Restons si vous le voulez bien encore un peu dans le registre d’un monde post-apocalyptique vu par les Australiens, cette fois-grâce à un comic-book que m’a fait découvrir Jean-Paul Jennequin qui a récemment eu la chance de fouler le sol ocre de nos amis les kangourous.
Maralinga est une oeuvre dessinée par Douglas Holgate sous la plume de Jen Breach, qui se déroule dans un futur alternatif engendré par les essais nucléaires britanniques programmés dans la région de Woomera, au sud du continent (pour la vraie petite histoire, ce site était au début des années 50 la base de lancement la plus occupée au monde, après Cap Canaveral, en Floride).
En 1956, les essais nucléaires britanniques dans la région de Woomera, à Maralinga, vont forcer des populations entières à fuir le centre du continent Australien totalement irradié en direction des villes de la côte est. Les États-Unis, à la fois crispés et paranoïaques concernant cette activité nucléaire comparable à la guerre froide, dépoussièrent son «Plan rouge» top secret datant de la Première Guerre mondiale et cherchent à paralyser un pays déjà dévasté, bombardant ainsi les grandes villes tout en mettant en quarantaine l’Australie grâce à une présence navale énorme. La guerre est courte et la dévastation totale.
300 ans plus tard, la flore et la faune irradiées de tout un continent ont évolué en une vision de cauchemar, et les gens vivent dans de petites communautés isolées sous une menace constante. Une jeune fille, la dernière représentante de sa génération provenant d’un village condamné à mourir provenant du sud de Melbourne, se lance dans un dernier effort désespéré afin de sauver son peuple.
Dans un monde où les monstres sont bien réels et la morale moins importante que la survie, notre héroïne brave tous les dangers et bien plus encore pour trouver une sécurité providentielle située dans une mer intérieure mythique.
Les deux créateurs ont déjà travaillé ensemble dès 2009 sur un autre graphic novel intitulé Clem Hetherington and the Ironwood Race qui est d’ailleurs toujours d’actualité. Ceux-ci voulaient explorer avec Maralinga quelque chose de plus « fun » avec une histoire se déroulant dans le Melbourne de 2256 figé par une technologie vieille de 300 ans.
Le résultat est effroyablement beau, le style de Douglas Holgate à mi chemin entre Becky Cloonan et Mike Maihack touchera j’en suis sure bon nombre d’entre vous. Le premier volume de Maralinga est disponible ici.
C’est dommage le bouquin est pas trop cher mais les frais de port piquent un peu. En même temps s’il vient d’Australie…
Oui j’espère qu’il sera disponible un jour via un circuit moins confidentiel