Sorti (enfin) ce mercredi, le premier numéro de Zodiac Starforce avait de quoi m’envoyer du rêve, teasé par Dark Horse comme étant un savant mélange entre Buffy the Vampire Slayer et Sailor Moon. De quoi ratisser très large me direz-vous, dans un contexte où chaque éditeur tente désormais de tirer son épingle du jeu auprès d’un lectorat de plus en plus féminin et/ou hétéroclite, quitte à se prendre les pieds dans un sac de nœud à l’exemple de DC Comics qui actuellement, n’a définitivement toujours pas réussi, depuis 2011, à cibler son lectorat (c’est vrai quoi, mais qui peut bien lire du DC de nos jours ? Des hommes ? Des femmes ? Des chats ? Des Chiens ? Oh wait… Tout cela en même temps ? C’est bien trop compliqué !!!)
C’est donc au tour de l’éditeur au cheval noir de lancer sa série « girly » (une expression finalement très réductrice), là où d’autres maisons d’édition ont parfaitement réussi dans ce registre, à l’image de Boom Studios ! avec Lumberjanes et IDW et sa relecture de Jem and the Holograms. Ces deux derniers titres étant devenus pour moi des références absolues dans leur manière d’aborder les personnages féminins de façon tout autant positive qu’actuelle, la question était de savoir si Zodiac Starforce était une série qui allait suivre cette tendance, en attendant le Papergirls de Brian K. Vaughan et Cliff Chiang.
Zodiac Starforce démarre en quelque sorte là où la 7ème saison de Buffy the Vampire Slayer, se serait terminée si il n’y avait pas eu de suite en comics : que peut-il bien se passer après qu’une équipe de super héroïnes ait sauvé le monde d’une terrible menace. Emma, Kim, Savanna et Molly, dont les pouvoirs leur ont jadis été légués par une divinité nommée Astra dans le but de protéger la Terre de l’effroyable Cimméria, ont pour certaines d’entre elles payé dramatiquement le prix de leur héroïsme et ont retrouvé chacune une vie normale de lycéenne, entre révisions à la bibliothèque et soirées étudiantes, quitte à ce qu’elles se perdent de vue malgré leurs exploits passés.
Alors qu’Emma, l’ancienne chef du groupe essaie d’avancer en se concentrant sur ses études, Kim ne pense qu’à ressouder le groupe, chose d’autant plus nécessaire depuis la disparition d’une jeune fille depuis quelques jours. L’apparition d’un monstre sur le campus obligera les filles à se réunir en urgence, mais la solidarité et l’esprit des Zodiac Starforce ne sont plus ce qu’ils étaient.
Ce premier numéro, qui réussi à esquisser autant la psychologie de chaque personnage que les événements qui ont engendré leur désunion, nous donne envie d’en lire plus si l’on est pas d’emblée hermétique au genre des magical girls et surtout à une omniprésente teinte rose qui pourra en rebuter plus d’un. Mais le côté rose-bonbon, graphiquement parlant, de ce numéro dénote pourtant de sa teneur dramatique (un bon point pour le scénariste Kevin Panetta), ici encore, un tel mélange des genres ne pourra pas convenir à tout le monde.
Paulina Ganucheau nous offre des planches très dynamiques aux influences manga et web comic bien assumées, donnant à Zodiac Starforce une véritable identité visuelle nous permettant d’être rapidement séduits par ses héroïnes.
Tout cela démarre donc très bien, l’avenir nous dira si cette série parviendra a atteindre le niveau des illustres titres cités plus haut, elle est en tout cas bien partie pour aller dans ce sens.