Rapide Review : The Shaolin Cowboy
Retour en France de la création de Geof Darrow ! Après un passage en trois tomes chez Panini, c’est chez le Glénat Comics nouvelle formule que le héros expert en arts martiaux revient faire jouer son kung fu dans une nouvelle aventure délirante. Est-ce que le Shaolin Cowboy est toujours aussi efficace pour distribuer autant de pains à la fois (1) ? Après avoir dévoré en huit minutes chronomètre en main l’intégralité de ce bouquin, je peux vous assurer que oui !
Souvent quand je fais une review, je parle du scénario et des dessins et je finis par mon avis personnel. Là, pas de soucis, je vais pouvoir sauter le premier point sans souci car de scénario, ce livre en est dépourvu. Et oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, ce nouveau chapitre des aventures du cowboy n’a pas d’histoire, tout juste une légère trame servant de prétexte à un étonnant jeu de massacre sur une multitude de zombies à l’aide d’une perche tronçonneuse que les fans du jeu vidéo Dead Rising connaissent bien (2).
Après une longue introduction résumant brièvement les cocasses et surréalistes précédentes aventures du Cowboy, on retrouve notre héros six ans plus tard, émergeant des sables du désert. A peine le temps de se remettre de ce sommeil qu’il est immédiatement attaqué par une horde de zombies décharnés, mais notre courageux combattant n’est pas homme à s’en laisser compter : Plutôt que de fuir, il affronte vaillamment cette horde !
Geof Darrow, on le connait pour ses collaborations avec Frank Miller, notamment sur Big Guy and Rusty the Boy Robot (hommage à peine dissimulé à l’Astro Boy de Osamu Tezuka ainsi qu’au film de monstres japonais) et la mini-série Hard Boiled. Son style réaliste et hyper-détaillé fait de splash pages monumentales est sans conteste sa marque de fabrique immédiatement reconnaissable.
Comme dit plus haut, cette nouvelle aventure du Cowboy est totalement dénuée de trame scénaristique : Pendant à peu près cent cinquante pages (!?) vous allez pouvoir ainsi admirer le travail minutieux de l’ami Darrow sur la destruction gore de zombies. C’est simple, toute les façons imaginables de démolir du mort-vivant à mains nues vont y passer et si le gore crade vous choque, vous allez vite avoir des haut-le-cœur : Les membres tranchés volent dans tous les sens, les cranes et les ventres explosent sous les poings d’acier de notre artiste martial. Geof Darrow s’est visiblement éclaté comme un petit fou à dessiner tout ça car il faut vraiment beaucoup de volonté et d’enthousiasme pour dessiner un massacre ininterrompu de cadavres ambulants en décomposition durant cent cinquante pages sans se lasser et rester original, chose que le dessinateur réussi parfaitement et avec brio ! Et en plus, c’est juste foutrement beau.
Je pourrais continuer en disant que par cette surenchère de violence décomplexée, Geof Darrow se moque allègrement de la société des médias qui banalise la violence jusqu’à l’écœurement en la glorifiant pour des consommateurs passifs et bêtifiés (avec par exemple les deux très courts intermèdes) mais bon, ce serait vous gâcher le plaisir de la découverte ;).
Avant de conclure, un petit mot sur l’édition française : Glénat Comics nous gratifie d’une édition irréprochable blindée de bonus. Grand format, le livre s’ouvre donc sur une rétrospective des aventures du Cowboy (et accrochez-vous parce que c’est long et gratiné) et se conclu par une longue et passionnante interview de Geof Darrow où il revient sur sa carrière et notamment sa relation avec le français Jean Giraud / Moebius. Cerise sur le gâteau, un portfolio conclu ce livre de la plus belle des manières.
Personnellement, je suis un grand fan de Geof Darrow et chacun de ses livres est pour moi un véritable enchantement rétinal, ce nouveau Shaolin Cowboy ne faisant pas exception à la règle. Alors oui, j’avoue, voir des zombies se faire démolir pendant plus de cent cinquante pages, c’est un peu extrême et certains ne serons pas capable de claquer vingt euros juste pour ça, pour les fans de Geof Darrow, la question en se pose pas puisque le livre est sûrement déjà sur leur étagère.
C’est une lecture décomplexée, juste un bon moment à passé, comme un intermède entre deux lectures sophistiquée et surtout putain, qu’est ce que c’est beau !
The Shaolin Cowboy de Geof Darrow, disponible depuis le 21 octobre 2015 chez Glénat Comics
1 : Référence humoristique que les trentenaires reconnaîtront.
2 : Le héros de Dead Rising 2 l’arborait même sur la jaquette dudit deuxième opus de cette série de jeux vidéo.
Le bonus de Katchoo : Quelques images de l’exposition Geof Darrow
Profitant de ma venue à la Comic Con Paris il y a quelques semaines, je me suis rendue à la Galerie Glénat où se tenait une superbe exposition rendant hommage au génie de l’artiste et qui s’était déroulée entre le 21 octobre et le 3 novembre dernier.
Quel bonheur de voir de plus près quelques planches issues de l’oeuvre dont Julien vient de vous parler, où le soucis du détail notamment sur les paysages désertiques donne vraiment le vertige. Je n’aurais jamais imaginé non plus me retrouver nez à nez devant son illustration de Korra (dont Darrow est un grand fan) qu’il avait effectué l’année dernière, ici encore le contenu en terme de personnages et de détails est complètement hallucinant, on peut facilement rester une demi-heure devant un tel monument graphique, à essayer de comprendre par quelle partie il y bien pu commencer son tracé.
Ce fut pour moi un pur moment de plaisir, Geof Darrow restant un artiste rare dont le génie et l’influence sur de nombreuses œuvres cinématographiques n’est plus à démontrer.
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