Les promesses de Gotham

Après de longs mois d’attente, la série Gotham s’est enfin dévoilée cette semaine avec un premier épisode qui est, c’est le moins que l’on puisse dire, loin d’avoir fait l’unanimité.
Trop fade pour certains, ou au contraire trop facilement dépendant de l’emploi du fan service pour d’autres, la difficile tâche du pilote d’une série de cette envergure (qui est de séduire et de satisfaire autant le spectateur novice que le bon vieux geek à l’affût de l’easter egg caché dans le tiroir de la cuisine du héros) est d’autant plus pénible ici que la concurrence est désormais très rude et que la campagne de promotion (hyper bien léchée) promettait le meilleur quant au respect d’un univers connu de tous ou du moins bien présent dans l’imaginaire collectif.

Alors à mon tour de donner mon humble avis, en m’attardant sur un aspect que personne je crois n’a parlé pour le moment, celui de la place des personnages féminins dans ce premier épisode.
Alors d’une manière très générale, j’ai beaucoup aimé ce pilote. Je l’ai vu en compagnie de Julien Lordinator qui est venu me rendre visite quelques jours dans ma grotte, (je raconte un peu ma vie, et c’est absolument inintéressant) et pour une fois nous sommes tombés d’accord sur le fait que ce programme avait de la gueule et qu’il était intéressant sur bien des aspects, à tel point que nous sommes restés perplexes devant certaines reviews très sévères de la part de la blogosphère comics, à se demander si nous étions devenus des fanboys/girls sans aucun recul ou si au contraire nos « confrères » étaient devenus des chroniqueurs blasés par la soudaine manne de séries super héroïques.

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Pour ma part, la première surprise fort agréable de cet épisode fut de constater qu’il s’ouvrait avec l’apparition de Selina Kyle, c’est peut-être un détail pour vous, mais inutile de dire ici que pour moi ça veut dire vraiment beaucoup, la jeune héroïne évoluant sur les toits de Gotham et se sentant totalement libre de faire ce qu’elle veut, exactement comme nous avons l’habitude de nous l’imaginer (quand je dis nous, je mets bien évidemment de côté les obsédés qui la fantasment à moitié à poil en train de marcher sur une corde à linge).
Ces notions d’indépendance et de liberté d’un personnage féminin introduits ici dès les premières images sont autant de détails qu’on ne peut laisser de côté, et qui vont être représentés à plusieurs reprises et de manière différentes tout au long de l’épisode.
C’est aussi par l’intermédiaire de Selina que la fameuse scène du meurtre des parents de Bruce Wayne est représentée, elle en est d’ailleurs le témoin majeur et devenant ainsi un personnage clé pour la résolution de l’enquête à venir, contrairement au jeune Bruce qui a ici clairement le statut de victime.

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Le personnage de Fish Mooney (interprété par Jada Pinkett Smith, que je n’aime pas particulièrement d’ordinaire, mais qui arrive ici à tirer son épingle du jeu) est tout aussi important voire primordial pour que l’une des intrigues de cette série fonctionne un tant soit peu, car enfin, nom d’un chien, nous allons avoir droit à une guerre des gangs homme/femme, plutôt que de se coltiner l’éternel concours de b*** mafieux que le medium télévisuel a l’habitude de nous infliger (oui je sais, nous on a eu Mafiosa).
Charismatique et venimeuse, Fish Mooney n’a pourtant vraisemblablement que le potentiel scénaristique d’une saison (ou peut-être deux) vu comment la tournure se présente dans cet épisode (bon, je ne suis pas devin non plus, mais c’est comme ça que je vois les choses).
Mais tout comme Selina Kyle, c’est grâce à elle que les grandes menaces de la série sont introduites : Falcone, Le Joker, Le Pingouin, autant de figures bien connues des habitués, mais intelligemment introduites ici grâce à un nouveau personnage prévu pour l’occasion.

Ivy

Que dire de Poison Ivy ? Elle reste l’un des easter eggs les plus mis à mal d’après ce que j’ai pu lire (alors personnellement je ne la prends pas du tout pour un EE, il s’agit bel et bien d’un des personnages récurrents de la série non ? Ce n’est pas parce qu’on la voit 1 min à tout casser qu’elle ne va pas avoir on importance !). Il est vrai que sa présence dans cet épisode reste anecdotique mais vu ce qu’elle a pu endurer ici, je ne prends pas de risque en disant que son personnage risque de s’étoffer très rapidement.

Renee

Et gardons quand même le meilleur pour la fin, à savoir la présence de Renee Montoya qui fait ici office-du moins pour une grande partie de l’épisode-de véritable morue.
Mais les plus aguerris d’entre nous auront gardé cette foi et cet amour irréversible pour ce personnage, car oui, Renee Montoya is the light au même titre que Selina Kyle, car il apparaît assez rapidement au vu de la tournure des choses, que c’est à travers elles que le protagoniste principal (James Gordon, ah mais oui, c’est vrai qu’il existe celui là !) trouvera la vérité, autant dans son enquête que dans sa vie personnelle.
A l’annonce de cette série, ma grande frayeur était de savoir si oui ou non l’homosexualité de Renee allait être conservée, ou si elle allait devenir une éventuelle prétendante au cœur tourmenté de notre héros. Que nenni ! Les scénaristes ont su trouver une faille absolument grandiose et inattendue qui m’a bien fait glousser pendant 5 minutes. Ici aussi, j’ai entendu parler d’easter egg concernant une fameuse scène à son sujet, les enfants, qu’on se le dise une bonne fois pour toute, l’homosexualité de Renee ce n’est pas un easter egg, ou une preuve d’un éventuel fan service, c’est un détail aussi irréversible que le couvre-chef d’Harvey Bullock.

Dans une moindre mesure, du moins pour le moment, la présence de Barbara Kean et du Capitaine Sarah Essen permettent néanmoins de laisser suggérer une importance beaucoup plus marquée dans les épisodes à venir.

Ne vous méprenez pas, j’ai trouvé les personnages masculins tout aussi excellents, à commencer par ceux interprétés par Robin Lord Taylor suivi de près par Donal Logue, mais la profusion des protagonistes assez inhabituelle pour un pilote était l’occasion de mettre en lumière les personnages féminins représentés jusqu’ici, car ils ont été placés de manière judicieuse et stratégique au bon déroulement des diverses intrigues, et je pense que cela n’a pas été orchestré innocemment.
C’est une des raisons pour laquelle je vais continuer à regarder cette série avec autant de plaisir, en plus de l’ambiance générale très réussie et de l’idée que je me fais personnellement d’une ville comme Gotham City. Les blasés pourront toujours se consoler avec New York Unité Spéciale, qui devrait correspondre aux critères d’une série policière mais sans Batman dedans…

3 commentaires sur “Les promesses de Gotham

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  1. Je l’ai déjà dit , mais j’ai vraiment apprécié cet épisode, et j’ai l’impression que ceux qui ne l’ont pas aimé, ont adoré le dernier film Batman. Pour vous le bûcher c’est par là …
    Ce qui m’a bien frappé, c’est cette apparence d’un Gotham des 30-40 qui en fait ce trouve de nos jours. Une petite Poison Ivy, une Selina avec des yeux à tomber et une ambiance bien rythmée.
    Pour moi, ce pilote à fait son job.

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