L’un des moments forts du dernier Lyon BD Festival fut pour moi l’exposition Héro(ïne)s qui rendait hommage et mettait en valeur les personnages féminins présents dans la BD franco-belge, américaine et japonaise, en employant la technique du Gender Swap, c’est à dire le changement de sexe d’un héros afin de dénoncer la sous exposition des femmes en tant que personnage principal dans les séries les plus médiatiques.
Cette exposition fut un vrai succès, et il n’est pas étonnant de voir qu’un projet de financement participatif se mette en place pour aider à la publication d’un album réunissant les illustrations déjà produites, et disponibles sur le Tumblr de l’initiative, en plus des futures propositions susceptibles d’être dévoilées.
Il reste encore 37 jours pour faire partie de cette aventure via la plateforme Ulule, qui est également une très belle opportunité d’obtenir un ouvrage très original et qui à l’instar de Womanthology, véhicule un véritable message positif sur le statut des femmes dans la bande dessinée.
Depuis près de 180 ans que la bande dessinée existe, des dizaines de milliers d’albums ont été publiés sous tous les formats (presse, livre, album, strip) et sur tous les continents (Europe, Asie, Amérique), mettant en scène des centaines de personnages différents. Pour la plupart, ces héros récurrents ont constitué nos premières lectures d’enfant. Ils ont marqué nos imaginaires, nous ont servi de modèles, de repères et d’inspirations. Comme tous les personnages de fiction ils ont contribué à construire notre rapport au réel, aux autres, au monde.
Un rôle primordial et essentiel qui est très majoritairement tenu par des héros masculins. Force est de constater, en effet, que dans la foule des personnages de BD, les héroïnes sont rares…
Héro(ïne)s, c’est le nouveau projet de JC Deveney et du Lyon BD Festival. Le principe : inverser les genres en BD. Il peut s’agir d’une inversion du genre du personnage (Tintine, Lucky Lucy…), d’une réflexion sur la répartition des rôles homme / femme (Et si Mademoiselle Jeanne devenait le personnage principal ?) ou de toute autre proposition renversant la représentation habituelle des genres en BD (Que donnerait un village des Schtroumphs avec autant de Schroumpfettes que de Schtroumpfs ?).
l ne s’agit pas de prétendre que les figures féminines n’existent pas dans la BD ou que l’imaginaire du 9e Art est machiste mais leur représentation reste minoritaire et très souvent liée à des stéréotypes convenus : les femmes ont leur place en BD … au côté du héros, prêtes à l’épauler ou à le soigner en cas de coup dur. Elles peuvent également constituer de très bons éléments à séduire, à sauver du danger et même parfois à instruire. Autant de situations où elles deviennent des objets passifs et non des éléments agissants.
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