Le dernier Mad Max, sur The Lesbian Geek, on a beaucoup aimé comme le prouve la double review faite avec nos petites mains frêles (enfin ça, c’est ce qu’on veut que vous croyez, parce que dans les faits… Enfin bref !) que vous pouvez lire ici.
Comme tout les gros succès du box office, le film fut accompagné d’une cohorte de choses plus ou moins intéressantes, l’inévitable artbook du film, The Art of Mad Max Fury Road (que j’ai), dans lequel de nombreux artistes de comics rendaient hommage à la saga de George Miller, Mad Max Inspired Artists (que j’ai aussi), un jeu vidéo (que j’ai évidemment) et enfin la non moins inévitable mini-série de comics, nommée tout simplement… Mad Max Fury Road (que j’ai aussi… Lordinator, la vache à lait de Warner Bros ? Pensez-vous…). C’est à ce dernier que nous allons nous intéresser aujourd’hui, parce que franchement faire une review des artbooks, ça n’a rien de palpitant et ça tient en une ligne : « c’est tout plein de belles images et si vous avez aimé le film, vous pouvez les prendre ! ».
Les comics Mad Max Fury Road sont en fait décomposés en plusieurs numéros, chaque numéro s’intéressant à un des principaux protagonistes du film, il y a eu 4 numéros plus un récit inédit disponible uniquement dans la version reliée, c’est de cette version reliée que je vais parler de suite.
Donc le trade paperback (version reliée) est sorti le 17 septembre 2015 chez DC Vertigo aux États-Unis et ça n’a, pour le moment, pas été traduit chez nous.
Au scénario on retrouve George Miller lui-même, assisté de Nico Lathouris (co-scénariste du film) et Mark Sexton (storyboardeur du film). Le fait que Miller et Lathouris soient crédités en tant que scénaristes peut paraître étonnant mais durant la lecture ont se rend vite compte que ce n’est pas anodin puisque la plupart des histoires ressemblent fortement à des « scènes coupées » et s’intègrent parfaitement dans la continuité du film. Étant donné que le film a mis plusieurs années à aboutir, je pense qu’ils ‘agit là de récits pensés d’abord pour le film n’ayant pas pu y être pour divers raisons, en tout cas c’est l’effet que ça m’a fait.
Les comics sont contés par les Historiens, un groupe de conteurs vivants dans l’univers de Mad Max, plusieurs années après les événements de Fury Road.
Le premier récit s’intéresse à Nux et Immortan Joe. On y assiste au premier acte de ténacité du futur jeune pilote, c’est un récit assez court qui montre que même enfant, Nux était déjà très obstiné.
La seconde partie, plus longue, décrit l’ascension d’Immortan Joe et de quelle façon il s’est approprié la citadelle et a créé sa légende et son personnage.
Aux dessins on a Riccardo Burchielli (dont j’avais déjà parlé dans mon Jeudi de l’Angoisse consacré à Highway To Hell, lisible ici), ainsi que Leandro Fernandez (qui à bossé chez Marvel, notamment sur Hulk) et Andrea Mutti (qui lui est surtout connu pour son boulot sur différentes séries Star Wars). Le style de dessin est sale, sombre et du coup ne dépayse pas avec l’ambiance du film, que l’on retrouve assez facilement.
La seconde partie est consacrée à Furiosa et on découvre comment cette femme froide et stoïque se prendra d’affection pour les « épouses » d’Immortan Joe et en arrivera à vouloir les aider à s’enfuir. C’est un récit très intéressant, approfondissant bien le personnage de Furiosa et le calvaire que vivait les « épouses ». C’est selon moi, l’un des récits les plus intéressants du livre.
Aux dessins on a le trop rare Tristan Jones (surtout reconnu pour son travail sur les séries Ghostbusters et Tortues Ninja) ainsi que Szymon Kudranski. Le style est très voisin de celui du récit précédent, c’est sombre, sale mais plus détaillé. Les personnages du film sont aisément reconnaissables.
La troisième et quatrième partie sont consacrés à Max et à ce qui lui est arrivé avant le film. Ce récit est intéressant sur plus d’un point et éclairci et étoffe considérablement l’histoire du « héros » du film. On y apprend notamment que la femme et la petite fille que Max voit dans ses délires durant le film ne sont en fait pas sa femme et sa fille comme ont pourrait le croire au premier abord (ce qui explique d’ailleurs pourquoi la petite fille l’appelle « Max » et pas « Papa »). De plus, cette histoire en deux parties réintègre Fury Road dans la chronologie des films précédents : Des allusions et des références sont faites aux trois premiers films et au début de l’histoire, Max refait même un détour par la terrible arène de combat du troisième film, le Thunderdome.
L’univers étendu y est également beaucoup développé, présentant de nombreuses tribus des Wastelands et la façon dont fonctionne cet univers. Ces détails, ma foi assez intéressants, seront développés plus longuement dans le jeu vidéo (1).
Les dessins sont signés Mark Sexton (qui a donc storyboardé le film mais aussi supervisé l’ensemble des récits des comics Fury Road) et sont assez réussis, plus clairs que dans les récits précédents, néanmoins certains visages et expressions faciales laissent un peu à désirer.
Enfin, le dernier récit du livre (exclusif à la version reliée) nous présente non pas un personnage, mais un véhicule, le monumental War Rig de Furiosa et les origines de tout les éléments qui le constituent et leurs précédents propriétaires. Les histoires se passent avant le film et présentent des personnages très variés, voir parfois très surprenants (mention spéciale aux têtes de poupées et à la carcasse de coccinelle).
C’est un récit assez court mais intéressant, donnant une vision plus intimiste de la catastrophe nucléaire ayant ravagé le monde de Mad Max.
Niveau dessin on a un artiste du nom de Peter Pound dont j’avoue que je ne connaissais pas et qui visiblement est aussi un artiste spécialisé dans les storyboards. En tout cas son trait sur cette BD est assez grossier et simpliste, tranchant avec le style des autres récits. Ça reste lisible, mais c’est assez décevant.
Je signale pour finir que toutes les (magnifiques) couvertures sont dessinées par l’artiste Tommy Lee Edwards.
En résumé, les comics Fury Road, c’est un peu le compagnon idéal pour ceux qui ont aimé le film et veulent approfondir et en savoir plus sur cet univers : Ils éclairent de nombreux points du film et apportent un nouveau regard sur les personnages. Un complément qui même si il n’est pas indispensable (comme la plupart des comics dérivés de films), se révèlent une lecture intéressante et montre à quel point George Miller a pensé son univers dans les moindres détails.
Un must have pour les fans, une lecture résolument intéressante et un bon moment de lecture pour les autres.
1 : Disponible sur PC, Xbox One et PS4, le jeu vidéo est en fait une suite de Fury Road, on y incarne Max est l’histoire débute juste après le film.
Bande annonce du jeu vidéo
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