3. J’ai la même opinion concernant l’apparition de WW dans le film. On est content de la voir, même si c’est maladroit et qu’elle est accompagnée par une piste du film 300 remaniée un peu vulgos.

    Néanmoins, j’ai adoré cette photos de 1918 où on la voit avec des soldats de la première guerre mondiale très biggarés. On dirait presque une illustration de Mignola!

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