Alors que tout le monde attend plus ou moins fébrilement la sortie du premier numéro de Spider-Gwen, il serait malhonnête de faire l’impasse sur une série consacrée à une autre femme araignée qui vient tout juste de démarrer et qui mérite elle aussi un petit coup de projecteur, surtout après la lecture du très sympathique #1 disponible depuis cette semaine.
Afin de protéger les différentes terres et ses spider-congénères d’une famille de prédateurs appelée les Inheritors, Cindy Moon s’est faite enfermer pendant une dizaine d’années dans un bunker. Lorsque Peter Parker la libère, il découvre non seulement qu’il n’est pas le seul à s’être fait mordre par une araignée ce fameux jour de sortie scolaire, mais révèle également la présence de Silk à ceux qui la traquent depuis si longtemps, entraînant l’event Spider-Verse terminé depuis peu…
Nous découvrons donc dans ce premier opus une héroïne qui cherche encore sa place parmi les membres de la Spider-familly, sa propre famille ayant mystérieusement disparu pendant sa réclusion. Fraîchement lancée dans le même sillage héroïque que son modèle Spider-Man, Silk doit elle aussi faire face aux aléas de sa double vie, devant conjuguer bagarres aériennes et réunion avec l’antipathique mais inévitable J. Jonah Jameson.
Mais tant de choses ont évolué pendant cette dernière décennie qu’il est encore difficile pour notre héroïne de trouver ses marques, de l’utilisation des tablettes à l’omniprésence des réseaux sociaux, Silk c’est en quelque sorte l’anti-Batgirl, alors que les deux séries ont pourtant plus de points en commun qu’il n’y parait, à commencer par le style graphique de Stacey Lee ici assez proche de celui de Babs Tarr, sans parler de sa capacité à tout mémoriser (faculté bien connue que possède Barbara Gordon) ou encore le placement d’un « couple » lesbien comme si de rien n’était, prouvant encore une fois que les nouvelles séries s’inscrivent véritablement dans l’air du temps.
Robbie Thompson réussi à nous présenter un personnage pour le moins attachant et possédant un passé plus complexe qu’il n’y parait, et ce grâce à l’emploi de divers flash-back où l’on comprend la nature des relations qu’elle entretenait avec sa famille avant son enfermement forcé, et nous permettant également de lui donner un âge, dévoilant de ce fait un personnage un peu plus mature par rapport à la vague des super héroïnes éclosant actuellement dans le médium.
Cindy Moon est également présentée en quelque sorte comme une personne socialement inadaptée, préférant retourner dans l’isolement de son bunker, comme si elle était atteinte du fameux syndrome de Stockholm envers ce lieu.
Lancer une série sur le seul nom de Silk était pour le moins culotté de la part de Marvel (mais ils ne sont plus à ça près depuis un petit moment), et ce premier numéro s’avère être une très bonne surprise, à placer directement entre un Spider-Woman dont la lecture est également plaisante (sans être non plus transcendante, mais l’imminent changement de direction de la série devrait changer la donne) et un Spider-Gwen que l’on attend de toile ferme.
J’ai l’impression que ce spider-verse est l’événement qui a le plus de répercussions sur l’univers Marvel depuis un loooong moment. Me tarde de le lire (et de découvrir Silk et Spider-Gwen)