Rapide Review : Dinosaurs Vs Aliens
Le principe des «Versus» a le vent en poupe depuis de nombreuses années, que ce soit dans les comics, les jeux vidéos ou même le cinéma.
Dans le monde des jeux vidéos, le principe fait la joie des amateurs depuis des années : Marvel Vs Capcom, Mortal Kombat Vs DC Universe, Capcom Vs SNK ou encore le très populaire Plants Vs Zombies, le principe est déclinable à l’infini, le jeu vidéo permettant aisément ce genre de fantaisie.
Dans le domaine du cinéma, la chose n’en est pas moins facile et rempli à foison les bacs à DVD des magasins avec des titres comme Boa Vs Python, MegaShark Vs Crocosaurus et tout plein d’autres rencontres tout aussi délicieusement bis, les seuls exemples notablement plus « affinés » furent les anecdotiques Alien Vs Predator et Freddy Vs Jason.
Pour ce qui est des comics, ce principe est historique et fait partie intégrante du média et fut même à une période résolument événementiel : que ce soit des rencontres internes avec les Wonder Woman Vs Superman, Superman Vs Flash et consort et/ou inter-compagnies avec les légendaires Spider-Man Vs Superman ou Teen Titans / X-Men, ces rencontres musclées attirent les lecteurs et sont souvent une promesse de combats homériques sur fond de conflits inter-dimensionnels. Ce principe de combats organisés trouvera d’ailleurs un écho notable avec les deux fameux Contests of Champions chez Marvel et l’historique DC Vs Marvel.
Mais revenons au sujet principal.
Dinosaurs Vs Aliens est donc un comic mettant face à face des dinosaures et des extra-terrestres… Bon, j’avoue : dit comme ça, je suis sûr que la plupart des personnes qui lisent cette review n’ont pas pu s’empêcher d’esquisser un sourire et pourtant et comme je le répète souvent, il n’y a pas de mauvais concepts, juste de mauvais scénaristes.
Le concept de Dinosaurs Vs Aliens fut à l’origine pensé pour le cinéma mais par manque de moyens (surtout de producteurs en fait…), le réalisateur-scénariste Barry Sonenfeld (Men In Black, La Famille Addams) laisse finalement son scénario entre les mains de Grant Morrison afin que celui-ci le remanie pour en faire un comic afin, selon ses dires, d’avoir un matériel plus concret pour démarcher les producteurs.
Un concept aussi étrange fait clairement penser aux films de série B dont je parlais un peu plus haut qui font le bonheur des solderies ou des samedis soirs de la TNT, mais avec quelqu’un comme Grant Morrison aux commandes, on peut s’attendre à quelque chose qui sorte un peu de l’ordinaire.
Tout d’abord ce qui frappe avec Dinosaurs Vs Aliens, c’est son aspect visuel absolument sublime : les planches sont une succession de claques graphiques comme je suis sûr peu de lecteurs en ont vu et les quelques morceaux choisis qui égaieront cette review seront là pour vous le prouver. Réalisé par l’artiste indien Mukesh Singh, visuellement, Dinosaurs Vs Aliens est tout simplement, je vais me répéter mais tant pis, sublime ! Je ne vois pas trop ce que je pourrais ajouter de plus, les images parlent d’elles même…
Du côté du scénario, Grant Morrison se sert de cette rencontre inopportune afin de dresser un triste constat et un questionnement de la colonisation, à la lecture, cette critique n’est pas vraiment subtile et paraît évidente dès les premiers méfaits des extra-terrestres : les dinosaures, définis par les extra-terrestres comme une race barbare et insignifiante de part leur avancée technologique quasiment inexistante malgré leurs millions d’années d’existence, semblent à leurs yeux «sacrifiables» afin de pouvoir étendre leur race.
Cette interrogation se fait via l’un d’eux, scientifique de surcroît, qui s’interroge sur la légitimité de ceux que lui et ses semblables s’apprêtent à faire car après les avoirs observés, il se rend compte que malgré leur aspect violent et primitif, les dinosaures vivent en clan, s’entraident même parfois entre races différentes et sont même capables de sentiments.
Du côté des sauriens géants, on suit le périple d’une femelle Tyrannosaure et son combat face à la première vague d’attaque des extra-terrestres pour protéger ses petits, enragée par la mort de l’un d’eux.
Avec son aspect visuel absolument ébouriffant, son scénario certes un peu grossier dans sa critique de la colonisation mais néanmoins d’une efficacité brute de décoffrage, Dinosaurs VS Aliens est malgré son postulat de départ une véritable œuvre à part dont ont ne peut être déçu que par une chose : Son absence de suite car ce premier volume se termine par un frustrant «Fin de la première partie» et que trois ans après sa parution, on attend une hypothétique seconde…
Dinosaurs Vs Aliens de Barry Sonnenfeld, Grant Morrison et Mukesh Singh, disponible depuis le 10 juillet 2012 chez Dynamite Entertainement
Merci pour cette review qui donne bien envie de tester cette oeuvre (pour peu qu’on aime les dinosaures et les extraterrestres !). J’étais complètement passé à côté de la sortie de cet album, je pensais qu’il dormait encore quelque part entre les bureaux de l’éditeur et de l’imprimeur… Il n’était pas question à un moment d’en faire un motion comic ?
Tout a fait Marti, il est d’aileurs dispo sur le Tube en 5 parties, je te donne le lien du premier épisode :
Merci, j’irai voir ça dès que j’ai un peu de temps ! D’ordinaire je ne suis pas friand de motion comics, mais le projet me paraît un peu plus intéressant ici que lorsqu’il s’agit d’adapter des choses sorties longtemps avant comme on a pu le voir chez Marvel.
La première partie de cette histoire a t-elle une conclusion?
Pas à ma connaissance 😦
ok dommage.