Cela faisait 8 ans que je n’avais pas mis les pieds dans ce festival à la fois mythique et déconcertant. Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, je n’aime pas les grosses manifestations mais faire parfois une petite incartade à ses principes ne peut pas faire de mal, surtout si certains auteurs que l’on apprécie répondent à l’appel.
Alors forcément, revenir le temps d’un petit week-end dans la cité du 9ème art fut une expérience trépidante et pleines de bons moments, mais cela est dû au fait que je m’étais établi un carnet de route au préalable et que j’ai fait en sorte d’être organisée un minimum. En effet, j’étais venue cette année au FIBD principalement pour assister à certaines conférences (c’est à dire celles consacrées à la Bande Dessinée LGBT, Alison Bechdel, et Carmine Infantino), rencontrer quelques auteurs (re Alison Bechdel et Cameron Stewart), et bien entendu quelques copains croisés sur place, et puis c’est tout. Mon emploi du temps n’était donc pas hyper chargé mais exigeant compte tenu de la distance entre les différents lieux du festival et des diverses (bonnes) surprises que j’allais trouver dans mes pérégrinations.
Alors c’est vrai qu’en 8 ans la ville a bien changé. Ou peut-être que le souvenir que j’avais gardé d’Angoulême m’a fortement embrouillée, je ne sais pas, mais le fait est que j’ai eu beaucoup de mal à trouver certains endroits, comme le Conservatoire (ou comment quadriller tout un quartier sans jamais trouver le bon emplacement) ou bien l’Espace Franquin. Et c’était pas faute d’avoir le plan dans les mains…
Cette histoire m’a fait rater le début de la conférence sur la BD LGBT (j’en parlerai dans un autre post), c’est toujours chiant d’arriver comme un cheveux sur la soupe mais bon, cela m’a permis de rencontrer quelqu’un dont j’admire le travail depuis très longtemps, Jean-Paul Jennequin, grande figure des comics en France, auteur, érudit et passionné, co-fondateur de Scarce, traducteur de From Hell et Black Hole, et grand défenseur de la bande dessinée gay et Lesbienne. Son livre Histoire du comic book tome 1 : Des origines à 1954 est l’un des meilleurs que j’ai pu lire sur le sujet, c’est dire. Bien sûr je lui ai parlé du TLGB et le concept a l’air de lui avoir plu, il m’a dit qu’il viendrai faire un tour ici (Hey ! Coucou Jean-Paul !). Moi rien qu’avec ça, j’avais gagné ma journée.
Un autre moment fort de cette première journée fut la découverte de deux expositions, totalement différentes l’une de l’autre, mais toutes les deux extraordinaires. La première sur les 50 ans de Mafalda et la seconde sur l’adaptation de la BD Le Transperceneige au cinéma.
Mafalda, une petite fille de 50 ans est une expo ludique et immersive sur l’univers de Quino et de son héroïne aux commentaires très mordants vis à vis du monde qui l’entoure. On apprend ainsi comment l’auteur a été influencé par Charles M. Schulz, et qu’à l’origine le personnage a été créé pour illustrer une campagne publicitaire pour une marque d’électroménager qui ne verra finalement jamais le jour… L’ambiance de cette exposition est une expérience à elle seule, notamment grâce aux décors acidulés et très colorés avec les Beatles en fond sonore, contrastant avec la profondeur et le sérieux de l’engagement politique de l’artiste Argentin, brillamment expliqué par les différents panneaux et morceaux choisis de son oeuvre la plus célèbre.
Avec Du Tranperceneige à Snowpiercer, c’est d’un tout autre voyage dont il s’agit, celui d’une bande dessinée et d’un film, dont les nombreuses étapes nous sont expliquées dans un excellent documentaire présenté au sein même de l’exposition. L’atmosphère est pesante et sombre, rendant parfaitement le climat du film qui est bien plus qu’une fable violente sur la lutte des classes, où l’humanité qui a sombré dans la folie et l’horreur depuis lors qu’elle est montée dans ce train, semble désormais vivre ses derniers instants. Les peintures de Jean-Marc Rochette, utilisées pour le film et que l’on retrouve dans certaines scènes sont d’une très grande émotion et ne peuvent pas vous laisser indifférent.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui les enfants. Demain je vous raconterai la fin de cette première journée ainsi que la suite de mes aventures fantastiques avec plein de jolis dessins ! Woohoo !
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