Au commencement, il y a cette image que je pensais être une cover tellement elle m’a prise aux tripes :
Je l’avoue bien volontiers, je fais partie de ces gens qui sont capables de plonger dans une série à partir d’une seule image (croyez-le ou non, ce fut déjà le cas avec Strangers in Paradise, et pour le coup, il me semble que je ne me sois pas vraiment trompée), il ne m’a donc pas fallu longtemps pour m’intéresser à Superman: American Alien, cette mini-série écrite par Max Landis (fils du génial John Landis, et à qui l’on doit le scénario du fameux Chronicle au cinéma) dont le premier numéro (sur 7) est sorti ce mercredi.
La genèse de Superman (ou plutôt celle de son alter ego Clark Kent) ayant été exposée à moult reprises au point d’être devenue complètement acquise pour le commun des mortels, la question était de savoir si il était vraiment nécessaire d’en remettre une couche sur le sujet, même sous un angle différent.
Max Landis étant connu pour être un fan absolu du Grand Bleu, la pression était d’autant plus forte surtout si (comme moi) on a moyennement aimé Chronicle, ou que l’on reste dubitatif devant sa parodie All Star de The Death and Return of Superman. Mais Landis s’est également fait remarquer sur le sujet avec une réinterprétation de la première rencontre entre Superman et Le Joker dans Adventures of Superman (dans un numéro intitulé The Sound of One Hand Clapping), ainsi que celle de Death And Return Of Superman (oui, encore) où il se met en scène pendant presque 45 minutes…
Bref, nous l’avons tous bien compris, entre Max Landis et Superman, c’est une grande histoire d’amour (et qui suis-je pour lui jeter la pierre). Cette mini-série (donc chaque numéro va être illustré par un dessinateur différent tel que Jock, Francis Manapul ou encore Jae Lee) était donc à priori faite pour lui.
Sans vouloir m’avancer sur la qualité de cette série dans son intégralité, je dois dire que j’ai été bluffée par ce premier numéro, non seulement par l’approche de Landis concernant la relation du couple Kent vis à vis de cet enfant venu du ciel, ainsi que de leur statut de parents, abordé avec une extrême finesse de la part du scénariste sans aucune exagération ni concept larmoyant comme on pourrait s’y attendre. En effet, rarement il nous aura été donné de voir Jonathan et Martha traités avec autant de justesse, dans une histoire où la limite entre le burlesque et le bouleversant se joue constamment sur le fil du rasoir.
Ce qui est clair, c’est que nous n’apprendrons rien de ce que nous savions déjà dans cette nouvelle version de la jeunesse de Clark Kent, mais là n’est pas le propos. Max Landis impose au contraire une vision à la fois moderne et emprunte de références provenant de la culture des années 80 dont il est lui-même issu (et dont l’oeuvre de son propre père aura marqué toute une génération de cinéphiles). Il s’appuie également et longuement sur l’importance de la relation père-fils qui va cimenter l’existence même de Clark dans ses futurs choix, et qui le poussera sans doute à devenir plus tard L’Homme d’Acier, sans parler de la perception de cet enfant face à sa propre différence et son anormalité, un aspect parfaitement rendu non sans malice par le dessinateur de ce premier opus.
Nick Dragotta apporte en effet un excellent travail, amenant une légèreté (c’est le cas de le dire) dans les scènes les plus « Supermanesque » de l’épisode, tout en nous offrant des cases qui vont à l’essentiel, et faisant de ce premier numéro un vrai petit bijou qui je l’espère va continuer dans cette voie.
Ce numéro 1 de Superman: American Alien est donc pour moi une excellente lecture, car elle permet aux néophytes qui auront tendance à se pencher du côté des itérations audiovisuelles de mettre facilement un pied dans l’univers de Superman sans se tarter 10 saisons de Smallville au préalable (je vous ai déjà dit que je n’avais jamais vu un seul épisode en entier ?), tout en apportant un côté rafraîchissant aux habitués du personnage et de son Histoire (oui, celle avec un grand H).
Alors certes, même si la grande mode est actuellement de réécrire une nouvelle fois les origines de nos personnages favoris provenant de la Distinguée Concurrence, ne boudons pas cette initiative de la part d’un scénariste qui selon moi me semble beaucoup plus à l’aise et plus convaincant dès lors qu’il s’agit d’écrire un scénario de comics que celui d’un film…
Votre commentaire