Hollywood Story

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Marvel’s Agent Carter est la série qui m’avait le plus enthousiasmée l’année dernière (avec Sense8 des sœurs Wachowski, mais pour des raisons sensiblement différentes) grâce à sa fraîcheur, son féminisme posé et intelligent faisant référence au statut des femmes après la Seconde Guerre Mondiale (un sujet que je suis loin de maîtriser mais qui me passionne), ainsi que le talent et le charisme affolants de son interprète principale Hayley Atwell.
J’attendais donc cette seconde saison avec beaucoup d’impatience, me demandant d’ailleurs si la série allait réussir à s’émanciper un peu plus de l’ombre tutélaire du film dont elle est à la base le spin-off : Captain America : First Avenger.
C’est effectivement le cas, notamment grâce au transfert de l’intrigue vers des contrées plus ensoleillées, en effet direction Hollywood, ses palmiers immenses, sa chaleur caniculaire, et ses légendaires plateaux de cinéma pour une saison que l’on aurait pu aisément appeler « Pas de vacances pour Peggy » .

Alors que la première saison se centrait sur les répercussions immédiates de la guerre, (avec la perte de Steve Rogers et les nouvelles menaces annonçant la guerre froide) celle-ci fait sensiblement allusion à l’ère du nucléaire avec ses essais plus ou moins réussis de la part d’organisations secrètes en quête de pouvoir.
Au programme donc, des références bien connues des amateurs de l’univers Marvel telles qu’une entité appelée Zero Matter (renommée Darkforce dans la série Agents of S.H.I.E.L.D, et reliée à l’univers de Doctor Strange) au centre de toutes les convoitises qui est capable d’absorber la matière ou la transporter dans une autre dimension, Rayons Gamma et j’en passe, bref autant d’expériences scientifiques qui vont mal tourner et qui ont fait le succès de la Maison des Idées depuis des décennies.

Au delà du cahier des charges à respecter pour pouvoir intégrer pleinement le fameux MCU et satisfaire les fans, le véritable intérêt de Marvel’s Agent Carter se situe dans l’interaction de chacun de ses personnages et du contexte historico-culturel qui font l’essence même de  la série.
Cette nouvelle saison continue en effet de donner la part belle au duo inversé Carter/Jarvis (inversé dans le sens où c’est elle qui comme toujours porte la culotte alors que grâce à lui, nous pouvons passer littéralement du rire aux larmes en quelques minutes) tout en intégrant des personnages secondaires à la fois totalement justes (Ana, la parfaite épouse de Jarvis) et dynamiques (la pétillante Rose et le truculent Aloysius).
Nous avons également le plaisir de retrouver la vénéneuse Dottie Underwood le temps de quelques épisodes, incarnée par une Bridget Regan toujours autant habitée par son personnage, et dont la classe n’a aucunement faibli depuis l’époque où je l’avais découverte dans le regretté Legend of the Seeker.
Seul regret à ce casting trois étoiles, la quasi absence d’Angie la serveuse et meilleure amie de Peggy qui donnait une plus-value intéressante alors que notre héroïne n’interagissait essentiellement qu’avec des personnages masculins dans la première saison…

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Mais la série est également le terrain propice pour décrire une nouvelle fois le statut et la difficulté des femmes à faire leur place dans la société post WWII, Peggy en était déjà le parfait exemple au sein du S.S.R. lors de la première saison, mais il est ici plussoyé par la présence de Whitney Frost, la Nemesis de notre héroïne pour cette saison, super star d’Hollywood sur le déclin à cause de son âge, mais avant toute chose génie scientifique qui se veut être une référence très pertinente à Hedy Lamarr, star sublime de la MGM à la filmographie impressionnante qui en 1941 inventa avec le pianiste/compositeur George Antheil un procédé de transmission codé pour le radio-guidage des torpilles appelé étalement de spectre, ancêtre du GPS et du WIFI…
Son parcours difficile, développé dans quelques flash-backs où il est explicitement montré que la grivoiserie des différents hommes croisés dans son parcours n’aura fait que créer le monstre qui est en elle (les termes condescendants de « good girl » ou « that’s my girl » à son égard sont récurrents au fil des épisodes), rend le personnage d’autant plus respectable et attachant malgré sa folie destructrice.

I Wanna Be Loved

Mais cette seconde saison ne se contente pas de ressasser les mêmes bons préceptes que l’année dernière, c’est effectivement le cas avec l’introduction du personnage de Jason Wilkes, qui va chambouler la vie sentimentale toute tracée de notre agent préférée.
Ainsi la série n’hésite pas à aborder le problème du racisme encore très vivace dans la société d’après guerre, tout en y engendrant une lueur d’espoir, Peggy n’étant pas insensible aux charmes du scientifique qui lui-même est bien conscient d’avoir été embauché par le biais de la discrimination positive au sein d’Isodyne Energy.
On notera cette scène sublime dans le second épisode ou notre héroïne a rendez-vous dans un club de Jazz avec Jason et se retrouve être (quasiment) la seule personne blanche en ce lieu. Moi j’appelle ça la perfection.

Et tout comme la saison précédente, la musique prend une place très importante dans l’univers de Marvel’s Agent Carter, elle est certes hyper référencée compte tenu de l’époque dans laquelle elle évolue, mais fait du reste plaisir aux oreilles pour ceux qui sachent l’apprécier à sa juste valeur, à l’image de cet hommage aux comédies musicales de l’époque où tout le cast sollicité semble s’en être donné à cœur joie :

Il y a donc tellement de choses à retenir et prendre en compte à propos de cette série : Bien au delà d’un Spin-off qui profiterait sournoisement de l’aura d’un film de super héros très populaire, Marvel’s Agent Carter se suffit largement à elle-même grâce à l’exceptionnelle justesse de son casting, l’audace de sa vision féministe et l’originalité de son approche sur la thématique du super héros.
Il n’est pas encore certain qu’une troisième saison voit le jour malgré les rumeurs encourageantes au vu des audiences décevantes de la chaîne ABC qui la diffuse outre atlantique. En effet rien n’est encore perdu, l’Agent Carter ayant largement su se défaire de situations beaucoup plus ubuesques par le passé…

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