Station To Station

Avant de connaitre David Bowie, j’étais une coquille vide.

Ma première véritable rencontre avec lui (je parle d’une vraie rencontre, pas d’un tube reconnu à la radio) date de 1992, je venais de rentrer au lycée et j’étais loin de m’imaginer à quel point David Jones allait me suivre et me poursuivre, parfois contre mon gré, moi et mon petit cheminement intérieur.
Ce fut tout d’abord grâce à ma meilleure amie de l’époque (une grande amie, le genre d’amie que l’on a qu’une seule fois dans sa vie, je pourrais même peut-être dire qu’elle est ma Francine) et l’album Lodger, certainement pas reconnu pour être le plus accessible, mais peu importe. African Night Flight c’était ce grand n’importe quoi auditif que j’écoutais sur mon baladeur cassette en pleine obscurité au milieu de la nuit, c’était un morceau à la fois terrifiant et tellement riche en informations, j’avais l’impression d’avoir à la fois tout compris, et d’être en même temps passée totalement à côté de la plaque.
Juste après Pink Floyd quelques mois auparavant (que j’avais découvert cette fois-ci grâce à un garçon très roux, plein d’esprit, respectueux, et âgé de plus de 4 ans), de nouveaux horizons s’offraient à moi, comme si tout d’un coup, tout devenait limpide, évident, comme un appel vers ce que j’étais amenée à devenir, une vraie personne, qui devrait passer par des chemins sinueux voire douloureux pour assumer et faire comprendre, plutôt que d’imposer, son identité sexuelle.

Car si la vie est un labyrinthe, David Bowie en est la clé.

J’aurais été amenée à recroiser véritablement le chemin de David Bowie, sans véritablement le quitter, deux fois de plus dans ma piètre existence de façon vraiment significative, grâce encore une fois à deux personnes chères à mon cœur qui m’auront fait avancer et ouvrir les yeux.
Figure emblématique totale et sans équivoque de l’iconographie Queer, Bowie a toujours été pour moi un refuge intemporel, lorsque le doute ou l’incompréhension osait faire barrage, il savait refaire surface comme une évidence avec autant de sons et d’images que j’aurais pu l’espérer.

Sa disparition est d’autant plus cruelle pour moi, tout en se noyant dans la tristesse et l’émoi de nombreux fans qui pleurent son départ, que son empreinte sur la culture LGBT reste (et restera) inégalée. En ce sens Bowie est ce Héros de la pop culture, le mien en tout cas, tel un astronaute qui je l’espère aura trouvé sa place sur une très belle étoile.

Bon vent, Mr Bowie, qu’il soit aussi fougueux et rebelle que ce qu’a pu être votre existence, merci d’avoir partager la mienne autant sur le point auditif qu’existentiel… Je sais très bien que ne serai pas grand chose sans vous.

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