Voyage au centre de la mère

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Attention, ce billet contient des spoilers, et en plus ils mordent !

A l’occasion de sa sortie en DVD, revenons si vous le voulez bien sur un film qui a marqué les cœurs et les esprits de bon nombre de spectateurs l’année dernière, je veux parler de Gravity réalisé par Alfonso Cuarón et brillamment interprété par Sandra Bullock.
Lors d’un échange sur Twitter avec Robert Reynolds sur mon allusion à ce film dans mon bilan de 2013, et sur le fait qu’il soit pour moi un hymne vibrant sur la maternité, je me suis dit que je pouvais peut être développer un peu tout ça dans un billet parce qu’on ne sait jamais, si il le faut j’ai encore fumé la moquette comme pour Frozen et les moult références LGBT que j’ai pu y déceler.

Le fait est qu’avant Gravity, je n’ai jamais vu un film parler aussi bien de l’enfantement, et c’est d’autant plus inattendu qu’il s’agit tout de même d’une oeuvre de science fiction dont le scénario nous dirige d’emblée (et peut être du coup un peu trop facilement) du côté du Space Survival.
Tout commence avec cet état très inconfortable dans lequel nous sommes littéralement plongés, nous et l’héroïne du film dans les premières minutes avec un sentiment de vertige et de premières nausées propre à un début de grossesse. Attachée à la nacelle sur laquelle elle effectue les travaux de maintenance du télescope Hubble, le docteur Ryan Stone, pourtant experte dans l’ingénierie médicale est loin d’être dans son élément. Les superviseurs du centre spatial de Huston lui informent d’ailleurs que vu son état de santé, il serait peut-être préférable qu’elle retourne dans la station se reposer. Finalement Matt Kowalsky (George Clooney) le vétéran de cette mission vient voir si tout va bien pour elle et l’aide dans sa tache.
La catastrophe passée, lorsque Matt réussit à récupérer Ryan, il l’attache pour la tracter avec ce que l’on peut considérer comme étant un cordon ombilical qui va lier nos deux héros entre eux. Ce cordon, symbole de ce lien vital qui se tend et se détend provoque de nombreux à-coups, comparables à de véritables contractions. Lorsque l’on retrouve un peu plus tard le docteur Stone dans une très belle scène où elle se met en position fœtale, aucun doute n’est plus possible, nous sommes sur le point d’assister à un accouchement.
Car Gravity n’est ni plus ni moins que l’histoire d’une (re)naissance, celle d’une femme qui a perdu son propre enfant et qui en pénétrant dans l’atmosphère ne fait que s’extirper d’un utérus spatial. Lorsqu’elle fini tant bien que mal par amerrir, on retrouve la symbolique du liquide amniotique, notre héroïne rejoignant la terre ferme qui semble être féconde de part sa végétation, elle peut  ainsi commencer à faire ses premiers pas, en tout cas ceux d’une nouvelle vie.
Tous ces détails (au delà du fait que l’odyssée épique de la spationaute mérite à elle seule d’encenser ce film) savamment mis bout à bout m’ont sauté aux yeux tout le long.
J’ai oublié de parler du passage ou Ryan Stone entend les pleurs d’un bébé lorsque qu’elle pense être en contact radio avec la terre, et qui est un véritable et vibrant « écho » à ce qu’elle a pu vivre en bas, ailleurs, dans une autre vie. Ce qu’elle considère être le son qu’elle a envie d’écouter pour la dernière fois n’est-il pas au fond ce qui va la pousser inconsciemment à survivre pour de bon ?

Bref autant d’exemples (et peut-être d’autres que j’ai du zapper) qui font de ce film une excellente oeuvre, bien plus dense que ce qu’elle ne laisse supposer dans son format et son genre si réducteur, pour le peu que l’on puisse penser de la sorte…

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