Rapide review : Spider-Gwen Tome 1
Spider-Gwen c’est un peu la série qui a fait le buzz avant même la sortie de son premier numéro et c’est surtout une grosse réussite niveau communication de la part de Marvel : A la base juste un épisode spécial (publié en France dans le magazine Spider-Man Universe numéro 14), Spider-Gwen a réussi à se tailler un énorme capital sympathie auprès des lecteurs et visiblement des cosplayeuses (je n’invente rien, c’est écrit dans la préface de cette édition reliée) faisant de ce personnage un phénomène à partir d’un simple one-shot. Conscient de l’aubaine, Marvel annonça vite une série régulière basée sur le personnage et c’est donc de celle-ci dont je vais vous parler (rapidement) aujourd’hui, à l’occasion de sa publication en français chez Panini.
Un personnage qui doit sa renommée à une avalanche de cosplays ? Connaissant mon aversion pour les costumes en lycra, carton et papier crépon bariolés de peinture à l’eau, très honnêtement, ça commence mal pour cette pauvre Gwen… Mais je sais être objectif quand même.
« Yeah, I knew I hit the edge when I saw the Spider !
Blaze they gaze, Amaze at the razorStranlehold L-O-V-E laze or Power Breakdown
Get on it !!! Stateside crazy Get wit’ it !!Sista told ya, you ain’t nothin’
Yeah – Yeah – Yeah (Yeah) »
White Zombie – Spiderbaby (Yeah-Yeah-Yeah) – La Sexorcisto- 1992
Spider-Gwen c’est donc à la base un simple one-shot issu de l’event Spider-Verse. Spider-Verse c’est quoi ? C’est un arc de la série Spider-Man durant lequel toutes les versions de tous les Spider-Men (comics, mais aussi dessin animé etc.) se rencontraient. C’est en résumé un peu une sorte de Crisis on Infinite Earths, mais uniquement centré sur Spider-Man quoi… Et donc parmi toutes ces versions de Spider-Man venues de dimensions parallèles, il y a Spider-Gwen (enfin Spider-Woman dans son univers) dont l’histoire alternative est simple : Et si en lieu et place de Peter Parker, c’était Gwen Stacy qui avait été mordue par la fameuse araignée radioactive ?
Le one-shot établissait les bases : La mort de Peter Parker [SPOILER] qui se transforme en lézard en tentant de renouveler l’expérience de l’araignée [FIN DU SPOILER], la nouvelle dynamique du personnage de Gwen, qui de petite amie passe à celui de super héroïne solitaire, mais aussi son entourage : Les époux Parker, le capitaine Stacy, J. Jonah Jameson (qui est resté lui-même…) etc.
D’autres personnages sont également de la partie, Mary Jane Watson, le Caïd, fidèle à lui-même ou encore un Franck Castle… Lui aussi pas tellement différent en fait. Certes Gwen est donc Spider-Woman, mais dans le fond l’esprit des séries Spider-Man habituelles est bien là… Et c’est là pour moi le plus gros problème.
En effet Gwen Stacy a beau être Spider-Woman, on se retrouve avec une énième version alternative de Spider-Man sans grande originalité : La dynamique du personnage et ses problèmes sont les mêmes que son homologue masculin et malgré quelques menues différences, on est manifestement en terrain connu et les similitudes deviennent rapidement (trop ?) évidentes pour donner assez de fraîcheur à un titre qui pourtant semblait être taillé pour en proposer.
De plus, on sent bien le poids du one-shot publié précédemment qui ne laisse pas grand chose au scénariste Jason Latour pour correctement élaborer une base suffisante pour rendre la série de prime abord intéressante : Par exemple, une dynamique Peter/Gwen aurait put être une base intéressante mais privée de ça (et de beaucoup d’autres choses), la série se retrouve handicapée et on sent bien une difficulté pour le scénariste d’élaborer un contexte intéressant avec des personnages que l’on est plus habitué à voir comme secondaires. Le plus gros défaut est sans conteste la présence d’une Némésis pas vraiment convaincante pour notre héroïne.
Néanmoins, quand on y regarde de plus près, tout ça reste un avantage pour Latour : A la base juste des personnages secondaires, il lui reste donc tout le loisir et l’occasion de broder autour d’eux un univers vraiment original, wait & see comme disent nos amis d’outre atlantique…
Niveau dessin c’est par contre une belle réussite de la part de Robbi Rodriguez car si niveau scénario Spider-Gwen peine un peu, la fraîcheur et le dynamisme du trait de l’artiste texan rend justice au personnage et j’avoue avoir été assez admiratif de certaines planches, à la mise en page très inspirée par le style manga qui du coup dessert bien le personnage, son esprit et son univers jeune et « cool ». Je ne connaissais pas cet artiste et j’avoue avoir été agréablement surpris.
Donc pour finir, Spider-Gwen a peiné à me convaincre : L’histoire manque cruellement d’originalité, les personnages secondaires de consistance, et on sent bien que le scénariste a un peu de mal à établir un univers cohérent et dynamique autour de son personnage. Néanmoins je reste curieux et j’attends de voir la suite pour vraiment me faire une idée sur cette série.
Spider-Gwen tome 1, disponible depuis le 6 janvier 2016 en France chez Panini Comics.
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