
Chers Comics Blogueurs,
Loin de vouloir vous raconter les détails scabreux et sommaires de ma vie absolument trépidante, aujourd’hui je vous l’annonce : j’ai fait les poubelles, et j’ai ai découvert des choses fortes intéressantes.
Avant de m’engager dans les abysses d’un scénario digne de Scott Snyder, laissez-moi vous exposer le contexte : Je suis en train de déménager. Et quand une fille (enfin deux en l’occurrence) déménage, c’est pas joli à voir. C’est beaucoup de bordel, très peu d’organisation, beaucoup d’idées qui tombent à plat au moment M, et au milieu, quatre chats qui tentent de se faire la malle entre deux va et vient de cartons.
Bref, après avoir passé un week-end mouvementé (j’ai mal au dos, et j’ai l’impression que des oreilles de chat me sont sorties de la tête), j’ai essayé de trier et de virer toutes les merdes qu’on accumule au fil des mois (vous savez surement ce dont je veux parler) à savoir les factures impayées, les bulletins de salaires, les bons de réductions de -70% au supermarché du coin, et j’en passe.
Je me retrouve donc dans le local à poubelle (après avoir descendu péniblement mes reliquats d’un étage avec un diable, sauf que la moitié a malencontreusement dévalé dans les escaliers, je le confesse, j’ai dit beaucoup de gros mots…) prête à jeter mes indésirables et que vois-je ?
Un truc de malade : Une flopée de disques vinyles dans des états plus ou moins bien conservés dont les titres suivants vont peut être vous interpeler : Dark Side of the Moon, Masters of Rock, The Wall, Ummagumma de Pink Floyd, Hair la comédie musicale en VO, Machine Head, Fireball, Made in Japan de Deep Purple. Ni une ni deux, j’ai plongé dans la dite poubelle et j’ai tout ramené chez moi. Encore sous le choc, je me suis demandée comment on pouvait jeter une telle collection à la poubelle. En plus en y regardant de plus près, même si les pochettes sont abimées, les disques eux sont absolument intacts, sans aucune rayure. Je ne sais pas si ces vinyles ont une valeur pécuniaire quelconque, mais ce qui est sûr c’est qu’elles ont une valeur sentimentale, ou du moins elles l’ont eu jusqu’ à maintenant pour quelqu’un (ces albums datent du début des 70’s), que s’est-il passé pour qu’elles atterrissent dans ce vide ordure nauséabond ?
C’est alors que j’ai fait le rapprochement avec ma propre passion : ce week-end, j’ai péniblement transféré près de 800 kg de comics d‘un appart à un autre et je me suis dit : « Et si au final tu décidais toi aussi d’abandonner un de tes petits, ou si quelqu’un le faisait à ta place ? » Jamais je n’ai pu me séparer d’un seul de mes petits protégés, qu’il soit un objet collector, ou un titre moins glorieux issu d’un plaisir coupable.
Et de la même manière, je me suis demandée qu’elle importance en fin de compte on pouvait accorder à ce genre d’objet qui ne reste en fin de compte qu’un livre imprimé avec des dessins de plus ou moins bonne qualité (une notion qui reste subjective).
Et je me suis souvenue d’une récente et très émouvante dépêche qui m’a réellement touchée et dont vous avez peut être entendu parler, celle qui concerne Mike Meyer, cet homme âgé de 48 ans atteint d’un handicap mental depuis ses 23 ans qui s’est fait voler intégralement son immense collection de comics et de produits dérivés de Superman à la suite d’un abus de confiance par un de ses soit disant amis.
Pour lui ses comics avaient assurément plus une valeur sentimentale que pécuniaire, parce que Superman symbolise à ses yeux un regroupement de valeurs auxquels il croit (et là on ne parle pas de Superman de droite ou de gauche, mais du Superman humaniste qui nous fait vibrer 😉 )
Heureusement, l’intégralité de ses trésors lui ont été restitués, et concernant les cadeaux provenant du monde entier ému par sa triste histoire, il a décidé de les rétribuer à des œuvres caritatives.
Il aurait pu garder tous ces objets collectors issus de pays étrangers et devenir ainsi l’un des plus grands collectionneurs de comics aux Etats-Unis, et il n’en a rien fait.
Je n’irais pas jusqu’à faire la comparaison entre le fait de jeter le vinyle Dark Side of the Moon à la poubelle et l’histoire de Mike Meyer, mais de ce fait, je me demande à quel point on peut juger de la valeur d’un objet.
Bonne semaine à tous,
Katchoo.
ahah un déménagement avec des chats ^^ mon bras droits en garde encore des sequelle! Trés touchante l’histoire de cet homme et de sa collection et une question intéréssante sur la valeur d’un objet et les sentiments que s’y ratachent !
Aaaaaaaaaaaa ! Mais celui qui a fait ça est fou ! Si je raconte cette histoire à I. elle va devenir folle, d’autant plus que la moitié des vinyles en question sont des Pink Floyd dont elle est fan !
Tout d’abord je précise que je suis un lecteur silencieux de ton blog, que j’ai découvert depuis peu et que c’est la première fois que je post ici.
A quel point on peut juger de la valeur d’un objet ?
C’est une question intéressante c’est sûr, digne d’un devoir de philo 😀
Je pense que cette personne qui a liquider sa collection de vinyles s’en mordra les doigts un jour ou l’autre : Accumulé ce genre de choses, c’est la marque d’une véritable passion et ont ne fait pas une croix sur une passion en jetant tout sur un coup de tête, surtout à la poubelle. Pour parler personnellement, j’ai eu chez moi un dégât des eaux dernièrement et un de mes cartons de comics était resté par terre : Résultat plusieurs ont pris l’eau, certains ont juste le bas de page gondolé, ce qui n’est pas foncièrement grave, ils sont encore parfaitement lisibles, mais certains ont franchement dégustés, si bien qu’ils ont finis à la benne à papier et que j’ai dû les racheter. Quand j’ai découvert le pot aux roses (En rentrant du boulot) j’étais effondré ! Certes la plupart n’avaient pas une grande valeur pécuniaire, mais ils symbolisaient pour moi un moment de lecture ou d’achat, une émotion ou un sentiment quand je les ai lus (Bon ou mauvais, quand on lis des comics depuis longtemps, ont sait très bien qu’ont ne lis pas que des chefs d’oeuvre ^^), certes ils n’avaient pas une grande valeur mais j’étais aussi triste que si j’avais perdu un de mes collectors ultra-cotés.
Tout ça pour dire qu’un objet à la valeur qu’ont veut bien lui donner, et que c’est avant tout une histoire d’appréciation personnel et que le faire comprendre à son entourage et souvent un sacerdoce. Donc si cette personne est rentrée chez elle un soir pour se rendre compte que sa collection de vinyles a disparue (« Oh tes vieux disques ? Je les ai mis à la poubelle, ça prenait vraiment de la place pour rien, tu les avait tous racheter en CDs en plus… »), il doit être sacrément déçu que tu les ai rapatriés chez toi 🙂
Pour finir, l’histoire de Mike Meyer est absolument scandaleuse : Profiter de la crédulité d’une personne (Handicapée en plus) tout en sachant l’importance qu’il porte à ces objets est vraiment d’une méchanceté sans nom, j’imagine son désarroi et sa tristesse quand il s’en ai rendu compte, le pauvre…
Désolé pour la longueur de ma réponse, j’ai tendance à trop m’étaler, je le sait et je m’en excuse…
Bienvenue à toi Julien 🙂 tu as beau avoir été un lecteur silencieux jusqu’à maintenant, je vois que tu t’es bien rattrapé !
Je ne sais pas quel voisin a jeté tous ces disques (j’habite dans une résidence), mais ils sont tous de la même période et du même courant musical. Je me demande si ils n’appartenaient pas à une personne qui vient de décéder, en fait je ne le saurait jamais.
Je vois exactement ce que tu veux dire, moi aussi j’ai quelques beaux objets mais aussi des petits étrons que je garde parce qu’ils reflètent une époque ou un contexte qui m’est cher. Ce n’est pas tant l’objet ou l’œuvre, mais ce qui nous a amené à l’acheter.
En tout cas merci d’avoir répondu à mon sujet de philo ! 😉
Ne me remercie pas, ça a été un plaisir !
D’ici là je continuerais de lire avec beaucoup d’attention les articles de ton blog (Qui depuis que je le connais est en tête de mes favoris) et qui sait, je développerais peut être un prochain sujet de philo si tu en proposes un 😉
Comme toi j’ai récemment déménager (en fait j’ai déménager 5 fois en 10 ans donc…). A chaque fois c’est la transhumance des comics et BD que je fais MOI MÊME hors de question qu’un déménageurs (ou ma femme ^^) pose ses mains sur ma collec’ sacrée pourtant au fil du temps je relative et me dit qu’un jour il faudra bien faire quelque chose (au moins) pour les strange et autres titans qui fleurissent mes étagères par centaines et qui ont tellement passé au soleil que la relire est passé de jaune à blanche..
Qu’est ce qu’on est matérialiste !!