Les habitués de ce blog sont au fait que je suis loin d’être une consommatrice de gros festivals de bande dessinée, mais que je suis pourtant capable de faire des centaines de kilomètres quitte à m’expatrier le temps de quelques jours hors de nos frontières pour profiter de la convivialité d’un événement aussi confidentiel soit-il.
Ceci étant dit, voici les deux principaux arguments qui m’incitent à me déplacer en festival : sans surprise (c’est à dire comme la plupart d’entre nous), cela concerne les auteurs invités, et la qualité et diversité du contenu proposé (en l’occurrence, les expositions et conférences). Je pourrais rajouter un troisième facteur tout aussi important à mes yeux : celui de rencontrer de nouveaux visages ou de retrouver d’anciens, le temps d’une queue pour une dédicace, d’une conférence, d’un petit déjeuner chaleureux.
Certes, je dois avoir une vision très naïve de ce genre de manifestation mais peu importe, ce que je retiens de cette édition du FIBD c’est qu’elle m’a donné beaucoup de satisfaction sans en oublier pour autant les multiples fautes de goût de la part des grandes instances du festival qui auront su se faire remarquer du début à la fin.
Tout comme la Comic Con Paris, on n’aura de cesse de reprocher à cette édition du FIBD (à juste titre) son manque de respect. Pleinement consciente du décalage abyssal (pour rester correcte) que les auteurs et éditeurs ont pu ressentir et/ou subir vis à vis de leur travail, passion, métier de tous les jours, il n’en reste pas moins que le Festival International de la BD d’Angoulême regorge d’une présence créative et multiculturelle indéniable-et surtout-accessible auprès du grand public., que ce soit par le biais d’associations, écoles et étudiants, collectifs, amateurs, journalistes, conférenciers, etc etc etc…
Considérer le FIBD uniquement par la débâcle de ces derniers jours serait également porter un jugement bien trop cruel et raccourci vis à vis du travail dantesque de ses bénévoles, services de sécurité, organisateurs de conf ou expo et je ne sais quelles petites mains que je n’ai pas eu l’occasion de côtoyer mais auquel je pense très fort.
C’est comme ça que je vois les choses cette année, je suis partagée entre ce foutage de gueule dont j’ai déjà parlé d’ailleurs dans des billets précédents, et le travail, sincère, des amoureux de la BD tous univers confondus.
Tout ceci étant bien établi, voici mon compte rendu de cette édition du FIBD, telle que je l’ai vécu, ni plus ni moins, et c’est déjà pas mal.
Après une demi journée de BlaBla Car des plus enrichissantes, j’ai trouvé le moyen de me garer à 1km8 du centre ville, une opportunité idéale pour une personne comme moi qui a en horreur toute activité physique…
Pour être tout à fait honnête, je ne souhaitais pas vraiment venir à Angoulême cette année, mais Jean-Paul Jennequin a su trouver les mots pour me convaincre, en me demandant si j’étais intéressée pour débattre avec lui des super héros LGBT lors d’une conférence consacrée au sujet. Ainsi, comment refuser de remettre une couche sur Batwoman ? Alors que JP se chargeait de retracer un historique sur les comics LGBT, je proposais un tour d’horizon de toute la diversité que l’on pouvait rencontrer chez ces personnages à travers 10 visages (enfin, un peu plus car j’ai trouvé le moyen de tricher un peu ^^) plus ou moins connus mais pour moi assez représentatifs.
Le Conservatoire d’Angoulême est ce lieu un peu en retrait du festival où se déroule bon nombre de conférences de qualité, et cette année encore je m’en suis donnée à cœur joie en assistant aux performances de Jean-Michel Ferragatti sur Les Super Héros américains en France, ou Xavier Fournier qui retraçait la carrière de Joe Kubert, et qui a pu s’entretenir avec Jason Latour. Je vous partagerai très bientôt ces trois panels que j’ai eu l’occasion d’enregistrer ou filmer.
J’ai également jeté mon dévolu sur les expositions consacrées à Hugo Pratt et Otomo, toutes deux superbes bien que très différentes dans leur forme et contenu. Là encore je développerai tout cela dans un autre billet avec des images qui je l’espère vous donnerons un bel aperçu.
J’ai pu aussi rencontrer furtivement le très sympathique Kieron Gillen sur le stand Panini, et comme l’année dernière avec Brian K. Vaughan qui était présent sur le stand d’Urban Comics, je n’ai pas manqué de le remercier pour sa contribution à la cause LGBT grâce à la visibilité et la finesse dans l’écriture de nombreux personnages issus de cette communauté dans la plupart de ses œuvres, où il n’a d’ailleurs pas hésité à dénoncer l’homophobie que subissent certains jeunes (il suffit de lire le poignant Generation Hope #9 pour s’en convaincre…).
Tout cela en une journée et demi, ce fut donc un petit week-end bien rempli que je me dois de vous développer plus en détails très prochainement rien que pour le plaisir des yeux et des oreilles.
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